Encore et toujours… Nadal

Indian Wells 2009 restera comme un tournoi rempli d’enseignements : Nadal est actuellement le meilleur joueur du circuit, Federer a prouvé qu’il pouvait toujours être dangereux même sans compétition depuis plusieurs semaines, Djokovic est à la rue, la préparation de Stan a failli payer et les Français ont confirmé tout le bien que l’on pensait d’eux.

6-1 6-2, le score est sec et sans appel. Démontre-t-il vraiment la réalité du circuit en ce moment ? Peut-être… Car Nadal semble parti pour rééditer le coup de Federer version 2006 : dix-sept tournois, seize finales, douze titres (dont trois Grand Chelem et cinq Masters) et un ratio nonante-deux victoires pour cinq petites défaites. Comptant désormais 4’080 points d’avance sur son premier poursuivant et plus de 7’000 sur le seul capable de le taquiner un peu en ce moment, Rafa réalise le meilleur début de saison de sa carrière et ce n’est pas la saison sur terre qui va le ralentir. Paradoxalement, il n’a en ce moment rien à craindre face au Top 10 actuel ou presque, mais ses déboires face à Nalbandian montre qu’il est toujours possible de le manœuvrer voire même de s’imposer en deux sets contre le faux-modeste des Baléares. Un numéro un mondial qui continue à appliquer la tactique du je-suis-pas-si-bon-que-ça-et-tout-le-monde-peut-me-battre, en déclarant qu’un Grand Chelem n’est pas un objectif et semble pour lui impossible. Voilà un excellent moyen de rejeter la pression sur les autres, comme il l’avait fait à Wimbledon, en Australie et lors de sa quête de la première place mondiale avec Federer.Roger Federer a quant à lui plus ou moins déçu. Après sa pause «forcée», on l’attendait au moins en finale, il se sera arrêté juste avant face à un Murray qui paraissait pourtant prenable. Le pire a été son complet désintérêt du troisième set dès le premier break du Britannique, mais bon, le futur papa avait sûrement la tête ailleurs (une excuse qu’on espère ne jamais entendre cette saison mais qu’on sent arriver gros comme une maison). Il est tout de même difficile de juger réellement Roger sur une semaine de compétition alors qu’il n’avait pas joué depuis sa défaite australienne. On lui laissera donc le bénéfice du doute et on attendra la fin du tournoi de Miami pour les critiques. Mais promis, on ne le ratera pas en cas de faux-pas ! L’une des choses à changer par contre immédiatement, c’est l’absence de coach, mais nous y reviendrons dans un autre article.
Il y en a un, par contre, qui ne confirme pas tous les espoirs mis en lui ces dernières années. En effet, Djokovic est très loin de son meilleur niveau malgré un titre acquis à Dubaï, en partie grâce à la défection des trois autres membres du Top 4. Désormais talonné par Murray, le Serbe devra cravacher sec s’il ne veut pas abandonner la dernière marche du podium. Et dire que certains doux rêveurs le voyaient numéro un mondial en décembre passé… Bien sûr, il y en a qui aimerait bien pouvoir se targuer de son bilan de début de saison, mais il ne pèse pas lourd face au niveau actuel de ses principaux contradicteurs. Non, le Serbe se doit de réagir rapidement s’il ne veut pas se retrouver menacé par… Tsonga (ATP 11).
En parlant du Serbe, il ne faut pas oublier le retour à la compétition de Wawrinka après la demi-déception de la Coupe Davis. En poussant un numéro trois mondial dans ses derniers retranchements, le Vaudois a failli créer une belle surprise en Californie. Malheureusement, ce match s’est probablement joué à l’expérience, ce qui manque tout de même cruellement à l’un des seuls joueurs du Top 20 à ne pas encore avoir remporté de titres ces trois dernières années. Il y a une statistique qui fait d’ailleurs assez mal : dans le Top 50, sept joueurs n’ont jamais gagné de tournois, neuf n’en ont qu’un à leur palmarès, Stan fait partie de cette seconde catégorie. Autant dire que malgré son excellent classement, le Vaudois doit encore faire de grands progrès s’il entend rééditer son coup de fin 2008 où il n’était pas passé loin de se qualifier pour le Masters de Shanghai.
C’est vrai, on revient souvent à la charge contre nos voisins français, mais n’oublions pas que qui aime bien châtie bien. En même temps, ces derniers nous facilitent un peu la tâche : de leurs douze représentants (pour info, les locaux étaient quatorze tandis que l’armada espagnole se contentait de dix joueurs), aucun n’a dépassé le troisième tour malgré leur excellent niveau théorique. Après la débâcle en Coupe Davis, il y a de quoi avoir peur… Heureusement pour eux, Papy Santoro est de retour à Miami pour sauver l’honneur de la délégation tricolore, un peu perdu ces temps-ci. Tsonga devrait tout de même y briller à la vue d’un tableau relativement dégagé avant une confrontation probable face à Simon puis une demi-finale face à Federer.
Le tableau de Miami tout juste tiré au sort, on est en droit d’attendre une bonne performance de notre Bâlois préféré : Murray est dans le tableau de Nadal, le premier choc ne devrait intervenir qu’en quart de finale face à un Roddick en pleine forme, mais qui peine toujours face à Rodgeur. Stan se heurtera quant à lui probablement très rapidement à Nadal. Le moins bien servi du Big Four se trouve être Djokovic (comme s’il avait besoin de ça en plus) qui pourrait rencontrer Kohlschreiber, Gulbis ou Baghdatis dans ses deux premiers tours. En cas de méforme, il y a des chances que sa troisième place ne soit plus qu’un souvenir…


