Pigeon d’Or : un m(a)inable ou un ma(i)stre ?

Ça y est, la finale du Pigeon d’Or de mai peut commencer ! Les deux vainqueurs du groupe des m(a)inables (Drogba et Bezina) retrouvent donc les deux lauréats du groupe des ma(i)stres (McSorley et Pepe) pour former le Boys Band le plus pathétique sur terre, à égalité avec les 2Be3. A n’en pas douter, cette finale sera une empoignade très musclée entre un donneur de baffe ivoirien, un body-checkeur genevois, un castagneur canadien et un free-fighteur portugais. Ami lecteur, tu as jusqu’au dimanche 7 juin à minuit pour faire ton choix !

Groupe des m(a)inables1. Didier Drogba : 282 votes – 49.3 % (qualifié pour la finale)
2. Goran Bezina : 197 votes – 34.4 % (qualifié pour la finale)
3. Richard Gasquet : 82 votes – 14.3 %
4. Jürgen Klinsmann : 11 votes – 1.9 %
Nombre de votes : 572
Groupe des ma(i)stres :
1. Chris McSorley : 171 votes – 40 % (qualifié pour la finale)
2. Pepe : 114 votes – 26.7 % (qualifié pour la finale)
3. Ralph Krüger : 98 votes – 23 %
4. Tom Boonen : 44 votes – 10.3 % 
Nombre de votes : 427

La finale du Pigeon d’Or de mai court jusqu’au dimanche 7 juin à minuit.

Goran Bezina

Pour son immense mobilité, sa capacité à anticiper le jeu et ses qualités d’équilibriste, Bezina mérite amplement sa sélection. Passionné par les volatiles (il a joué à Phoenix et a un tel animal fantastique tatoué sur le dos en plus d’être un Aigle genevois) et désireux de «gagner quelque chose une fois dans sa vie à part la coupe valaisanne», celui qui a aussi son signe astrologique sur la peau voit les étoiles s’aligner pour faire de lui un Pigeon d’Or de taille. Ses 1m90 et son quintal sont en effet les seuls arguments qui auraient pu excuser sa présence à une compétition aussi relevée qu’un Championnat du monde. Car durant sa campagne bernoise, le protégé de Chris McSorley a tout au plus montré les qualités que l’on attend chez un videur de boîte de nuit cheap.
 
Ses errements un peu partout sur la patinoire et sa capacité à créer le danger pour lui-même et ses coéquipiers auront fait glisser le Montheysan des pages «people» de l’Illustré à la rubrique «vécu». Durant cette semaine et demi de tournoi, Goran a troqué son slapshot contre le «schlappes-chiottes», une discipline qui fait la part belle au traînage de savates et qui donne rendez-vous après toutes les 20 minutes de jeu au vestiaire, pour évacuer tout ce qui n’a pas déjà souillé la glace. Responsable attitré des buts adverses, celui dont la pire erreur de sa vie a été de se teindre les cheveux en blond (ce sera toujours mieux que la coupe valaisanne) pourra désormais se concentrer pleinement sur le contrat de cinq ans qu’il vient de parapher chez un employeur dont on ne sait si c’est le toit de la patinoire, le financement ou les nerfs du Kim Jong Il local qui vont lâcher en premier. Cerise sur le gâteau, le numéro 57 a reçu le 11 mai dernier le Mérite Sportif Genevois 2008. D’accord, c’était avant ses parties de water-polo sur la glace de la PTT-Arena, mais cela présente tout de même un petit côté indécent. En mentionnant judicieusement le terme de «Genevois» dans le titre, les Valaisans et Croates sont donc tout heureux de se voir désolidarisés de leur ancienne fierté, enfin si l’on peut utiliser ce mot…

