Bienne – Lausanne, la vérité est tailleur

Indigne de son chandail d’équipe prétendument de l’échelon supérieur lors des deux premiers actes du barrage de promotion-relégation, allant même jusqu’à revêtir un chatoyant costume clownesque tout au long du premier rendez-vous mardi dernier, les Seelandais se sont fait tailler un méchant costard par leur propres partisans à leur retour de Malley jeudi.

Loin de cautionner le moindre débordement ou menace à l’intégrité physique de qui que ce soit (et CartonRouge.ch étant là pour s’occuper de menacer l’intégrité des égos), force est de constater qu’un bon coup de pied aux fesses peut parfois avoir de bonnes répercussions.

Certes les Biennois n’arboraient pas leur tenue de lumière, mais ils se sont enfin décidés à enfiler leur bleu de travail. Et qu’a-t-on vu ? Eh bien que quand ils se mettent à bosser, les Bioulois (spéciale dédicace à GB) savent patiner. Qu’ils savent mettre du rythme. Qu’ils sont capables d’adresser des passes sur autre chose qu’une crosse adverse. Et même qu’ils sont capables de scorer. On y croyait plus. Après vingt minutes d’un monologue du voisin du petit lac, quatre buts d’avance secs et sonnants venaient souligner une différence de potentiel enfin clairement affichée.

Avouons par contre également que le LHC a eu sa part de responsabilité dans cette répartition des masses en choisissant un bien mauvais moment pour redevenir, le temps d’une soirée pour le moins, un groupe ordinaire.

C’est qui le patron ?

Et ensuite ? Ben ensuite on a vu ce qu’on avait déjà pu voir jusqu’ici. On a vu que Bienne – comme Lausanne – ne sait pas tenir un score. Les deux ensembles sont bâtis pour la fuite en avant quel que soit la situation au tableau d’affichage, et font montre de réelles carences à protéger leur sanctuaire. Eh bien soit, le public était loin de s’en plaindre, un affrontement entre deux adeptes de ce style résolument agressif étant certain de générer des émotions.

On a vu également que le LHC connaît très bien son adversaire et que ses options stratégiques ne doivent rien au hasard, au point qu’il ne fait dès lors plus aucun doute que le meilleur transfert du LHC en vue de cette fin de saison n’est autre que son nouveau coach Hans Kossmann. Oh je vous vois déjà vous courroucer  derrière votre écran, maugréer sur une prétendue méconnaissance de l’organigramme interne du LHC, mais pour ma part le coach, c’est celui qui dirige et qui parle aux joueurs. C’est aussi celui qui opère les choix tactiques, qui sermonne, qui félicite, qui tranche. Et samedi soir à la bande des Lausannois, c’est Hans Kossmann qui portait la culotte. Une dernière preuve pour la route ? Je ne résiste pas à déceler ça et là des petites touches de servettite dans les évolutions du LHC, telles ces passes en hyper-profondeur destinées à transpercer un placement adverse hasardeux mais finissant souvent sifflées en icing. De vraies petites mcsorlettes, l’efficacité en moins peut-être.

Et après ?

Ce troisième volet des aventures lausanno-biennoises aura soulevé presque autant de questions que de réponses. Les gaillards du chef par élimination qu’est Kevin Schläpfer sauront-ils continuer de mordre dans les flancs du Lion maintenant qu’ils ont goûté son sang ? La belle démonstration de ce premier vingt saura-t-elle être reconduite ? En ont-ils l’énergie ? Le LHC saura-t-il ne pas se laisser impressionner par ce qui pourrait très bien aussi n’avoir été qu’un feu de paille ? A-t-il lui aussi encore suffisamment d’influx et d’euphorie en réserve pour s’octroyer les premiers pucks de promotion en ses terres ?

La vérité n’était pas encore au Stade de Glace samedi soir. La vérité sera à Malley aux alentours de 22 heures mardi prochain. Mulder et Scully ont déjà promis de venir y trainer leurs costumes d’agents pour étudier de près cette affaire encore loin d’être résolue.

Pour le moment ici c’est Bienne, et le Seeland s’est réconcilié avec ses protégés. Et ça c’est déjà pas mal.
Photos copyright Simon Bohnenblust

Bienne – Lausanne 6-3 (4-0 0-2 2-1)

Stade de Glace, 6113 spectateurs.

Arbitres : MM. Stalder, Stricker, Wehrli et Wirth.

Buts : 10e (9’03 ») Lötscher (Tschantré, Fata/6 c 5, pénalité différée) 1-0, 10e (9’27 ») Fata (Gossweiler) 2-0, 13e Nüssli (Steinegger, Fata) 3-0, 16e Nüssli (Tschannen) 4-0, 28e Staudenmann (Leeger, Lüssy) 4-1, 39e Tremblay (Rüfenacht/4 c 4) 4-2, 47e Tschantré (Peter, Reber/5 c 4) 5-2, 58e (57’04 ») Himelfarb (Truttmann, Steinegger/cage vide) 6-2, 58e (57’34 ») Charpentier (Miéville, Schnyder/5 c 4) 6-3.

