Belgique : du revers d’Anderlecht à la réforme…

Il y a environ une année, je vous prédisais dans ces mêmes colonnes un avenir doré pour le football belge, à condition que le pays n’implose pas… Une fin de saison passionnante et les confirmations de certains talents expatriés (Dembélé, Fellaini, etc) me confortaient dans mon imprudent pronostic. En play-off pour la Ligue des Champions, un Anderlecht minable, sans joueur, sans envie et sans rien d’autre m’a quelque peu fait déchanter…

OK, Lyon a gagné des kilos de trophées ces dernières années… OK, le transfert de Lisandro a coûté plus cher que tout l’effectif mauve réuni… OK, les compétences d’entraîneur d’Ariel Jacobs se rapprochent de celles d’une huître commune. Pas étonnant dès lors que son équipe ressemble plus à l’Amicale des ostréiculteurs retraités qu’à une cylindrée (50 cc) européenne… Mais 8-2, c’est 8-2. Bon heureusement, ce score s’étale sur deux non-matchs… M’enfin, 8-2 quand même !

Tout à jeter

Les problèmes du RSCA, non, je commencerais ce paragraphe de cette manière si les problèmes d’Anderlecht étaient possibles à dénombrer… Je me contenterai de : TOUT EST A JETER. Tout et tout le monde d’ailleurs.
Disons-le franchement, le Royal Sporting Club Anderlecht n’a rien montré. Ou plutôt, si. Le RSCA a montré le visage le plus pathétique et le plus ridicule qu’il lui était possible de montrer. Pas de fond de jeu, pas de technique, pas d’envie, etc… Pas de foot en somme.
En face, Lisandro, enfin… Lyon n’a jamais tremblé et a eu pour principal mérite la volonté fair-play de bien vouloir rester sur le terrain jusqu’à la fin du match retour. L’Argentin s’est montré impressionnant, comme un international argentin peut l’être face à une équipe de 2ème ligue inter. Pour le reste, l’OL n’a jamais eu besoin d’appuyer sur l’accélérateur pour venir à bout de son sparring-partner. Après la première mi-temps du match aller, tout était dit.
Il est désormais temps pour l’autoproclamé plus grand club de l’histoire du foot bruxellois de se remettre franchement en question et de faire le ménage, en commençant par le haut. Un président incapable et étranger à la moindre notion de foot, des transferts miteux (De Sutter, Frutos, pour ne citer qu’eux), un entraîneur déjà mentionné ci-dessus, un sponsor en faillite (enfin, sauvé des eaux on dira) et un public qui mérite franchement mieux que ça. Le bilan est triste et ce n’est pas la participation à l’Europa League qui va aider à égayer ce sombre tableau.

Se tirer une balle dans le pied, mode d’emploi

La non-prestation d’Anderlecht est malheureusement très significative des résultats engrangés ces dernières années par les clubs belges sur la scène européenne (exception faite du Standard la saison passée). Pour tenter de rehausser le niveau, les têtes pensantes (?) de la fédération ont imaginé la pire réforme de championnat qu’il était possible d’inventer (Super League y compris). Les esprits torturés et cupides de ses décideurs ont rendu le championnat belge aussi facile à suivre que la route de Morcles avec 3 ‰, et vidé l’adjectif kafkaïen de son sens.
Ne reculant devant aucune migraine, à peine sorti de l’hôpital suite à une overdose d’aspirines 100, j’ai fini par comprendre de quoi aura l’air ce nouveau championnat… En gros, il faut savoir que les 6 premiers du classement régulier disputeront des play-offs, une fois leurs points… divisés par 2 (ça me rappelle vaguement quelque chose, ça !).
Les équipes de milieu de tableau se disputeront la possibilité de jouer l’Europa League. Enfin, le 15ème et avant-dernier du classement jouera un barrage pour se maintenir. Et ce, environ….. 2 mois après avoir terminé sa saison en avril (!).
Le but étant de multiplier les «chocs» afin, soi-disant, de préparer les grosses écuries aux compétitions européennes. Il s’agit en fait d’une opération commerciale foireuse visant à engranger plus de droits TV.
Or, à part perturber tout amateur de la Jupiler League, rendre incompréhensible les enjeux des matches et ôter leur saveur aux «Club Brugge – Anderlecht» ou «Charleroi – Standard», cette réforme n’amènera rien, strictement rien et – espérons-le – devrait être abandonnée d’ici une paire d’années. J’en veux pour preuve l’attitude de ses inventeurs, suppliant le public de «donner une chance à leur réforme », sabordant ainsi toute leur crédibilité résiduelle, pourtant habituée à être mis à mal… Mais, cette fois, mon pronostic vous est livré sans garantie.

