Le SV Hambourg déçoit dans le Nordderby

J’espérais voir le SV Hambourg aller titiller le Bayern Munich et le Werder Brême dans la course au titre. Mais, dans le derby contre Hannover 96, les Rothosen n’ont pas vraiment joué comme un prétendant à la 1ère place. Si le HSV entend lutter pour le titre ou même pour une qualification en Ligue des Champions, il devra montrer un tout autre visage.

C’était long, sept semaines sans Bundesliga. Bien sûr, on a été voir quelques matchs italiens ou anglais pour patienter mais ce n’est quand même pas la même chose. Certes, en Angleterre, le niveau technique est bien plus élevé, il y a des plus grands joueurs, quelques stades mythiques et de très belles ambiances mais il manque ce côté kermesse populaire qui fait le charme de la Bundesliga. C’est donc avec plaisir que nous dégustons la première Curry Wurst de l’année, accompagnée de quelques excellentes bières locales, la Holsten. Pour ce week-end de reprise, nous avons mis le cap au nord, avec le derby entre le HSV et le… HSV. Ou, pour les intimes, entre le Hamburger Sport-Verein et le Hannoverscher Sportverein von 1896. Il est inutile de préciser que l’affiche fait salle comble dans le magnifique stade du SV Hambourg qui s’appela jadis le Volksparkstadion, ensuite l’AOL Arena, puis a répondu, l’espace d’une Coupe du Monde, au doux nom de FIFA-WM Stadion, avant de redevenir l’AOL Arena et enfin aujourd’hui la HSH Nordbank Arena. Bienvenue dans le monde du foot business ! Qu’il paraît loin le jour où, le 24 mars 1973, l’Eintracht Braunschweig révolutionnait la Bundesliga en devenant le premier club allemand à arborer une publicité sur son maillot, à l’effigie du fameux Jägermeister. Tu ne connais pas le Jägermeister et tu n’y as jamais goûté ? Pour certaines choses, l’ignorance vaut mieux que la connaissance.


La Nordkurve de la HSH Nordbank Arena

Ce Nordderby promettait beaucoup car Hambourg et Hanovre avaient constitué deux des bonnes surprises du 1er tour. Malheureusement, ce match de reprise tarde à démarrer. Il faudra finalement une décision arbitrale contestable pour lancer véritablement la rencontre. Peu avant la mi-temps, l’arbitre dicte un penalty extrêmement sévère lors d’un contact entre le Franco-Ivoirien Demel et l’international allemand Schulz. Le Hongrois Huszti transforme imparablement et permet à Sechsundneunzig d’atteindre la pause avec un but d’avance. Si la décision qui a conduit à cette ouverture du score prête à la discussion, l’avantage d’Hanovre est parfaitement mérité : les visiteurs s’étaient en effet procuré les trois meilleures occasions de la première période, avec des frappes de Hanke (5e), Stajner (17e) et Bruggink (28e) difficilement détournées par l’excellent portier Rost.
En face, Hambourg ne s’est pas créé la moindre chance de but de toute la première mi-temps. L’entraîneur hambourgeois Huub Stevens parlera de «mi-temps à oublier au plus vite» mais il porte une large part de responsabilité dans l’incurie offensive de son équipe avant la pause. Je considère pourtant le technicien néerlandais comme l’un des plus compétents de la Bundesliga et regrette déjà son départ pour Eindhoven en fin de saison mais je ne sais pas ce qu’il lui a passé par la tête lorsqu’il a décidé d’aligner les attaquants Olic et Choupo-Moting en demis de couloir et Van der Vaart en unique attaquant de pointe. Le capitaine hollandais du HSV a beaucoup de qualités mais certainement pas celle de jouer comme avant-centre unique et d’aller batailler sur de longs ballons aériens. Il est tellement plus utile à son équipe lorsqu’il évolue en électron libre, en neuf et demi, avec un attaquant devant lui sur lequel il peut s’appuyer…


