Lausanne ne confirme pas vraiment

Guère servi par un arbitrage nullissime, le LS n’est pas parvenu à confirmer le brillant succès acquis à Wohlen en partageant l’enjeu avec Winterthur (1-1). On avait pourtant l’impression que cette équipe zurichoise était prenable.

Winterthour, c’est un adversaire qui occupe une place à part dans l’histoire récente du Lausanne-Sport(s) : le 28 mai 2003, c’est en effet contre cette équipe zurichoise que le Lausanne-Sports disputait le dernier match de sa glorieuse histoire avant la faillite, un enterrement dans l’indifférence générale, sans doute l’une des soirées les plus glauques vécue à la Pontaise. Un peu plus de deux ans plus tard, le 16 juillet 2005, c’est face à cette même équipe de Winterthour que le Lausanne-Sport fête son retour en Ligue Nationale. Mené 2-4 à la 83e, le LS fini par l’emporter 5-4 grâce à des buts d’Eudis, Chapuisat et Chammartin. Le club reste sur deux promotions consécutives, Chapuisat et Comisetti sont revenus au bercail, le public retrouve le chemin du stade ; à l’époque les espoirs les plus fous semblaient permis, y compris celui d’un retour rapide dans l’élite. Aujourd’hui, si la situation n’est pas aussi dramatique qu’au printemps 2003, on est bien loin de l’euphorie de l’été 2005 et l’horizon du LS à court et moyen terme paraît plutôt bouché.

Sous la bise

Lorsque le pays est balayé depuis deux jours par une bise glaciale, tu pressens que la soirée à la Pontaise ne va pas être une partie de plaisir. Là, je devrai avoir le réflexe grégaire d’écrire «vivement le nouveau stade» mais définitivement non. Même le fait d’avoir risqué l’amputation des doigts gelés de mes mains pour avoir oublié mes gants ne fera pas de moi un partisan du calamiteux projet Métamorphose. La bise n’est pas moins virulente au bord du lac qu’aux Plaines du Loup, un stade fermé sur quatre côtés permettra de résoudre le problème. En revanche, rien ne pourra lutter contre les odeurs de la STEP. Sans même parler des autres innombrables tares du projet de la ville de Lausanne (financement, accès, rentabilité…).

Début difficile

On avait quitté le LS déçu et un peu fâché après le match contre Gossau mais l’excellent Yves Martin nous avait relaté que les Lausannois avaient bien redressé la tête à Wil et surtout Wohlen. On attendait donc une confirmation. Mais, malgré une composition d’équipe résolument tournée vers l’offensive, le LS connaît un début de match un peu pénible. Il faut attendre un contre rondement mené par Drago (centre qui navigue devant le but sans pouvoir être repris) au quart d’heure pour que les Vaudois entrent dans leur match. La suite est meilleure, avec quelques occasions de but, notamment une reprise de Bilibani bloquée par Vasic. L’occasion la plus dangereuse est néanmoins à mettre au crédit des Zurichois lorsqu’Antic se présente seul devant Favre, qui parvient à sauver devant le champion d’Europe 2002 en  M-17. Un score nul et vierge à la pause eût été assez logique mais les visiteurs ouvrent le score à la 42e sur une reprise en deux temps de Berisha, en position très suspecte après un coup franc venu de la droite.

Belle réaction

L’entraîneur lausannois John Dragani donne une orientation encore plus offensive à son équipe en faisant entrer Hélin et Balthazar à la pause. Cette audace va payer à la 64e lorsque Hélin égalise d’une frappe superbe en pivot en reprenant un ballon qui traînait aux 16 mètres après un corner pas trop bien tiré. On croyait le Français en disgrâce pour avoir mal réagi à sa non titularisation à Wohlen, il faut croire que les choses se sont arrangées et c’est tant mieux. Nicolas Hélin a eu l’occasion de partir seul au goal quelques instants après son but mais il a été arrêté irrégulièrement par Berisha. L’arbitre a donné la faute mais aucun avertissement pour ce qui paraissait être une faute de dernier recours. Moins bon acteur sur le terrain, M. Zimermann a également oublié une faute de Berisha sur Hélin, qui avait le poids d’un pénalty (55e), et s’est distingué tout au long du match par un arbitrage tatillon et caporaliste mais incapable de prendre ses responsabilités sur les actions décisives. Notamment en ne sanctionnant pas plusieurs fautes d’antijeu caractérisées mais en avertissant Drago pour avoir laissé traîner le pied sur le gardien adverse alors qu’il n’avait même pas sifflé de faute avant de se raviser en voyant Vasic se rouler par terre. Bref, un arbitrage à la Roberto Rosetti.

Pas de chance pour Basha

Sur la fin, les deux formations auront l’occasion de l’emporter : l’occasion la plus nette pour les Vaudois intervient à la 73e avec un tir sur l’angle du but de Vullnet Basha, dont le speaker de la Pontaise, peu inspiré comme d’habitude, avait annoncé la sortie à la pause. La LS s’est fait une grosse frayeur dans les arrêts de jeu lorsque Sprunger s’est retrouvé seul à huit mètres du but mais l’ancien joueur de Concordia Bâle n’a pas cadré sa frappe. Les dernières minutes n’ont plus permis au score d’évoluer mais juste offert l’occasion à M. Zimmermann de montrer une nouvelle fois toute l’étendue de son incompétence : alors que son juge de touche avait signalé une faute sur Pimenta, il laisse un avantage qui ne profite absolument pas à l’attaquant lausannois mais ne revient pas à la faute. Affligeant.

Au final, le match nul n’est pas illogique. On a toutefois l’impression que le LS avait les moyens de passer l’épaule mais il y a sans doute eu trop d’imprécision dans le jeu lausannois. C’est dommage, car une victoire aurait permis d’aborder plus sereinement les trois prochains déplacements à Thoune, Schaffhouse et Locarno. Le LS devra attendre le 18 avril pour retrouver son stade de la Pontaise, contre le Servette de Gérard Castella : après les nuls contre Gossau et Winterthour, ce sera l’occasion rêvée d’obtenir une première victoire à domicile en 2009.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Winterthour 1-1 (0-1)

Pontaise, 1’100 spectateurs annoncés (en réalité environ 400).
Arbitres : M. Zimmermann, assisté de MM. Bognar et Gil.
Buts : 42e Berisha (0-1), 64e Hélin (1-1).
Lausanne : Favre; Barroso, Buntschu, Diogo, Sonnerat; Boughanem (46e Balthazar), Basha, Bilibani, Pasche (46e Hélin); Pimenta, Drago.
Winterthour : Vasic; Von Niederhaüsern, Berisha, Aziawonou, Bristot; Sprunger, Abrashi, Zuffi, Lenjani; Felipe (77e Barlecaj); Antic.
Carton jaune : 35e Drago.
Notes : Lausanne sans Mauro, Malacarne ni Rey (blessés), Winterthur sans Radice (suspendu), Frangao, Llumnica, Schnorf, Senn, Bühler (blessés), Lüscher ni Lombardi (malades).

Écrit par Julien Mouquin

Commentaires Facebook

1 Commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.