Une attaque Royale

Pour le 1er match de Jonathan Roy sous les couleurs lausannoises à Malley, son association avec Tremblay et Schnyder a assuré au LHC une première ligne de tout premier ordre. Le retour à son meilleur niveau des matchs de préparation du nouveau mercenaire lausannois aura été immédiat et sa blessure oubliée. Cependant, Yake n’a pas encore osé l’associer à son souffre-douleur de la malheureuse série de play-off 07-08, Jérémy Gailland…

En face, les GCK font plus que jamais office d’équipe capable de tout. La présence de Blaise Down, du convalescent Adrian Wichser (!) et de Claudio Cadonau – tous trois alignés avec le grand Z en Champions League – ainsi que de l’immense espoir (lausannois…) Rémi Rimann – jugé trop chétif par Monsieur Hockey Dany Gélinas, à l’image d’un St-Louis, limite pour la NHL et pour la sélection canadienne – justifie le statut et le classement de GC en ce début de saison. Le match serré contre le HCC (finalement perdu 4-5) montre à quel point cette équipe est imprévisible, notamment en raison des mouvements en provenance du Z.

1/3 de champagne…

Mais voilà, ce LHC-là avait décidé de ne pas laisser la place au doute sur ses intentions. 1er tir de Roy après 10 secondes (!) et 1re action dangereuse : Tremblay puis Schnyder et finalement Keller butent sur le gardien. Power-play convaincant de la ligne de Miéville et, dans la foulée du retour de Rimann pénalisé, Stalder ouvre le score à mi-distance sur des assists de Roy et de Tremblay. Alors que Lausanne jouait en infériorité numérique sur une faute de Staudenmann que – comme trop souvent, seul Massy a vue – et que le box-play lausannois était plus que probant, Tremblay profite d’un lancement sur orbite de Roy et de… Tobler (!) pour s’en aller seul tromper le malheureux Grauwiler. 6e minute, 2-0 et temps mort demandé par les GCK. Il ne faudra attendre que deux minutes pour que, d’un cafouillage pour sortir le puck de la zone défensive, Tremblay manque de peu d’assommer les Zurichois, illicitement mis en bas par Down. Il se fera cependant justice lui-même de la plus belle des manières sur la pénalité qui s’ensuivit, par une reprise réflexe d’un renvoi du gardien sur un tir de la bleue d’Abplanalp. Ce tir n’avait rien d’une mine millimétrée du Nummelin de la saison dernière, mais ça permet de créer des opportunités de rebonds ou de déviations si l’on occupe intelligemment le slot, comme l’a souvent fait ce soir Tremblay.
3-0 après dix minutes, GC totalement dépassé et plus fébrile que jamais au point de prendre une pénalité stupide en zone offensive. Fedulov allait pouvoir contrôler un puck, regarder le puck, le gardien dans le blanc des yeux, compter les fans de zurichois, travailler son plus beau sourire pour les paparazzi et ajuster la lucarne de Grauwiler à la 12e. Face à l’efficacité des lions survoltés, GCK ne sait alors plus quoi faire, sinon prendre deux nouvelles pénalités et changer de gardien. Et alors ? 1’30 à 5-3, missile de Stalder, missile de Miéville, puis triangulation devant le but ponctuée par Roy à bout portant pour le 5 à 0 à la 14e. Histoire de maintenir une moyenne d’un but toutes les trois minutes, LE 1er bloc lausannois récupère un puck en zone offensive, et hop, on se fait plaisir, y a pas de raison : Tremblay pour le 6-0. Intermède de hockey champagne par Miéville, Villa et Gailland, nouvelle pénalité contre les GCK, scandaleusement galvaudée par les Lions pour un misérable taux de concrétisation de power-play de 98%. On a été habitués à mieux. A noter encore la sortie sur blessure de Stalder et que la ligne de Bonnet, Augsburger et Frunz a été peu alignée au 1er tiers – certainement pour donner du temps de glace à Roy et peaufiner le très bon power-play – alors que ces 3 joueurs étaient certainement parmi les plus concernés des précédents matchs.

