Zurich – OM : à peu de choses près…

Avant le coup d’envoi, les données du match étaient simples. Zurich, alors 2ème du groupe, pouvait se satisfaire d’un point. L’OM, dernier après ses deux défaites initiales, n’avait pas à s’embarrasser de calculs, ni de manière… Un duel qui s’est joué sur quelques détails, pour une issue rageante.

Rageante à plus d’un titre, d’ailleurs. D’abord, le FCZ a démontré hier n’avoir pas grand-chose à envier à son prestigieux adversaire. En livrant une bonne copie dans un stade surtout animé par le public visiteur, la troupe de Challandes a su se montrer présente. Une défense solide et toujours placée. Un milieu de terrain qui reproduisait le même schéma que lors de l’exploit de San Siro. Vonlanthen & Cie avaient donc tout pour bien faire, alors…

Pourquoi Zurich s’est-il incliné ?

La relance : le champion de Suisse nous a gratifiés hier de quelques passes en retrait suicidaires et de nombreuses pertes de balle évitables à mi-terrain. Il faut dire que Marseille était présent physiquement et que le porteur du ballon n’avait pas toujours de solution facile. Cependant, avec des joueurs tels que Brandao, Niang ou plus tard, Baki Koné, la récupération du ballon ainsi perdu peut devenir une gageure.
Dépensant trop d’énergie à rattraper des erreurs pourtant évitables, les pensionnaires du Letzi ont été amenés à commettre des fautes. Or, l’OM ne s’est finalement montré dangereux que lorsque Zurich lui offrait une balle arrêtée. Le but de Heinze en est la preuve… Dommage.
Le jeu offensif : on a vu hier un bon Vonlanthen. L’ex-joueur du Red Bull Salzburg a fait parler plusieurs fois sa technique, se créant notamment une belle occasion en début de seconde période. On a également vu un Gajic volontaire, qui n’a pas hésité à tenter sa chance de loin, et dont le coup-franc de la 70ème méritait meilleur sort. Enfin, on a vu une volonté de chercher Alphonse dans la profondeur… Mais, même en lançant toutes ses forces dans la bataille, finissant le match avec Tihinen avant-centre, notre champion national a manqué de tranchant. Il faut dire qu’avec un Margairaz en mode Fantômas, un Okonkwo frileux et la regrettable absence d’Hassli, difficile pour Zurich de créer des brèches dans une défense européenne…

P’tits Suisses : enfin, et surtout, la troupe de Challandes a montré quelques signes de naïveté et un trop grand respect pour l’OM, en début de match notamment. Les déclarations du sorcier neuchâtelois avant le coup d’envoi sont malheureusement symptomatiques de ce mal qui empêche de se livrer à fond. Un bon vieux 0-0 aurait certes déjà été une grande performance, mais…
Pour un club comme Zurich, évidemment minuscule comparé aux Real, Milan ou OM, il aurait fallu aborder le match autrement, limite, en favori. Je m’explique. Le club se retrouve 2ème, avec une possibilité de décrocher définitivement un de ses adversaires directs et – en plus – à domicile… Aurait-on pu imaginer – en gardant le dispositif et les joueurs alignés – une équipe plus agressive et, surtout, moins complexée ? On aime à penser que oui…

Et la suite ?

La moitié des rencontres ont donc été jouées. Suite à l’étonnante victoire du musée milanais chez le grossiste en égos, Zurich se retrouve en dernière position avec 3 points. C’est-à-dire à égalité avec Marseille (mais la confrontation directe fait foi pour ce classement) et à 3 points des deux co-leaders. Au moment du tirage au sort, n’importe qui ou presque aurait signé pour un FCZ détenteur de 3 points après 3 matchs. Alors, réjouissons-nous, que diable !
Désormais obligée d’inscrire des points et consciente de sa valeur, l’équipe zurichoise peut espérer une 3ème place. D’autant qu’avec 100% de succès à l’extérieur jusqu’à maintenant, le calendrier leur serait presque «favorable».
Photo Vonlanthen de Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

FC Zurich – Olympique de Marseille 0-1 (0-0)

Letzigrund, 22’300 spect.
Arbitre : M. Skomina (Slovénie).
But : 69e Heinze.
Zurich : Leoni ; Stahel, Tihinen, Rochat, Koch ; Gajic (72e Djuric), Aegerter, Okonkwo; Margairaz (84e Abdi) ; Vonlanthen (84e Nikci), Alphonse.
Marseille : Mandanda ; Bonnart, M’Bia, Hilton, Heinze ; E. Cissé, Cheyrou (64e Abriel), Valbuena (65e Baki Koné), Lucho (82e Kaboré), Niang ; Brandao.
Carton rouge : 92e Bonnart (2e carton jaune).

Écrit par Arnaud Antonin