Écrit par Arnaud Antonin

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5 Commentaires

  1. héhé, réaction d’un ptit belge 🙂
    100 % raison en ce qui concerne la réforme pitoyable du championnat. elle tient du ridicule surtout en ce qui concerne la descente et l’attribution de la dernière place Europa League via les play-down !
    Pour Anderlecht, tout n’est pas si mauvais et tout n’est pas à jeter (on a quand même mis 5-0 au vice-champion de Turquie au tour précédent) mais c’est clair que les belges ne jouent plus du tout le même sport que les Anglais, Français, Allemands, Espagnols… Dommage ! Un ptit Anderlecht-Sion en Europa League pourrait être sympa (si les Valaisans rétablissent une situation bien compromise…). a+.
    PS : Génial votre site (et le blog de Marc Rosset), j’attends avec impatience l’équivalent en Belgique !!!

  2. Merci pour cet article ! Plusieurs commentaires

    – Anderlecht est le plus grand club de Belgique, le palmarès parle pour lui, 29 fois champion les 50 dernières années, club belge qui a effectué les dernier parcours européens (2001 et 2007) dignes de ce nom.

    – Tout n’est pas à jeter dans l’effectif (Ex: Suarez, Bouss, Biglia, et bientot Lukaku, 16 ans, 1m85 et 85 kilos, des bras comme des cuisses de rugbyman). A l’aller, l’équipe entière est dans un jour sans. Contre une équipe plus forte au départ, ca se paye cash. Par contre Ariel Jacobs est à emmurer vivant: en championnat on a un 4-3-3 qui fonctionne du tonnerre, 12/12 pour le moment. Qu’est ce qu’il fait ? à Lyon un bon 4-5-1 pour bétonner derrière et jouer le nul… on a vu le résultat ! Le pire est qu’avec la même tactique il s’en prend 3 à Sivasspor au match retour du premier tour. On dit qu’on apprend de ses erreurs…

    – Coach toujours, cet andouille de Jacobs n’a pas l’envergure d’un coach européen: je pense que la préparation du match a été catastrophique, en allant jouer la défense, et en n’ayant pas un discours approprié pour ce genre de match, les joueurs ont été nerveux, peureux, et au final lamentables. Exemple: Biglia ne fait pas une mauvaise passe en championnat, et là si qqun en avu une arriver, qu’il me fasse signe.

    – Pas d’accord sur tes exemples de transferts foireux : frutos a un rendement incroyable mais se blesse beaucoup, de sutter a réalisé une bonne deuxième partie de saison l’an passé. Les transferts foireux c’est les Bulykin, Triguinho, Rnic et autres VonSchlebruge

    – Quand tu parles du public qui mérite mieux que ça, je suis pas sur que tu saches de quoi tu parles: le public anderlechtois est loin d’être le plus sulfureux de Belgique, et c’est un mauve qui te le dit…

    Mais bon tu as bien raison quand tu dis que l’image donnée par le RSCA a été ridicule: c’était honteux, triste, et j’ai pas d’autres mots pour décrire mon sentiment devant ma tv pendant les matchs. Quelle image de merde on peut donner du foot belge en deux matchs !!!!

    La réforme du championnat, hé bien c’est comme tu le dis, lamentoyable, mélange de pitoyable et lamentable, inventé par des bureaucrates incompétents et surs de leur fait!

  3. Ah oui et toujours sur Ariel, lors du match de mercredi pourquoi préserver des joueurs clés (Biglia, Suarez) en vue du match de samedi (contre l’ennemi rouche) – ce qui est tout à fait compréhensible – pour les faire rentrer à la mi-temps ??????

  4. Je ne pense pas que le foot belge soit en déclin. Seulement, le niveau du championnat belge est vraiment sensiblement en dessous de ses voisins proches (France, Pays-Bas, qui a dit Luxembourg ?, sans oser mentionner l’Allemagne). Les jeunes qui émergent maintenant sont déjà pas mauvais (Vermaelen, Kompany, Fellaini, Hazard, Vertonghen, Dembélé etc…), seront encore plus forts dans quelques années, mais ca reste une poignée de joueurs. De nouveaux talents arrivent dans les championnat belge (ils sont 4 frères chez les Hazard) ou aux Pays-Bas (Dembélé n’a jamais joué en jupiler ligue…). Les futurs bons arrivent au compte goute mais sont tout de même là : Bailly, Rossini, De Winter, Kitoko (Udinese), Lukaku, Alderweireld,…

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