Coupe, quarts de finale : honteux Bayern !

Les huitante-cinq millions d’euros dépensés cette saison sur le marché des transferts doivent permettre au Bayern Munich de réaliser un quadruplé inédit : Coupe de la Ligue, Coupe UEFA, championnat et Coupe d’Allemagne. Ce dernier objectif a failli passer à la trappe en quarts de finale dans le derby contre Munich 1860. Seul un penalty inexistant à la 122e a sauvé les Rekordmeister dans un match marqué par le comportement infâme de Luca Toni et Franck Ribéry.

L’avertissement du match nul concédé voici un mois contre cette même équipe de Munich 1860 en amical n’a pas suffi. Le Bayern n’a pas pu s’empêcher de prendre de haut son petit voisin (tu me diras, le Bayern prend tout le monde de haut) : Ribéry et Klose sur le banc, Sagnol titulaire, on ne peut pas dire qu’Hitzfeld alignait sa meilleure équipe au coup d’envoi. Malgré une nette domination, les Rekordmeister se sont rapidement heurtés à la résistance héroïque de leurs jeunes adversaires de Zweite Liga. Du coup, les stars bayernoises ont vite montré des signes évidents de frustration, cristallisés en la personne de Luca Toni.L’Italien avait déjà envoyé un défenseur de Duisburg à l’hôpital en décembre sur un coup de coude, il a récidivé, cette fois au détriment du portier des Löwen dont il a violemment heurté le genou sur une balle en profondeur. Peut-être qu’il n’a pas fait exprès, même s’il me semble qu’il n’a pas tenté grand-chose pour éviter le portier sorti à sa rencontre, surtout que le juge de touche avait levé son drapeau pour signaler un hors-jeu. La moindre des politesses, cela aurait été d’aller s’excuser mais a priori c’était trop demander. Pire, dès que le jeu a repris, l’ex-joueur de la Fiorentina s’est empressé d’aller au pressing sur le gardien de 1860, qui boitait bas, le genou bloqué par un pansement : ça situe la classe du bonhomme. Hofmann cédera sa place quelques instants plus tard. Ce qui n’incitera nullement Luca Toni à faire amende honorable : peu après, il commettra une faute par derrière, méchante et gratuite, sur un défenseur, ce qui lui vaudra un premier avertissement. Puis, frisera l’expulsion sur un goal justement annulé pour une tentative d’arrachage d’un maillot adverse. A force de le chercher, son carton rouge, Toni l’obtiendra à la 84e, sur un énième test (réussi) de la solidité du tricot adverse.

L’Italien enfin aux vestiaires, c’est Ribéry, entré à la pause, qui a pris le relais en jouant les Dida (ou les Thierry Henry, c’est selon) de service : victime d’une légère poussette sur la poitrine, l’ex-Marseillais s’est roulé par terre en se tenant le visage. Le stratagème a fonctionné : un carton partout mais comme le joueur de 1860 était déjà averti, l’égalité numérique était rétablie. Incapable de marquer dans le jeu, le Bayern en a été réduit à chercher le penalty, qu’il aurait dû obtenir, soyons objectifs, à la 89e pour une intervention fautive sur Lucio. Le penalty, inexistant celui-là, tombera finalement à la 122e pour l’unique but du match, pour une faute sur Klose, commise nettement en dehors de la surface de réparation. Il y avait quelque chose d’indécent à voir les millionnaires du Bayern fêter comme un titre de champion du monde ce piteux succès obtenu contre une jeune équipe de 2e Bundesliga, privée de ses deux meilleurs atouts offensifs, Schroth et di Salvo, pénalisée par les sorties sur blessure de ses éléments les plus chevronnés, Hofmann et Bierofka, et réduite à neuf sur la fin.

