Lausanne finit sur une bonne note

Pour son dernier match à domicile, le LS a pris congé de son public par une victoire dans le derby contre Yverdon-Sport. Une victoire un peu à l’image de la saison lausannoise, il y a eu quelques bons moments mais aussi pas mal de temps morts.

Comme l’an dernier, le Lausanne-Sport joue son dernier match à domicile contre Yverdon-Sport. Mais, contrairement à la saison passée, le LS ne joue pas son maintien contre son rival cantonal. On peut donc y voir une légère progression même si cette saison 2008-2009 laissera un sentiment plus que mitigé. Certes, Saint-Gall et Lugano étaient probablement intouchables mais on ne m’enlèvera pas de l’idée qu’il y avait moyen de faire beaucoup mieux avec cette équipe-là. Avec un peu plus d’envie et de stabilité, une 3e place aurait été à mon sens tout à fait envisageable.

Gagner enfin un derby

Malheureusement, cette équipe n’a jamais donné l’impression d’avoir le feu sacré et d’être prête à renverser des montagnes, se contentant trop souvent du strict minimum, voire même moins. Par ailleurs, les entraîneurs Thierry Cotting puis John Dragani n’ont jamais réussi à dégager un système de jeu et un onze de base constants. D’ailleurs, même dans cette avant-dernière journée de championnat, on a parfois eu l’impression que les joueurs se cherchaient sur le terrain comme en match de préparation. C’est donc bel et bien Yverdon qui débarque à la Pontaise avec une 3e place à défendre, ce qui laisse songeur car on n’a pas vraiment l’impression que l’effectif nord-vaudois était supérieur à celui du LS. Les Lausannois eux jouent pour l’honneur et pour tenter d’obtenir au moins un succès cette saison dans un derby qui compte car les trois premiers duels contre Servette et Yverdon n’ont pas été vraiment couronnés de succès.

Pelouse détrempée

Il ne se passe presque rien dans la 1ère demi-heure. Il faut dire que le ballon fuse sur la pelouse et les appuis sont difficiles en raison d’un terrain beaucoup trop arrosé. Il n’y a guère qu’un tir de Basha qui a fusé sur le sol détrempé de la Pontaise avant d’être difficilement écarté par Bauch (26e) et une tête d’Ekhosuehi à côté (33e) à signaler. La fin de 1ère mi-temps lausannoise sera bien meilleure. Après une belle ouverture de Mobulu, Hélin arme un tir croisé que le gardien Bauch dévie sur sa latte (39e). L’ouverture du score viendra de l’autre aile, la droite, quatre minutes plus tard, avec un magnifique débordement de Pimenta et un centre pour Hélin, dont la reprise instantanée ne laisse aucune chance à Bauch.

Hélin opportuniste

Comme la semaine passée contre La Chaux-de-Fonds, le LS va se contenter de cet avantage pris en fin de 1ère mi-temps et attendre son adversaire après la pause. Yverdon ne justifie pas vraiment son 3e rang et peine à se montrer dangereux. Néanmoins, le FC Paul-André Cornu se crée de nombreux coups francs et corners. Sur l’un d’entre eux, Biscotte trouve la tête de Gavranovic au milieu d’une défense figée pour l’égalisation. C’est du délire parmi les sept supporters (deux tambours et huit drapeaux) yverdonnois qui avaient pris place dans le bloc qui leur était réservé. Leur joie sera de courte durée car le LS a repris l’avantage peu après, sur sa première incursion devant le but adverse en 2e période : Boughanem laisse passer une ouverture de Marazzi qui permet à Nicolas Hélin d’aller inscrire le 2-1 très proprement. Le succès lausannois est mérité et Yverdon n’a jamais donné l’impression de pouvoir revenir une deuxième fois. Au contraire, en fin de match, les occasions de rupture se multiplient devant Bauch : après deux échecs de Pimenta (87e) et Boughanem (91e), c’est ce même Boughanem qui peut inscrire le but de la sécurité à la 92e sur un bon service de Pimenta.

Trois victoires pour finir ?

Si tout n’a pas été parfait et si la qualité du jeu présenté a été assez inégale, le LS conclut sa saison sur une note positive. La solidité de la charnière centrale Sonnerat-Buntschu ou l’allant du trio offensif Mobulu-Hélin-Pimenta sont autant de signes encourageants pour l’avenir. Un avenir bardé d’un gros point d’interrogation car les certitudes concernant la saison prochaine sont assez maigres. On espère que le LS ne va pas multiplier les saisons de transition en attendant un hypothétique nouveau stade car, comme l’a récemment confirmé le syndic Daniel Brélaz, la seule garantie qu’offre la ville de Lausanne, c’est celle de raser la Pontaise.
La construction du nouveau stade dépendra elle de la capacité à trouver une entreprise privée prête à financer les travaux, soit offrir un cadeau de plusieurs dizaines de millions de francs au LS pour avoir le droit en contrepartie d’ouvrir quelques boutiques dans un site difficile d’accès, malodorant, plus densément peuplé en morts qu’en vivants, avec l’encombrante tutelle des pouvoirs publics qui veulent tout régenter mais ne rien financer. Ce n’est pas gagné d’avance et, à défaut de pigeon pour financer les travaux, le LS risque bien d’être le dindon de la farce. On espère juste que les dirigeants lausannois ont prévu un plan B. D’ici là, le LS jouera son dernier match de la saison jeudi à Bienne, un autre prétendant à la 3e place. Si le Lausanne-Sport pouvait aligner, pour la première fois dans ce championnat, trois victoires de rang, ce serait la meilleure manière de terminer cette saison et de lancer la prochaine, qui débutera le 25 juillet prochain.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne-Sport – Yverdon-Sport 3-1 (1-0)

Pontaise, 1’500 spectateurs.
Arbitres : M. Gut, assisté de MM. Dettamanti et Pozzi.
Buts : 43e Hélin (1-0), 70e Gavranovic (1-1), 74e Hélin (2-1), 92e Boughanem (2-1).
Lausanne : Debonnaire ; Barroso, Buntschu, Sonnerat (82e Diogo), Bilibani ; Mobulu (71e Boughanem), Basha, Marazzi, Pimenta ; Pasche (85e Rey) ; Hélin.
Yverdon : Bauch ; Reis (67e Büchel), Sejmenovic (81e Suljevic), Meoli, Laugeois ; Oppliger, Ndzomo, Gourmi, Pepsi ; Ekhosuehi (61e Biscotte), Gavranovic.
Cartons jaunes : 50e Barroso, 84e Diogo, 91e Biscotte, 93e Rey et Gavranovic.
Notes : Lausanne sans Mauro, Balthazar, Carrupt, Favre ni Drago (blessés) ; Yverdon sans Bühler (blessé).

Écrit par Julien Mouquin