Amis fans de tennis, je vous propose une excellente initiative de l’ATP : sur le site http://challenge.atpworldtour.com/, vous pourrez pronostiquer l’entier des prochains Masters 1000 ainsi que les trois derniers Grands Chelem, avec des prix attrayants à la clé dont un voyage à Londres pour la finale du Masters pour le grand vainqueur ! Simple au demeurant, je peux vous assurer que vous allez vous heurter à un gros casse-tête. Attention, les pronostics pour Miami se terminent mercredi en milieu de journée.

Écrit par Nicolas Jayet

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7 Commentaires

  1. Prudent jayet, que de prudence dans ces propos… On espère de la virulence en cas de défaite de Roger… Il a plus le droit de paumer… Faut vraiment qu’il quitte sa nonchalance…

  2. Impressionnant ce Nadal, vraiment.

    Mais Federer a de l’orgueil (enfin j’espère…), beaucoup de talent et il peut/doit au moins gagner Wimbledon cette saison ! L’US Open, ce sera le dessert 😉

  3. Bon article même si on sent que tu n’aimes pas trop Nadal…

    L’essentiel, c’est qu’il continue à gagner. Nadal a su parfaitement composer avec le vent lors de la finale. Ce n’est pas le cas de Dumbo qui, en plus d’une bonne roustée, a du se prendre une bonne otite.

    On se souviendra de cette édition 2009 d’Idian Wells surtout pour le match entre Nadal et Nalbandian… Quelles émotions! Nadal a certainement eu un peu de chance de s’en tirer mais son come-back n’en reste pas moins spectaculaire. Personne y croyait encore sauf lui (même la Crevette était à deux doigts/antennes de zapper). Un grand moment de tennis.

  4. Non, non, non, cher Nicolas;
    Nadal est un vrai gentil,
    Federer ne sortira évidemment jamais une excuse aussi ridicule que « je vais être papa »,
    Wawrinka va nous étonner très bientôt.

    Pour le reste, très bon article. Même si Djoko et Murray peuvent être parfois impressionnants sur le court, moi, y a rien à faire, j’peux pas les encaisser.
    Quant à nos frouzes préférés, laissons leur le temps de digérer leur nouveau status de premiers de classe et ils vont certainement nous en mettre encore plein a vue. En attendant merci à Fabrice d’être encore sur le circuit.
    Et pour finir GRAND dommage que Nalbandian n’a pas le physique pour tenir 3 sets. Mais on pardonnera à l’hédoniste qu’il est.

  5. Merci pour la page ATP challenge, Nicolas! Je m’amuse comme une folle. Pas de quoi pavoiser sur mes pronos pour l’instant mais bon. Sympa.

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