Bienne : Caminada; Gossweiler, Kparghai; Boss, Steinegger; Reber, Meyer; Stalder; Tschannen, Fata, Nüssli; Truttmann, Himelfarb, Neff; Lötscher, Peter, Tschantré; Zigerli, Fröhlicher, Küng. Entraîneur : Schläpfer.

Lausanne : Tobler (21e Walter); Trunz, Lardi; Leeger, Grieder; Villa, Schäublin; Zalapski, Chavaillaz; Tremblay, Rüfenacht, Charpentier; Sigrist, Miéville, Gailland; Lüssy, Staudenmann, Schnyder; Baumann, Bonnet, Frunz. Entraîneur : Yake.

Notes : Bienne sans Bärtschi, Ehrensperger, Wetzel, Randegger (blessés), Hill, Desmarais, Banham (étrangers surnuméraires) ni Kamerzin (surnuméraire), Lausanne sans Suri (blessé), Bekar (étranger surnuméraire) ni Zeller (surnuméraire). Temps morts: Lausanne (56’22 ») et Bienne (58’23 »). Lausanne joue sans gardien de la 56’22 » jusqu’à la 57’04 ».

Pénalités : 9 x 2′ contre Bienne, 11 x 2’+1 x 10′ (Grieder) contre Lausanne.

Écrit par Jean-Philippe Ritz

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10 Commentaires

  1. « Pour le moment ici c’est Bienne, et le Seeland s’est réconcilié avec ses protégés. Et ça c’est déjà pas mal.  »

    Excuse-moi de te contredire, mais pour l’instant, ici c’est Lausanne, ils ont toujours l’avantage.

  2. Non non Steven … là-bas c’est Bienne et comme le dit (l’excellent) Jean-Philippe, les Bioulois ont blessé le Lion arrogant.

    Maintenant sera-ce suffisant pour « réconcilier le Seeland avec ses protégés », rien n’est moins sûr. Je comprends qu’après X défaites cuisantes, Y roustes et Z désillusions le public bioulois a oublié comment on chantait POUR son équipe. Mais franchement hier, ça faisait longtemps que je n’avais plus vu ça. Il faut que l’équipe du EHCB mène de plus de 2 buts d’avance sur son adversaire pour entendre les 14 fans-qui-y-croient-encore lancer un « Oh allez Ah Allez Oh … nous sommes les seelandais. Et nous allons gagner ».

    Même LE supporter de GC avec son gros tambour le mardi soir à Malley fait plus de bruit.

    A mardi pour la partie décisive.

    Cordialement
    ES

  3. « Ici c’est Bienne »

    Franchement, qu’est-ce qu’il faut pas lire…

    Un public silencieux et une équipe de LNA qui perd 2-1 dans la série face à une équipe de LNB.

    Y’a pas de quoi se pavaner…

    ICI C’EST LAUSANNE !!

  4. Des partisans…pfff…t’es pas au québec J-P…Ca m’irrite cette tendance de parler d’organisation et de partisans….En Suisse, ça sonne simplement ridicule….

  5. @ Economie Suisse

    Mythique le supporter de GC… à croire qu’il met ses provisions dans son tambour… en tout cas, à Küssnacht, il a un jumeau. Ils foutent une d’ces ambiances. Disons qu’ils ont été fait dans le même moule (du KEK?)…

  6. Un premier tiers sublime et un début du troisième tiers magnifique…
    Heureusement que radio jura bernois retransmet le match, quitte de se déplacer dans ce chaudron rempli de fanatiques exubérants.
    Sinon, c’est pas mal une partie sans alcool, celà évite des malencontreux échauffements d’esprits embrumés. Même si j’en suis ressorti complétement déshydraté…

  7. on connais bien Lausanne, ils ont perdu le match et la terre s’arrête de tourner…. ils vont baisser les bras comme de grands gamins qu’ils sont…. Bienne gagne les 3 prochains matchs sans aucun problème, vous verrez !!!!!

    ça me fais chier, mais faut être réaliste, le LHC ne sait pas se faire violence te il pleurniche au moindre problème plutôt que de se révolter…. on a pas la « niaque » de Davos qui eux vont gagner la finale grâce à leurs tripes mais s’ils ne sont pas du tout favoris !!!!

  8. Un match à oublier. Un premier tiers cauchemardesque et un début de troisième tiers tout aussi moche…

    Et quand je pense qu’il faudra remonter dans ce bunker jeudi…

    Sinon c’est juste scandaleux d’interdire l’alcool pour les places debout, même si ça nous fait économiser quelques sous et nous évite d’insulter encore plus ces Bioulois 😉

  9. C’est vrai que contre Thurgovie, ils ont baissé les bras alors qu’il étaient menés 2-0. Aussi vrai que contre la Tchaux, ils ont pleurniché alors qu’ils avaient perdu l’avantage de la glace. Tout comme lors de la saison régulière, où ils ont lamentablement abandonné après avoir eu 12 pts de retard sur le leader.

    Impressionnant les conneries que t’arrives à sortir…

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