Le HC Bienne en 11 points

Alors à Bienne cette année, on va en chier grave ! Pourtant, le club sort de sa deuxième, pour ne pas dire seconde, participation consécutive aux play-off et il a même poussé l’éternel Iznogoude du hockey suisse à l’affront d’une 7e manche en quarts de finale. Seulement voilà entretemps, il s’en est passé des choses…

1. Les grandes forces du HC Bienne…Devant, tout va bien. L’offensive seelandaise se laisse regarder sans honte, encore plus avec l’arrivée d’un type comme Kamber pour apporter sa roublardise à l’ensemble. Il y a ce qu’il faut de stratèges, une pointe d’avants défensifs, quelques fusées, un grand malade qui visiblement ne sait toujours pas avoir peur du puck, et surtout quelques chasseurs de buts dont un certain MacMurchy qui avait fait très bonne impression. Surtout à un certain dzo qui, espérons-le pour lui, aura daigné consacrer une partie de son été à apprendre à recevoir une charge.
2. …et ses carences rédhibitoires.
Mais derrière… fichtre ! Mazette ! Diantre ! Parce que oui, et les experts hautement qualifiés de «Votre télévision» l’ont bien relevé, Berra est parti. Et avec lui Wellinger et sa cheville à triple articulation ainsi que Kparghai et Hugenin. Oui, avec cette arrière-garde qu’on pourrait croire désertée en y regardant pas d’assez près, le HC Bienne va en chier sévère. Pourtant, œil plus avisé, donc hors de prix pour la Fernsehturm qui devrait investir plus que 3 minutes et un tour sur Twitter pour préparer une analyse, aurait compris le plan machiavélique mis sur pieds par les Seelandais.
Welli et Usain Bolt On Ice se sont blessés en fin de saison dernière. Gravement. L’ayant intelligemment anticipé, les dirigeants biennois se sont donc empressés de ne rien faire pour prolonger leurs contrats. Que les Bernois de la capitale et les Luganesi se chargent de financer leurs rééducations respectives. A Bienne on n’en a pas les moyens. Bon débarras. Quid du joyau Huguenin ? Exit le petit prétentieux et ses exigences salariales démesurées pour un gamin qui a encore tout à prouver au sortir d’une deuxième saison laborieuse sans Stoney à ses côtés pour gommer ses bévues bien normales de débutant. Après tout, qu’est-ce que Fey, Cadonau et Gossweiler ont à envier à Niklas Lidström si ce n’est son talent ?
Et puis il y a LE drame. Zi eunbélivabeule shoque ! Le départ de Reto Berra. Cataclysme ! Apocalypse ! Extermination totale ! Abomination ! Musikantenstadl ! Pourtant là aussi, il faut un poil faire fonctionner son neurone avant de débiter n’importe quoi, comme on dit chez les bûcherons. L’histoire est riche de précédents, de gardiens irremplaçables qui ont bien fini par être remplacés quand même. Le Tosio du SCB, le Pavoni des Aviateurs (à une époque désormais bien révolue où cette organisation était encore bien sympathique), Bienne déjà et son Anken, tout comme Gottéron et Lausanne ont fini par se remettre des départs de Dino Stecher et Reto Schürch.
Alors soit, le plan A tablait sur un Robert Mayer qui visiblement ne sait pas ce que vaut une parole donnée et encore moins un contrat signé pour prendre sa succession. Suite à sa lamentable défection et vu le marché restreint des gardiens, on aurait pu s’attendre à pire que ce Lukas Meili. Membre des équipes nationales de U17 à U20 et présentant un pourcentage d’arrêts en NLA la saison dernière qui le place devant les Manzato, Schäfer et autres Aebischer, le Zurichois ne sera assurément pas le flop total que tous annoncent pourtant. Certes, il faudra réapprendre à jouer avec un gardien épais comme un cure-dents et à peine plus grand que Tschantré, mais le garçon va surprendre. En bien. J’en mets ma boîte à pilules qui font planer au feu !
3. Les Biennois seront-ils meilleurs que la saison dernière ?
Non, parce qu’un jour il va bien falloir que tous ceux qui sont logiquement censés être devant assument leurs rôles et leurs ambitions. Par contre, le nouveau mode de championnat, initié par un certain Kevin Schläpfer et n’étant rien d’autre qu’une attaque frontale contre la pratique d’Ambri-Piotta, devrait faire en sorte que les Seelandais terminent leur saison tranquillement, sans play-off certes, mais sans play-out non plus.

