Papa Roger a gagné

Après une bonne baffe pour lui faire comprendre que ce n’était pas son retour au plus haut des cieux qui lui assurerait une victoire à Flushing Meadows, Roger Federer a démontré que le Maître était bel et bien de retour. Si Nadal avait dû attendre cinq mois avant de soulever son premier trophée en tant que numéro 1 mondial, Rodgeur n’aura dû patienter que six semaines pour fêter son retour en grâce, et Dieu que ça fait du bien !

Ce tournoi de Cincinnati aura en tout cas marqué l’histoire : en grande partie comme étant le dernier tournoi où Nadal jouait le rôle de la deuxième tête de série. Déjà dépossédé de la plus haute marche du podium il y a moins de deux mois, Rafa se voit désormais pointer à son pire classement depuis quatre ans : troisième mondial… Bon, on aura vu pire en matière de régularité dans l’histoire du tennis.Mais ne perdant aucun point par rapport à l’année dernière, le Majorquin se retrouve déjà tout proche de souffler à Murray cette place de dauphin du Maître tant convoitée, c’est-à-dire à moins de 400 points (la place de finaliste en Grand Chelem valant désormais 1’200 points et non 1’400). Autant dire qu’une demi-finale à l’US Open entre ces deux vaudrait son pesant de cacahouètes !
De son côté, après avoir subi une petite humiliation – comme la Suisse en connaît d’ailleurs ces temps-ci – en se faisant battre par Tsonga alors qu’il menait 5-1 au dernier set en demi-finale de Montréal, Roger nous a prouvé deux choses : la pression s’est envolée et l’envie de gagner est plus présente que jamais ! Face à Murray (qu’il n’avait plus battu depuis la finale de l’US Open 2008) et Djokovic, il faut bien avouer qu’il a fait ce qu’il voulait, la statistique la plus intéressante étant qu’il n’aura perdu qu’une fois son service contre ces deux joueurs, preuve de la solidité du Bâlois. Son plus grand adversaire durant la semaine a finalement été Ferrer, ce dernier lui volant un set et trois fois son service.
Le Rhénan a ainsi remporté le premier tournoi de sa carrière de père, autre point à exposer ici. Papa depuis peu, mari comblé (oui, disons ça comme ça…), recordman en Grand Chelem, à un titre du record d’Agassi en Masters Series, à une année du record de Sampras du nombre de semaines en tant que numéro un mondial, riche, beau, adulé de tous (ou presque), il est difficile d’imaginer ce qui pourrait venir troubler le mental du champion, particulièrement après avoir fessé deux louveteaux qui lorgnent avec insistance vers son trône depuis de nombreux mois ! On imagine mal un autre favori que lui pour le prochain Grand Chelem, que de chemin parcouru depuis quelques mois…
On a eu le droit à beaucoup de déceptions dans ce dernier Masters 1000 avant l’US Open : Wawrinka, Roddick, Tsonga (qui ne devrait vraiment jamais jouer la semaine suivant un bon tournoi), pour ne citer qu’eux, on était loin du carton plein en huitième de finale à Montréal ! La fatigue ferait-elle déjà son apparition comme il y a douze mois lorsque Nalbandian et Tsonga avaient pu jouer les trouble-fête de fin de saison en étant plus frais physiquement ?
Plus qu’une semaine donc avant le grand rendez-vous new-yorkais. Si Nadal semble avoir retrouvé un peu du poil de la bête, il ne paraît pas (encore ?) prêt à aller chercher ce dernier titre majeur qui lui manque. Comme d’habitude, les deux autres jeunes loups seront à surveiller de près et il ne faudra pas oublier deux vieux de la vieille. Roddick est évidemment dangereux chez lui tandis qu’un certain Hewitt se rapproche du Top 30 qu’il avait quitté il y a une année, faisant même un court passage en dehors du Top 100. Les jeunots face aux papas chanteurs de berceuses : un plateau de rêve pour l’édition 2009 de l’US Open !

Écrit par Nicolas Jayet

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