Josip’rès mais pourtant si loin…

Encore un match de bonne facture pour la Nati mais qui se termine sur une défaite. Malgré les quatre (!) poteaux/lattes des Anglais et les multiples sauvetages de Sommer, la Suisse n’a toujours pas compris comment être dangereuse en attaque et comme un symbole c’est un attaquant qui a raté son penalty alors que les défenseurs avaient fait le job. Une histoire de coups de barres, au propre comme au figuré, en somme. Mais si on regarde le côté positif, unser Nati a enfin passé le cap des huitièmes de finales dans une compétition internationale (les rageux diront que c’est parce qu’on commençait en demies).

Le pronostic d’avant-match du Rédac’chef sur place

« Grosse motivation au moment de voir 90 minutes de Renato Steffen. On attend avec impatience la plus belle action du match : quand Petkovic verrouillera Okafor. »

Sans les prolongations et le changement supplémentaire, c’eut été un superbe zéro pointé. Comme la Suisse dans cette Ligue des Nations en fait.

Le match en deux mots

Défaite honorable. (Oui, encore)

L’homme du match

Yann Sommer. Critiqué à juste titre mais peut-être un peu ingratement à la suite du match contre le Portugal, le chouchou de ces dames a remis l’église au centre du village en se démultipliant face aux nombreuses occasions anglaises et même face à la tentative de Fabian Schär d’écourter le match. Il a montré qu’il restait le patron à ce poste.

Sinon mentions bien à Edimilson avant sa sortie sur blessure et à Freuler même s’il s’est éteint en prolongations. Ces deux-là auront marqué des points dans un secteur de jeu où des places restent à prendre. Bon match également d’Elvedi et de l’hyperactif et de plus en plus indispensable Mbabu.

Côté anglais, la défense a été très solide et Trent Alexander-Arnold a posé de gros problèmes par son activité incessante et ses 128 centres pour la plupart dangereux.

La buse du match

Le préparateur physique de l’équipe Suisse. Si la Nati ne s’est pour une fois pas pris de goal dans les dix dernières minutes (merci à la pièce de théâtre qu’est la VAR), les joueurs ont lâché les uns après les autres. Et qu’on ne vienne pas me dire que Shaqiri a eu une longue saison à Liverpool, depuis Noël il a tellement coupé de citrons qu’il a les mains plus acides que du vin genevois. Faut croire que certains avaient envie de partir en vacances plus vite que d’autres.

Sinon, Ricardo Rodriguez et Granit Xhaka. Déjà mauvais contre le Portugal, les deux ex-champions du monde M-17 ont sombré. Le premier s’est fait manger par Alexander-Arnold avant de sortir, ô surprise, sur blessure et le second s’est illustré par un match à l’image de la saison de son club.

Pour les anglais, Delph et Lingard ont prouvé une fois de plus qu’ils ont tout au plus le niveau pour aller jouer à Burnley et que leurs places de titulaires avec les Three Lions ne sont dues qu’au manque de certitudes de Southgate à ces postes.

Le tournant du match

Ça aurait pu, ou du, être au moins un des arrêts de Sommer. Mais quand une équipe n’arrive pas à être dangereuse sur l’intégralité du match on peut difficilement parler de réel tournant. Le verrouillage d’Okafor peut en revanche éventuellement être un tournant pour le futur de l’équipe, tant le bonhomme a l’air bourré de talent. À voir pour la suite !

Le geste technique du match

La programmation de celui-ci. En effet, je remercie chaleureusement les organisateurs d’avoir placé ce match à 15h, nous permettant ainsi de soigneusement éviter le match de l’infâme comanche dans le plus ridicule des tournois du Grand Chelem. Habile.

Ah et sinon la roulette d’Edimilson à la 32ème minute en zone défensive valait vraiment le coup d’œil !

Le geste pourri du match

J’aurais pu parler du tacle de Delph (le joueur le plus naze à porter le maillot de Manchester City depuis la vente au diable de l’âme de ce club) qui a littéralement cassé les noyaux de Schär, ou de celui du mal-nommé Rose, pas réputé pour faire des fleurs à ses adversaires, qui a valu une promotion au cirque du soleil dans la catégorie saut de l’ange pour Mbabu. Mais je préfère revenir ici sur la superbe coiffure « effet herbe séchée » de Drmic. Avec un tas de foin sur la tête, pas étonnant qu’il ait parachevé sa performance d’âne en manquant sa frappe de mule lors du pénalty décisif et ait ainsi fait faner les derniers espoirs helvétiques. Il s’est brouté en beauté.

-Bonjour, qu’est ce que je peux faire pour vous M. Drmic ?

– Vous voyez l’herbe séchée, genre pâturage à la fonte des neiges ?

– N’en dites pas plus

Le chiffre à la con

0. C’est approximativement le nombre de matchs couperets remportés par la Suisse ces 50 dernières années. Comme quoi les problèmes psychologiques de la Nati de datent pas Dier, cela fait des années qu’on se fait Kane.