… et 2/3 de flotte

Le résultat de cette soirée ne faisait plus aucun doute, surtout en voyant la difficulté de GC à se montrer dangereux à 5 contre 5. Seulement voilà, les situations normales allaient être extrêmement rares et les pénalités allaient pleuvoir sans que les vraies fautes ne soient punies, au gré d’un Massy qui devait avoir ses ragnagnas ce soir-là (bon d’accord, ça doit lui arriver chaque semaine…). 23e minute, GC évolue en double supériorité pendant 23 secondes et inscrit son 1er but par un tir à mi-distance de Signoretti, le défenseur mercenaire. S’ensuit une supériorité numérique du LHC durant laquelle il n’aura fallu qu’une trentaine de secondes pour que Leeger se rappelle qu’il est un excellent défenseur offensif pour glisser le puck dans le minuscule espace entre l’épaule et le poteau de Hermann pour le 7-1. La légitime frustration (© HCC) de Hermann, Signoretti, Down, Wichser et Wolf n’a pas eu l’effet positif qu’elle a pu avoir chez un McEnroe. Au contraire, un numéro de voltigeurs avec puck et un «une-deux» à la clé entre les excellents Bonnet et Augsburger permet à Lausanne de mener de sept longueurs. Tout le monde excellait alors là où il était le meilleur, à l’image d’un à-plat-ventrage de Massy fort apprécié ou de la «défense» de GC qui a TOUT laissé passer avec beaucoup d’application. Illustration avec une action de rupture à 3-1 de la première ligne du LHC qui, pour une fois, n’a pas conclu. On leur en veut encore. Une fin de tiers hachée par un jeu plus physique, un but de GC annulé pour crosse haute en supériorité numérique, quelques bons arrêts de Tobler. 8-1 au terme d’un 2ème tiers de remplissage. Ça tombe bien, le 3e allait l’être encore davantage.
Les lionceaux revenaient des vestiaires avec de bonnes intentions, aidé par une nouvelle supériorité numérique, où Down allait profiter d’une belle passe de Signoretti pour tromper Tobler masqué. C’est néanmoins en infériorité numérique que le très talentueux Zeller reprend de manière splendide un très bon service d’Augsburger. Martin Wichser va ensuite réduire légèrement l’addition en… supériorité numérique par une reprise d’un tir très puissant de Signoretti. 9 à 3 à la 46e jusqu’à ce que les lionceaux parviennent à s’installer dans la zone défensive lausannoise et à tromper Tobler qui s’est replacé à la vitesse d’un Kadhafi parlant à l’ONU. Schefer n’a donc pas eu un grand mérite pour inscrire le dernier but de cette partie. 3e tiers longuet où les GuéTzéKrah se sont peu à peu repris. Massy a été clairement à la base d’une explication musclée entre Schnyder, Down et Tremblay en ne sifflant pas un pénalty que même Pierre-Alain Dupuis aurait compris au 39e ralenti. S’ensuivent, logiquement, des pénalités totalement incompréhensibles auxquelles «l’arbitre» rajoute sa touche très personnelle mêlée d’absurdité et d’inconséquence avec une nouvelle pénalité contre le très régulier Leeger. Massy est plus que jamais à la masse et ne se lasse pas de le prouver au point de mériter son surnom d’Ahmadinejad des arbitres suisses, disant n’importe quoi et prenant des décisions que seul lui comprend. Ultime double supériorité contre Lausanne pendant près de deux minutes sans céder.

Bref…

Match très bien démarré qui a permis à Lausanne de tout de suite prendre confiance avec un très haut taux de réussite. Si le LHC peut marquer un ou deux buts d’entrée et aborder les matchs en pleine confiance, il sera quasiment impossible de battre ce potentiel offensif impressionnant dans cette petite ligue. En ayant enfin trouvé une première ligne de feu pouvant même rivaliser avec les meilleures de la LNB (Sierre ou Ajoie, à vérifier ce mardi), il ne faut plus «que» trouver une assise défensive un peu plus solide, car le LHC réussit à avoir la meilleure attaque de LNB (avec 43 buts et 4 lignes capables de scorer à tout moment) mais aussi l’une des moins bonnes défenses (seuls Bâle et Young Sprinters ont encaissé plus de buts !). Un deuxième gardien – même si on est en droit d’attendre que Tobler puisse retrouver son meilleur niveau de l’année passée – et un bon défenseur semblent plus que jamais nécessaires car il ne manque pas grand-chose pour y arriver, à l’image d’une meilleure implication défensive de certains attaquants par exemple.
Globalement, un bon box-play du LHC récompensé par 2 buts à 4 contre 5, malgré le curieux essai de Yake d’y faire jouer un Gailland quand on possède des joueurs comme Frunz, Bonnet, Staudenmann ou Lussier qui s’en sortent très bien dans ce registre. Tremblay a été très inspiré en chef d’orchestre de l’équipe et Abplanalp a réalisé un très bon match à la bleue en power-play. Kamerzin trouve de plus en plus ses marques, en jouant très physique sans hésiter à se faire respecter. Le nécessaire bad boy de l’équipe, quoi. Yake a réussi à redonner envie à ses joueurs à se faire plaisir et ça en donne manifestement à ses supporters.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – GCK Lions 9-4 (6-0 2-1 1-3)

Malley, 3088 spectateurs.
Arbitres : MM. Massy (nullissime), Frei et Jetzer.
Buts : 4e Stalder (J.Roy, Tremblay) 1-0, 5e Tremblay (J.Roy, Tobler/4c5!) 2-0, 10e Tremblay (Miéville, Abplanalp/5c4) 3-0, 12e Fedulov (Abplanalp, Gailland/5c4) 4-0, 14e J.Roy (Fedulov, Stalder/5c3) 5-0, 16e Schnyder (Tremblay) 6-0, 23e Signoretti (Micheli, A.Wichser/5c4) 6-1, 27e Leeger (Fedulov, Gailland/5c4) 7-1, 32e Bonnet 8-1, 41e Down (Signoretti/5c4) 8-2, 44e Zeller (Augsburger, Villa/4c5!) 9-2, 46e M.Wichser (Signoretti/5c4) 9-3, 54e Schefer (A.Wichser, Pienitz) 9-4.
Pénalités : 15 x 2′ contre Lausanne ; 11 x 2′ + 1 x 10′ (Schefer) contre GCK Lions.
Lausanne : Tobler; Stalder, O.Keller; Kamerzin, Leeger; Villa, Chavaillaz; Weisskopf; Tremblay, J.Roy, Schnyder; Frunz, Augsburger, Bonnet; Gailland, Miéville, Fedulov; Zeller, Staudenmann, Lussier; Abplanalp.
GCK Lions : Grauwiler (12e Hermann); Cadonau, Signoretti; Camperchioli, Schefer; Hofer, Pienitz; Stämpfli; M.Wichser, Down, Micheli; Hendry, Rimann, A.Wichser; Ryser, Schäppi, Wolf; Genoni, Gerber, Altorfer. Entraîneur: Lautenschlager.
Notes : Lausanne sans Maneluk (étranger surnuméraire) ni Grieder (surnuméraire) ; GCK Lions sans Ulmann, Tiegermann ni Kienzle (tous blessés).

Écrit par Yves de St-Aÿ