4. L’objectif inavouable !
Faire revenir Patrick Kane, laisser les faux-pauvres des Vernets et les faux-riches du Schlüefweg derrière et se hisser en play-off, juste pour le plaisir de ne pas faire ce que tout le monde prévoit.
5. Qui sera le bour d’atout du HCB version 2013/2014 ?
Raphaël Herburger. Non mais sérieux, je ne plaisante pas. Une très bonne surprise et de quoi se faire une jolie place dans le championnat. Double bonne idée, l’Autrichien est au bénéfice d’une licence suisse et Bienne l’a signé pour 2 ans.
6. Au contraire, qui sera la mauvaise pioche du contingent ?
Christian Moser… Est-il vraiment utile de développer ? Christian Moser… Lentissime, vision du jeu pitoyable, relances dangereuses… tout pour mal faire. A se demander pourquoi le LHC n’a pas voulu de lui pour rejoindre Reist et Seydoux et remplacer Fröhlicher. A côté du king of the bourrins, même Fey fera bonne figure.
7. L’entraîneur ? Homme de la situation ou simple sous-fifre ?
Schläpfer a beau être indissociable du HCB, le Rhénan s’est quand même choisi un assistant ambitieux. Préparerait-il sa succession ? En tout cas ça fait plaisir aux vieux, donc à moi aussi, de revoir un Zenhäusern au Stade de Glace.
8. Le Stade de Glace : forteresse infranchissable ou piteux château de cartes ?
Tout a été dit, redit, et sera répété à foison sur ce même site à propos du Stade de Glace. Vétuste, inhospitalier, à l’orange d’un autre temps, doté d’une offre culinaire à en préférer jeûner. Surtout que les WC… Bon ben voilà quoi. Pourtant juste à côté, de façon bien plus réelle que tout ce qui se trame dans les imaginaires des concurrents issus de la Romandie et d’ailleurs, se construit une petite merveille. Alors bon, pour encore 2 saisons, on se contentera de l’inofficielle Gassmann Arena.
9. Et le public dans tout ça ?
Ce qu’il y a de bien avec les interdictions de stade, c’est qu’elles sont limitées dans le temps. Mais ce qu’il y a de con avec les interdictions de stade, c’est qu’elles sont limitées dans le temps.
10. Bienne en 3 mots…
Sacrifice, humilité, yourte. Rien à voir mais j’aime bien ce mot, yourte.
11. Pronostic exact (à la virgule près) :
Bienne terminera la saison 9e devant Rapperswil, le LHC et Ambri. La saison s’achèvera au terme du tour intermédiaire nouvellement mis en place entre les 4 derniers, laissant à Lausanne le plaisir d’envoyer les Léventins en barrage contre un HCC enfin décomplexé.
Photos Simon Bohnenblust, copyright http://bohnenblust.net

Écrit par Ludwig Seeländer Diebstahler

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4 Commentaires

  1. Effectivement le meilleur de la série avec celui d’Ambri. Surtout le passage où FG et LHC se sont remis des départs de Stecher et Schürch. Très bien trouvé..

  2. Toujours aussi brillantissime, l’ami, du grand art ! Et le fin mot de l’histoire, la yourte 🙂 Quelle illumination, quelle présence d’esprit, quelle justesse dans le mot choisi 😉 . Pour ceux que ça tente …

  3. Ben voilà de quoi nous rassurer un tant soi peu, nous pauvres biennois.

    Superbe analyse très pertinente non dénuée de véracité et d’humour.

    Un contraste flagrant d’avec les sempiternelles rengaines alarmistes de tous les Dr et autres spécialistes de mes deux, qu’on a pu entendre ici et là.

    Congratulations L.S.D.

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