À l’instar du Canada et de la Russie, les Lions débuteront le tour intermédiaire avec 6 unités suite à leur victoire logique contre une République tchèque qui peut dire un grand merci à son gardien. À la suite d’une partie plaisante, Niklas Hagman et Niko Kapanen ont été les grands artisans de ce succès.
Comme tout article objectif qui se respecte, nous nous devons de commencer par égratigner en premier lieu notre cher se(r)vice des sports de la TSR. Le fait qu’un sport de danseuses sur herbe soit privilégié par rapport au hockey sur glace est encore compréhensible, quoique s’il s’agit d’un grand format entre le FC Villars-Bramard III et le FC Mont-Goulin 4C’, c’est plus difficile. En revanche, donner la priorité à la Schlagerparade d’Unterengstringen-ost ou au film «La soupe aux choux», là ça ne passe pas. D’un côté, ce n’est pas comme s’il s’agissait d’un championnat du Monde sur sol helvétique hein ? Alors nous pouvons être pleinement rassuré. Fort heureusement, leur site internet diffuse également certains matchs ce qui nécessite une connexion d’environ 500 exabytes par picoseconde et sans les commentaires, ce qui n’est ma foi pas un mal.
2 matchs en 1
Cette belle affiche entre deux outsiders résolument tournés vers l’offensive a tenu ses promesses. Après l’ouverture du score finnoise, les Tchèques ont su profiter d’un génial changement de ligne des blancs pour égaliser en infériorité numérique. Apathique, la défense finlandaise capitula encore deux fois sur un but de Blaťák – laissé étrangement seul devant Rinne et bien servi par Jágr – et de Rolínek, profitant là aussi d’un judicieux changement de ligne.
À partir de ce moment, la partie changea radicalement de visage. Comme d’habitude, les Tchèques se sont reposés sur leurs lauriers, convaincus d’avoir définitivement terrassé les Finlandais, ce qui ne peut pas être considéré comme une faute grave au vu du mental souvent friable des Nordiques. Ces derniers ont pris leur jeu à leur compte et se montrèrent plus pressants. Ayant décidé d’évoluer une bonne partie du match à 4, la Tchéquie aura aussi grandement facilité la tâche de la Finlande. Trois pénalités mineures d’une stupidité affligeante en moins 3 minutes a notamment offert une égalisation sur un plateau. Le coaching désastreux de Ruzička à deux minutes de la fin du match (aucun temps-mort de pris et refusant de sortir le gardien alors que la Tchéquie était déjà en power-play) aura aussi supprimé tout suspense en fin de partie.
Nous pouvons aussi voir plusieurs raisons à ce retournement de situation. Premièrement, le vaincu du jour allait affronter, et accessoirement perdre contre le Canada le jour d’après. Soucieux de se prendre deux défaites dans les dents en deux jours, les Tchèques se sont dit qu’il fallait mieux les affronter dès le début afin de pouvoir de concentrer sur des équipes plus accessibles par la suite. De l’autre côté, les Finlandais se devaient de pouvoir fêter Vappu dans de bonnes conditions, et cela passait par une victoire ce soir.
A Dominik Hašek is missing…
Ce match a permis de constater une terrible lacune dans l’équipe tchèque, soit le poste de gardien. Contraints pour d’obscures raisons de devoir titulariser le 85e gardien, Vladimir Ruzička se retrouve coincé. Fautif sur la deuxième réussite finlandaise et encaissant un magnifique rouleau sur le quatrième but inscrit par Hagman, le jeune Jakub Ṧtěpánek – cerbère du redoutable club de Vítkovice, récent 8e de l’Extraliga tchèque – ne donne pas toutes les garanties. Rivalisant avec Rodman au niveau des rebonds, le numéro 33 a multiplié les arrêts hasardeux, les sauvetages du mollet et autres schürcheries du genre. Justement, en parlant de Schürch, il se murmure que l’ancien portier du LHC soit en procédure de naturalisation accélérée afin de pouvoir garder les buts tchèques à partir des quarts et ainsi résoudre ce problème. Affaire à suivre… L’époque des murs qu’étaient Hašek, Břiza et autres Čechmánek est bel et bien révolue. Dans ces conditions, il est peu probable de voir le champion olympique de 1998 passer les quarts, s’ils parviennent à ce stade. L’objectif premier sera déjà d’éviter l’affront ultime d’une défaite contre le frère ennemi slovaque le 2 mai.
Le Derby à la Norvège
Dans le derby scandinave, la logique a été respectée – selon la formule officielle on dira –, la Norvège prenant le dessus sur leurs potes Danois par 5-4 après prolongations. Un but de Jakosbsen à la 62e minute envoie donc le Danemark dans un périlleux barrage puisque l’Allemagne est protégée grâce à son statut d’organisatrice des prochains championnats du Monde. Quant à eux, les vikings norvégiens tenteront de rééditer leur exploit de l’année dernière en tentant de se qualifier pour les quarts. Bon, à moins d’un exploit contre une pâle Slovaquie et/ou la Biélorussie du cher dictateur Lukashenko, ça va être un peu compliqué.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch
Finlande – Tchéquie 4-3 (1-2 2-1 1-0)
Schlüefweg, 6456 spectateurs
Arbitres : Looker (USA)/Persson (SWE) ; Feola (USA)/Sabelström (SWE)
Buts : 10e N. Kapanen (Miettinen, Hagman) 1-0. 11e Rolinek (Marek/4c5!) 1-1. 14e Blaťák (Jágr, Čajánek) 1-2. 24e Kotalík (Hlinka/4c3) 1-3. 24e Koistinen (N. Kapanen, S. Kapanen/5c4) 2-3. 39e N. Kapanen (Miettinen, Hyvönen/5c3) 3-3. 52e Hagman (N. Kapanen, Koistinen) 4-3.
Pénalités : 5 x 2′ contre la Finlande ; 12 x 2′ contre la Tchéquie
Tirs cadrés : 33-21 (9-7 14-8 10-6)
Finlande : Rinne; Kukkonen, Lehtonen; Koistinen, Salmela; Jaakola, Niinimaa; Hagman, Miettinen, N. Kapanen; Hyvönen, S. Kapanen, Immonen; Kerman, Pihlman, Hytönen; Santala, Komarov, Ruutu; Pyörälä. Entraîneur: Jalonen.
Tchéquie : Ṧtěpánek; Zidlický, Barinka; Rachůnek, Čáslava; Polák, Blaťák; Němec; Čajánek, Klepiš, Jágr; Plekanec, Vašíček, Hemský; Červenka, Marek, Rolinek; Hlinka, Kotalík, Olesz; Irgl. Entraîneur: Ruzička.
Notes : La Finlande sans Nummelin (grippe porcine probable). 17e tir sur le poteau de Hagman.
Écrit par Mathieu Nicolet
Soyez le premier à commenter