Didier Drogba

L’Ivoirien avait déjà brillamment remporté le Pigeon d’Or de juin 2008. Moins de 12 mois plus tard, Drogba n’a ni changé ni évolué et se voit donc pigeonné une deuxième fois par la rédac. Non content d’avoir galvaudé une énorme occasion au retour et à l’aller de la demi-finale contre Barcelone, l’ex joueur de l’OM a littéralement pété une durite à la fin de la rencontre. Les images de l’Eléphant d’Abidjan hurlant «it’s a disgrace, it’s a fucking disgrace» aux caméras de télévision ont déjà fait le tour du monde. Celles où on le voit carrément menacer M. Ovrebo aussi. Elles résument mieux qu’un long discours les aptitudes et la vraie personnalité de l’Africain : mauvais perdant, irrespectueux, agressif et tout simplement écœurant.
Détesté sur toutes les pelouses de la Perfide Albion et décrié au sein même de son club, «DD» fait l’unanimité contre lui. A l’instar d’un Thierry Henry, le Londonien a également la particularité de n’être jamais décisif dans les grands rendez-vous. Invisible lors de sa première finale de Coupe UEFA avec l’OM, il fut ensuite lamentablement expulsé avec le maillot des Blues en finale de CL. Drogba c’est un cerveau et un palmarès inversement proportionnels à son talent et à sa gueule, c’est aussi l’un des grands favoris du Pigeon d’Or de mai.

Chris McSorley

Excédé par son échec contre Yves Allegro en mars dernier, l’omnipotent Ontarien a décidé récemment de renouveler son abonnement pour plusieurs nominations aux Pigeons d’Or. Il fallait bien entendu que le manager servettien s’illustre d’une manière ou d’une autre, mais ce n’est jamais un problème en ce qui le concerne. Vu qu’il a été battu par un pseudo-tennisman, il s’est probablement dit qu’il devait tenter une nouvelle «spécialité» pour avoir une chance d’être enfin élu Pigeon d’Or. Cependant, faute de raquette et de balles, on fait avec ce qu’il y a…
Chris McSorley a alors décidé de frapper fort – dans tous les sens du terme – en administrant une belle mandale dans la tronche du directeur du LHC, l’envoyant du même coup à l’hôpital, le tout en terrain neutre. Avec ce nouveau fait divers qui a fait le bonheur de la presse spécialisée, une nouvelle dimension a été donnée au personnage ainsi qu’à ce scénario digne d’une cour d’école. En à peine deux jours, on a eu droit à 49 analyses différentes, toutes plus grandioses les unes que les autres, sur le pourquoi du comment, ainsi que sur les dommages collatéraux potentiels. Certes, il n’a pas été possible de déterminer si le geste avait été commis du coup droit, du revers, lifté ou slicé, avec effet rétro ou non… Chris McSorley risque donc bien de se ramasser ce fameux rétro en pleine poire grâce à ce nouveau tour de force. Niveau décrédibilisation, il faut avouer c’est spectaculairement bien réussi, même s’il peut se contenter d’œuvrer à la bande à ce niveau-là pour atteindre le même but. Et dire que certains avaient peur de s’embêter durant la pause estivale…

Pepe

Connu pour être un bon type d’après ses coéquipiers et surtout redouté par les attaquants adverses pour son jeu défensif intransigeant, Pepe a craqué. C’est un de ces jours comme ça où rien ne va comme on le voudrait. Un de ces jours où tu veux te lever du pied gauche et tu te casses la gueule sur ta pantoufle avant de tomber sur la table de nuit et de t’enfoncer la lampe de chevet dans l’oreille. La nonantième minute de jeu approche et le Real Madrid est tenu en échec 2-2 par Getafe, sa bête noire, sur la pelouse de Santiago Bernabeu. Le décor est planté.
Casquero s’échappe et se viande après une mini-poussette de notre défenseur brésilo-portugais préféré. Pénaltoche d’après l’arbitre ! Pepe trouve ça sévère – c’est le moins que l’on puisse dire – et s’en va expliquer son fait à l’attaquant adverse. Pan ! Coup de pied dans le cul. Paf ! Que je t’écrase le dos avec mon genou. Bing ! Une droite à un autre joueur qui passait par là. Pepe prendra le carton rouge le plus mérité de l’histoire du football ainsi que… dix matches de suspension. Nul doute que cette longue suspension lui a permis de réfléchir à sa bêtise et de s’acheter un punching-ball, à défaut de se trouver un cerveau. Il se murmure d’ailleurs que Julien Faubert aurait proposé un échange mais que Pepe, après moult hésitations, a finalement refusé quand il s’est rendu compte que le Français avait commis une faute d’orthographe en écrivant son prénom…

Écrit par la rédac