Allégorie de l’état d’esprit de l’équipe suisse durant un match important

L’anecdote

Lors d’un apéro de la rédaction ayant eu lieu peu de temps après la victoire de la Suisse contre la Belgique synonyme de qualification pour le Final Four, Yves Martin, notre tant apprécié que craint Rédenchef, nous proposait avec enthousiasme de regarder tous ensemble ledit Final Four chez lui pour en faire une couverture optimale. Résultat, il se dore la pilule depuis mercredi au Portugal pendant qu’on doit écrire les articles sur la Suisse à sa place. J’ai vaguement l’impression de m’être fait avoir.

Et sinon, dans les tribunes ?

Un stade à moitié vide, des anglais bourrés et rouges qui chantent God Save the Queen et une petite délégation plus ou moins de Carton-Rouge qu’on a entendu râler d’ici en goûtant à la bière portugaise.

Apparemment les Anglais étaient trop ronds pour atteindre l’étage du haut

La minute Pierre-Alain Dupuis

C’est quand même vachement plus compliqué de trouver des minutes PAD depuis l’avènement du duo Lemos – Von Bergen. Mais on a pu retenir deux petites pépites :

  • Début de match, Lemos lance un vibrant « la constance est quelque chose de très important pour Petkovic ». Ah ça, on a rarement vu aussi constant dans les défaites honorables dans des matchs compliqués à aborder. C’est sûrement pour ne pas briser cette importante constance qu’il s’échine à tous les perdre, même en toute fin de partie.
  • 40ème minute, les joueurs des deux équipes trottinent pour venir se replacer sur un corner anglais. C’est le moment que choisit Von Bergen pour dire « On voit que ça devient vraiment éprouvant pour les joueurs ». Je rappelle qu’ils n’avaient pas encore joué une mi-temps…

La rétrospective du prochain match

Côté anglais :

Les Three Lions vont comme d’habitude survoler leur groupe de qualification ridiculement faible, à commencer par la Bulgarie, avant de lamentablement se planter lors de l’Euro 2020, alors que leurs supporters toujours aussi rouges et bourrés avaient pourtant réinventé une fois de plus leur fameux « Football is coming home ». Southgate sera viré pour une obscure raison et la FA ira rechercher Roy Hodgson dans son home qui reviendra avec Rooney, Owen et Lampard parce que même s’ils sont retraités, ils ont quand même vachement plus de charisme que Rashford ou Dier.

Côté suisse :

Je peux mettre ma main à couper que Petkovic va déclarer, entre le moment où j’écris ces lignes et celui où cet article sera publié, que la Suisse a bien joué et qu’il ne voit que du positif à retirer de ces deux derniers matchs, démontrant une fois de plus le légendaire souci de remise en question qui l’habite depuis sa prise de fonction. Ce symptôme est aussi connu sous le nom de Continisme aigü. La RTS va quant à elle trouver que « certes, la Suisse a encore perdu mais elle a quand même montré de belles choses » et ne va cesser de cirer les pompes du Mister et de son lieutenant Shaqiri (c’est le petit qui ne court pas) et de leur trouver des excuses.

Pour son prochain match, la Suisse va donc mener 2-0 (grâce à deux buts sur pénalty offert par la VAR) en jouant bien contre l’Eire, jusqu’à ce qu’elle se prenne trois goals entre la 87ème et la fin du match puisque apparemment apprendre de ses erreurs n’est pas au programme. Il ne reste qu’à espérer tenir contre Gibraltar ensuite et réussir à cadrer un tir de temps en temps.

En tous les cas, cette mentalité de « même si on perd on a quand même bien joué donc ça va » ne va pas permettre à la Nati de justement passer ce fameux cap pour devenir une plus grande équipe. Je laisserai donc le mot de la fin à un grand espion qui disait « s’agirait de grandir hein, s’agirait de grandir… »

A propos Joey Horacsek 84 Articles
Bon ça va, je vais pas vous sortir ma biographie

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3 Commentaires

  1. Très joli article, très bien écrit, tout en finesse !
    Mention spéciale à « Shakiri coupeur de citron à Liverpool », et aux Anglais trop ronds pour atteindre le haut des tribunes ! 🙂 🙂

    Sinon à propos du match, et bien on dira que le syndrome des tirs aux buts qui perdure depuis 2006 n’est pas encore effacé dans les têtes suisses ! Bon cette fois le fossoyeur était le sixième tireur, y a progrès ! On peut commencer à espérer une victoire dans cet exercice aux environs de la Coupe du Monde 2038, je pense !

  2. Au moment où Drmic a piétiné dans sa course d’élan, on était sûr que c’était foutu. D’ailleurs, que fait-il encore dans l’équipe, ce reste de l’époque des Dzemaili et consorts ? Déjà sur le terrain, il était transparent. Ah, quelle guigne la blessure de Rodriguez…

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