Dortmund assure

Abandonnons le cirque munichois pour parler de football, en allant là où l’on a un peu plus le respect du jeu. A Dortmund, par exemple. Face à Hoffenheim, le BVB a marqué rapidement deux buts puis s’est reposé sur le brio du gardien Ziegler pour annihiler les tentatives de retour du TSV 1899. Au final, une qualification sans histoire pour les 1/2 finales (3-1). Alex Frei n’a toujours pas marqué depuis son retour mais il a tiré le corner qui a amené le 2-0 de Tinga et le coup franc du 3-1 de Petric. On préfèrerait toutefois voir Alex en buteur qu’en passeur : pour qu’une passe devienne une passe de but, il faut quelqu’un pour convertir les occasions et ça, ça ne court pas les rues en équipe de Suisse.

Stuttgart a en revanche connu un immense couac en étant éliminé à domicile contre Carl Zeiss Jena, avant dernier de Zweite Liga. Les Souabes pensaient avoir fait le plus dur lorsque deux buts de Gomez à dix minutes de la fin et en début de prolongations avaient renversé la situation. Mais une sortie manquée du gardien Ulreich, surpris de retrouver son homologue de Jena 30 centimètres devant lui, à la 121e, a provoqué la séance de tirs au but. Dans laquelle un penalty tiré «à la neuchâteloise» par da Silva a précipité la chute du VfB.
Après Schalke 04, Benaglio et Wolfsburg ont éliminé un autre grand d’Allemagne, le SV Hambourg, 2-1 après prolongations. Le portier helvétique a une nouvelle fois livré un match solide, réussissant notamment un arrêt magnifique sur un tir de Jarolim (ça tombe bien, on ne doit pas jouer les Tchèques bientôt ?). Il a certes dû s’incliner sur une frappe phénoménale de Van der Vaart (pas grave, on ne jouera pas la Hollande avant la finale…) mais dans la prolongation Marcelinho a donné la victoire aux Wölfe. Les demi-finales, dont le tirage au sort a lieu dimanche, réuniront donc Bayern Munich, Borussia Dortmund, Carl Zeiss Jena et VfL Wolfsburg. On ne serait pas contre un petit Borussia Dortmund – Bayern Munich au Westfalenstadion, où le brave Luca Toni (même s’il sera suspendu) a déjà une chanson rien que pour lui mais je m’interdirai de la répéter ici.

Écrit par Julien Mouquin

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6 Commentaires

  1. Au lieu de fustiger lattitude de Ribery, il faut aussi remarquer les gestes de classe tel son pénalty tiré en « panenka » après une première tentative réussie mais a retirer après que plusieurs joueurs soient rentrés dans la surface !! ça cest quand même mieux de le souligner plutot que der parler de ces fautes et ses simulations…car faire ceci à la 122ème, cest osé !!

  2. toute la dérive du foot actuel est soulignée par les commentaires de Jacko et mats qui préferent les fautes et simulations plutot que le foot basé sur le respect de ladversaire et léquité sportive.

    Jolie mentalité…mais bon dans la vie, en principe, tout se paie tot ou tard.

  3. Pas daccord non plus avec Jacko. De mon point de vue, une panenka, même par Zidane (surtout par Zidane en fait) na rien de classe. Au contraire, cest limite méprisant.

  4. Julien ne semble pas aimer le Bayern et cest son droit le plus strict.
    Nempêche que nous sommes toujours en course pour ce quadrupé historique et si nous « donnons » des points à lAllianz Arena (voir article précédent), cest pour maintenir le suspense, sinon on aurait déjà fêté le titre…
    Par contre, je suis daccord avec certains pour la « Panenka », cest limite méprisant et ça ravive de vieux et douloureus souvenirs (finale 1976).
    Heureusement que celle de 2008 (avec certains joueurs du Bayern, pour qui ça fera 5 titres !!!) sera victorieuse.
    FC Bayern München über alles !

  5. Pas besoin de gagné 10 à 0 pour obtenir un titre! LItalie la démontré à la coupe du monde 2006.

    Et vous les média vous narretez jamais de dire des bétises. Vous critiqué sans arret les sportifs…

    Je vous rappel que Franck Ribery et Luca Tony sont en train de réaliser une saison dantologie. Ribery est le roi des asssist et a mis environ 6 -7 goals et Luca Tony est le meilleur buteur du club devant Klose.

    Au lieu de critiquer des grands joueurs, occupé vous plutot de votre équipe de Suisse qui narrive meme pas à battre le Japon…

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