FC Sion : je dénonce

Pourquoi le titre «Je dénonce» ? Simplement parce que si j’avais écrit «J’accuse», ça aurait trop fait genre Emile Zola mais et surtout parce qu’il faut dénoncer ce qui se passe cette saison au FC Sion sans forcément accuser personnellement. Trop d’irrégularité, d’incompréhension mais surtout d’aberration viennent pourrir la saison du centenaire.

Aucune logique

A quoi bon parler du match qui s’est déroulé samedi soir au champêtre Bruggifeld ? A pas grand-chose car je ne ferais que me répéter encore et encore. Un goal encaissé après 11 minutes sur un corner consécutif à une passe en retrait ratée de… Sarni terminait un match de bien basse voltige. Reset se broutait à 5 mètres du goal juste avant la mi-temps et Adeshina loupait un but tout fait en seconde mi-temps. Du déjà vu…
Les faits dont je voudrais vous parler aujourd’hui sont d’un autre niveau. Le niveau qui a conduit le FC Sion à végéter dans les bas fonds de cette Super League ou plutôt Ligue A. Ces faits allant de la bêtise d’un président à l’incompétence d’un staff technique dépassé.
Je pourrais commencer l’histoire en prenant la composition du FC Sion lors des derniers matchs. Elle change aussi souvent que les entraîneurs. Une seule chose demeure, la tactique. Rappelez-vous les théories de notre président accusant Bigon de frilosité offensive, ce même président alignant cinq défenseurs lors de son intérim avant Noël. Mais déjà, un président qui devient entraîneur… Est-ce crédible ?
Les compositions sont chaque semaine plus risibles. Chaque joueur possède une polyvalence légendaire en Valais. Serey Die milieu droit, Arnaud Bühler milieu récupérateur, Dominguez milieu de couloir tout comme Obradovic ou Adeshina mais surtout Sarni sur le terrain, Brellier remplaçant (il mérite la tribune) ou encore Saborio dans l’effectif. Apparemment en Valais, chaque joueur est capable de jouer à plusieurs postes sans perte d’efficacité… Consultez le classement pour trouver une réponse !
L’introduction de jeunes Valaisans est, elle-aussi, relativement drôle. L’après-Gelson est géré avec brio en Valais. Depuis son départ, aucun jeune n’a encore eu la chance de prouver sa valeur. Levrand ayant effectué d’excellents matchs amicaux, on pouvait espérer une intégration progressive. Le joueur n’a toujours pas joué la moindre minute en championnat. Damien Germanier fut lancé face à Bâle comme latéral sans n’être jamais rentré auparavant et surtout à un poste où il n’a jamais joué (il est milieu défensif). Berisha a déjà fait deux furtives apparitions mais a eu le malheur de se blesser. Je n’évoquerai pas le cas Crettenand, éternel espoir valaisan, capable de tenir tête durant un Suisse-Espagne M-21 mais certainement pas durant un Sion-Vaduz… A Sion, on préfère recruter plutôt que former.
Obradovic titulaire face à Bâle, même pas convoqué à Saint-Gall puis à nouveau titulaire à Aarau. Brellier, titulaire à Saint-Gall, n’est même pas entré sur le terrain samedi. La volonté de Constantin de faire de l’argent sur de nombreux joueurs le pousse à aligner des incompétents… Saborio bénéficie encore d’un temps de jeu malgré sa fainéantise tout comme Sarni malgré sa suffisance ou Fermino malgré son rythme de Ligue B. Le mot «concurrence» n’existe pas au FC Sion. Le dictateur aligne l’équipe qu’il souhaite et surtout qui pourrait lui rapporter le plus possible en période de mercato. Alors que cette folle envie de recruter ne touchait que la première équipe, Tintin a su propager sa politique jusque dans les équipes juniors. En M-21, M-18 et même M-16, des jeunes issus d’origines aussi exotiques qu’improbables viennent garnir les effectifs avec un succès comparable à celui connu dans la première équipe.

Ridicule

Aux yeux de la Suisse entière, le FC Sion se ridiculise semaine après semaine, déjà 9 points perdus face à Bellinzone, une claque 5-0 à Berne, 4-0 à Tourbillon face à Bâle et des victoires de prestige face à Vaduz à l’arrachée. Tourbillon «forteresse imprenable» est devenu un voyage avec 3 points offerts à la clé. Cette démarche, nouvelle stratégie de Valais Tourisme, plaît particulièrement aux équipes adverses qui se réjouissent de leur balade dans le Vieux Pays.
Les aberrations sont encore nombreuses. Pensez à la promesse d’un attaquant international à la trêve ! Réfléchissez au recrutement de Yusuf Mohammed donné comme blessé dans la presse mais disputant ses matchs avec les M-21. Songez à cette folle succession d’entraîneurs qui, perpétuellement, déstabilise une équipe déjà peu inspirée. Ou alors creusez vous les méninges pour tenter de comprendre pourquoi on est la seule équipe en Suisse où le président décide à la place des entraîneurs. Je pourrais continuer encore longtemps…
La saison du centenaire est spécialement triste en Valais. Après avoir lancé des fleurs à l’équipe toute la semaine suite à sa qualification en Coupe de Suisse, le supporter valaisan a retrouvé le quotidien d’un championnat bien morose et l’ennui des parodies footballistiques offertes par l’équipe valaisanne. La prestation vue à Aarau est malheureusement constamment proposée aux supporters.
Cet article ressemble plus à l’ébauche d’une trognasse refaisant le club à l’heure de l’apéro mais il n’en dénonce pas moins des réalités. Le FC Sion va mal et le responsable est tout trouvé à mon goût. La grève des supporters avant Noël n’a malheureusement pas fait réfléchir Tintin. Cette démarche démontre bien le ras-le-bol ambiant. La passion étant plus forte que la raison, je me rends encore au stade tout comme de nombreux supporters valaisans…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Ernest Shackleton