Van der Vaart était trop esseulé en attaque

Il faut attendre la 53e pour voir une action du HSV, un tir de Boateng au-dessus. Stevens décide enfin d’apporter du soutien à Rafael Van der Vaart avec l’entrée en jeu de Paolo Guerrero. Le Péruvien ne s’est pas montré trop inspiré à la conclusion mais, sept minutes après son entrée en jeu, il s’était déjà créé plus d’occasions que tous ses coéquipiers réunis depuis le début du match : à la 61e, il voit sa tentative déviée en corner alors qu’Olic attendait seul au centre, alors qu’à la 66e son tir est juste trop croisé. Le match s’anime enfin, Hannover a deux balles de K.O. par Huszti (tir sur l’extérieur du poteau, 55e) et Stajner (tête juste trop croisée).
Finalement, le champion d’Europe 1983 va trouver l’ouverture sur une longue balle pas trop bien négociée par la défense de 96. Guerrero sert Van der Vaart dont la tentative est détournée par Enke sur Olic ; le Croate égalise juste devant la Nordkurve qui peut enfin laisser éclater sa joie. Plus rien ne sera marqué et la rencontre se termine sur un nul logique. Hambourg laisse échapper deux points précieux dans la course au titre et à la Ligue des Champions. Il est vrai que la venue d’Hannover avait tout du traquenard pour Hambourg : un match de reprise, un derby, une très bonne équipe de 96 en face… Et, avec l’étrange positionnement de Van der Vaart, on ne peut pas dire le HSV ait mis tous les atouts de son côté pour déjouer le piège.


Duel entre Olic et Cherundolo

On demande à revoir ce SV Hambourg dans d’autres circonstances mais en tous les cas, sur ce match-là, on n’a pas vraiment eu l’impression d’avoir un prétendant au titre sous les yeux. A priori, c’est un problème récurrent pour le club des bords de l’Elbe : depuis onze ans, le HSV n’a plus gagné son match de reprise après la trêve hivernale. Souhaitons donc que les Rothosen sauront relever la tête après ce départ mitigé car il y a un réel potentiel dans cette équipe. Si on est resté un peu sur notre faim avec le spectacle présenté et l’ambiance de la HSH Nordbank Arena, on a en revanche été enchanté par la Freie und Hansestadt Hamburg. Car Hambourg, ce n’est pas seulement son grand club de foot et son stade magnifique mais aussi son port, ses canaux, son quartier de Sankt Pauli et sa mythique Reeperbahn, l’une des rues les plus célèbres d’Allemagne, pour son incroyable activité nocturne.

SV Hambourg – Hannover 96 1-1 (0-1)

HSH Nordbank Arena : 57’000 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Perl.
Buts : 40e Huszti (penalty, 0-1), 70e Olic (1-1).
Hambourg : Rost ; Demel, Kompany, Mathijsen, Boateng (77e Benjamin) ; Choupo-Moting (59e Guererro), Jarolim (46e Reinhardt), Trochowski, de Jong, Olic ; Van der Vaart.
Hannover 96 : Enke ; Cherundolo, Vinicius, Fahrenhorst, Schulz ; Stajner (75e Pinto), Balitsch (69e Rosenthal), Bruggink, Lala, Huszti (87e Lauth) ; Hanke.
Carton jaune : 41e Van der Vaart (réclamations).
Carton rouge : 89e Pinto (geste revanchard).

Écrit par Julien Mouquin

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4 Commentaires

  1. Alors là je dis NON! Je crie au scandale même…
    Il est interdit de critiquer le mythique Jägermeister, même si on ne laime pas…
    Sinon, comme de coutume, BRAVO!

  2. alors là ya graaaaaave erreur monumentaaale, quand on parle de derby du Nord avec les loosers de Hannover 96 il ne peut sagir que de EINTRACHT BRAUNSCHWEIG ET NON PAS DE HSV bon mis a part ca , ca fait vraiment plaisir de voir la mytique et majestueuse equipe splendide de lEINTRACHT BRAUNSCHWEIG citée dans ce magnifique article merci et bonne nuit un petit jäger et dodo

  3. Quon pende illico tous ceux qui disent du mal du JAEGERMEISTER !!!

    Non mais Julien Mouquin, franchement ! Quest-ce quil y connaît en JAEGERMEISTER, Julien Mouquin ? Réponse…rin ! Il y connaît rin !

    Ceci était un message du comité de sauvegarde et de réhabilitation du JAGERMEISTER. Encore une attaque sur notre breuvage et Julien Mouquin finira coulé jusquau cou dans une plaque de béton avec une tête de cheval dans son lit !

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