Chronique d’un match (très) nul

Ce samedi, Servette accueillait le Stade Nyonnais pour un véritable match de la peur. Cette rencontre représentait pour les Grenat en retard de 3 points par rapport aux Vaudois (qui pourraient bientôt devenir 6 si le Stade remporte son match en retard) une occasion dorée pour recoller à la 13e place du classement.

Pour la première fois depuis belle lurette, Servette semble être en bonne santé sur le plan extra-sportif. En effet, Majid Pishyar et ses collaborateurs ont annoncé les plans pour la saison prochaine (croisons les doigts pour que Servette se maintienne au sein de la ligue des chaussures bas de gamme) et ceux-ci paraissent raisonnables. Ô qu’elle semble lointaine la période du mythomane français. Pour donner des preuves concrètes de son sérieux et de son engagement, la nouvelle équipe dirigeante a agi. Deux nouveaux attaquants (Eudis et Ural) ont été recrutés. De plus, les 1’952 spectateurs attirés par le «nouveau» Servette ont pu feuilleter un bon programme de match et ont eu droit à une interview – diffusée sur l’écran – aussi bien à la mi-temps qu’en fin de rencontre. Bref, j’ai trop parlé des nouveautés sportives mais pas du match, alors qu’il devrait s’agir d’un compte rendu… Allez, de bleu, un peu de bonne volonté ! Promis je m’y mets !Les Grenat ont aligné leur troisième 0-0 d’affilée depuis la reprise. Sans vouloir sous-estimer la performence défensive des Nyonnais qui ont brillamment empêché les Grenat de construire des occasions dignes de ce nom, il est évident que Servette possède de flagrantes lacunes en phase de construction. Il y a trop de déchets techniques, les Genevois parviennent difficilement à réaliser plus de trois bonnes passes consécutives. Le milieu de terrain, composé de quatre joueurs, semble être la source des problèmes rencontrés par Servette en phase offensive. Pizzinat et Pont sont des milieux défensifs qui peuvent difficilement amener le danger devant le but adverse, ou servir les nouvelles recrues Eudis et Ural. Les deux autres milieux de terrain, Vitkieviez et Tréand sont trop excentrés. De plus, quand la poisse vient s’y ajouter… En effet, Geoffrey Tréand, qui revient tout juste d’une longue blessure au genou, a dû quitter le terrain à la 38e minute, victime d’une entorse à la cheville.
La conclusion est simple : Servette manque d’un meneur de jeu capable de distribuer le jeu et de servir des bons ballons au nouveau duo d’attaque Eudis-Ural. Sid-Ahmed Bouziane, le seul joueur du contingent Servettien qui dispose de ces qualités, est malheureusement fragile et est souvent victime de blessures (il est actuellement indisponible). Aleksandar Bratic, ce sacré latéral gauche, y met toujours de l’envie et de la grinta mais à 38 ans, son physique ne lui permet malheureusement plus d’apporter le danger devant le but adverse. On critiquait ouvertement le fantomatique Sauthier, mais il faut se rendre à l’évidence : plus d’un spectateur a été perplexe par le deuxième changement effectué par Gérard Castella. Sortir Ural et insérer Boughanem – alors qu’il reste 36 minutes de jeu et que l’on veut à tout prix débloquer le compteur – reste une manœuvre assez étrange. Bravo aux «banlieusards genevois» qui ont réussi à empocher un point sans trop de soucis et auraient pu même prétendre à plus.
Fidèles Supporters Grenat, il ne nous reste plus qu’à espérer que Servette saura faire le strict minimum pour se maintenir. Mais quand on regarde le calendrier et que l’on s’aperçoit que les «grosses cylindrées» seront nos prochains adversaires, il est plus que légitime de se faire du souci. On risque de cauchemarder jusqu’au bout de cette saison très difficile à vivre, le dernier match du deuxième tour n’étant rien autre que… Servette-Gossau ! Mais comme dit le célèbre dicton de la cité de Calvin : post tenebras Lux ! (Bon sang, ce ne serait pas trop tôt !)

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Servette – Stade Nyonnais 0-0

La Praille, 1915 spectateurs.
Arbitre : M. Carrel.
Servette : Gonzalez; Ratta, Kusunga, Girod, Bratic; Vitkieviez, Pont, Pizzinat, Treand (38e Braizat); Eudis (80e Yoda), Ural (66e Boughanem). Entraîneur: Castella.
Stade Nyonnais : Mathey; Pauchard, Katz, Miéville, Langlet; Germanier (83e Kamara), Zari, Lombardo, Machado (14e Huvos, 52e Atkinson), Sousa; Ngindu. Entraîneur: Soos.
Notes : Servette sans N’tiamoah, Bouziane, Marques, Sauthier, Schneider (blessés) ni N’Diaye (suspendu). Stade Nyonnais sans Domoraud, Sordet, Munoz, Hauser (blessés) ni Hyvernaud (suspendu).
Avertissements : 54e Pizzinat (antijeu), 60e Pont (antijeu), 78e Pauchard (jeu dur), 83e Langlet (jeu dur), 84e Katz.
Coups de coin : 1-4 (1-0)

Écrit par Grégory Soldati

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2 Commentaires

  1. Le deuxième changement de Castella avait sa raison d’être. Ural n’a rien apporté de bon et de plus il manque probablement du rythme nécessaire pour tenir 90 minutes. J’imagine que l’idée première de Castella avait été de le remplacer par Braizat mais la blessure contractée par Tréand a modifié les plans du mentor genevois. Et cela nous aura permis de voir une association en pointe Vitkieviez-Eudis qui est loin d’être inintéressante, le premier nommé me semblant bien plus efficace lorsqu’il joue devant que sur le côté. Tout au plus peut on reprocher à Castella d’avoir préféré faire entrer Boughanem que Yoda et encore. Toujours est-il que c’est après ce remplacement que Servette aura connu sa meilleure période…

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