SCB – ZSC : un sentiment de déjà vu

Encore une folle soirée à Berne. Au terme du match le plus intense de cette finale et d’une prolongation déjantée pas recommandée aux personnes cardiaques, avec des occasions dans tous les sens, le défenseur Mathias Seger a planté le but victorieux en contre pour obtenir le sursis pour les Zurich Lions. Douche froide brutale à la PostFinance Arena, qui une minute avant, lors de trois énormes occasions bernoises, avait été prête à exploser. La mort subite, une règle qui porte bien son nom. Et pour le ZSC, la vie subite. Comme c’est beau, et cruel, le sport, dans ces moments-là.

L’histoire se répète

Un but marqué en contre par un défenseur en prolongations juste après une grosse occasion bernoise, une équipe visiteuse qui célèbre en tas devant le kop adverse, un stade subitement silencieux, la réalisation soudaine que le titre, ce n’est pas pour ce soir. La fête gâchée, en espérant qu’elle n’est que reportée. Un sentiment de déjà vu ? Et pour cause. En 2010, alors que le SCB menait aussi 3-1 dans la série, c’était le Servettien Goran Bezina, juste après que Josi ait raté le but synonyme de titre pour quelques petits centimètres, qui avait gâché la fête d’un tir dans la lucarne. Une fois les prolongations arrivées jeudi soir, tout le stade, crispé, avait essayé de rayer ce souvenir de ses mémoires. En vain.

Gagner un titre à la maison lors de la première balle de match, ce n’est décidément pas une chose facile. Depuis l’ère des play-offs, Berne n’y est jamais arrivé, en cinq essais. Et je devrais le savoir, car j’en ai vécu, des pucks de finale ratés, debout sur la grande tribune rouge, noire et jaune, anticipant une explosion finale, pour toujours repartir dans le silence, la queue entre les jambes et avec un sentiment de vide, pour le long voyage du retour, en se ressassant les images du match dans la tête et les occasions ratées.

En effet, outre 2010, on se souvient de 2004. Berne menait la série 2 à 1 (best of five) contre Lugano et était revenu de 0-3 à 3-3 au 3ème tiers dans une ambiance indescriptible. Mais à 3 minutes de la fin, l’élégant Rolf Schrepfer avait perdu le puck sur Petteri Nummelin qui ne manqua pas l’occasion en contre de remplir le rôle de prof de gym (celui qui enclenche la douche froide). En 1992, par un beau dimanche après-midi, j’avais déboursé 50 francs pour un billet sur le marché noir, ce qui semblait une folie à l’époque, pour voir l’acte IV et un titre espéré contre Fribourg Gottéron. Là, c’était Slava Bykov et Andrei Khomutov qui nous avaient servi la pilule amère. Enfin, contre Lugano, tant en 1989 (1-5) qu’en 1991 (2-4), là aussi, les Bernois étaient rentrés bredouilles aux vestiaires, au lieu de soulever la coupe. La bonne nouvelle, c’est que dans toutes ces séries, Berne a toujours fini par conquérir le titre.

Froidevaux : encore lui

Pour cet acte V, après un round d’observation, la bande à Törmänen domina nettement les débats en première partie de rencontre, se créant de nombreuses actions pour marquer ce premier but de la partie, si important, comme ils l’avaient d’ailleurs fait lors des 4 premières parties de la série. Mais à force de ne pas scorer, le SCB perdit un peu de patience et se découvrit : profitant d’un rare contre à 3 contre 2, Pittis put glisser à la 29ème le puck au premier poteau et battre, contre le cours du jeu et sans le savoir, Marco Bührer ; ce n’est que quand l’arbitre fit le geste de but qu’il comprit que le portier bernois n’avait pas réussi son arrêt. Ce dernier avait été invincible pendant 153 minutes.   

La réaction du SCB ne se fit cependant pas attendre avec le premier déjà vu de la soirée. A la 33ème, Froidevaux, somptueusement servi par Scherwey, égalisa à 1 à 1 d’un back-hand dans la lucarne, tout comme il l’avait fait en 2010 lors du match 7 décisif et victorieux contre Servette. Décidément, c’est l’homme des matchs importants.

D’un côté à l’autre

Il s’ensuivit soudain une partie beaucoup plus ouverte, même débridée, comme on ne l’avait pas encore vu depuis le début de la finale. Finis les calculs. Les occasions de but fusaient d’un côté comme de l’autre. Le titre était là, à portée de main. Cependant, vers la fin du temps réglementaire, une déferlante zurichoise s’abattit sur le CP Berne, et ce n’est que grâce à un Marco Bührer au sommet de sa forme, alignant les arrêts les plus spectaculaires, que le SCB arrachait les prolongations, non sans un dernier tir dangereux de Rüthemann.  

Seger : le héros… gâcheur

Ce jeu fou ouvert et passionnant continua pendant les prolongations. Lorsque Cunti sur passe de Tambellini ratait la cage vide, on pensait que c’était peut-être la soirée pour le titre. Les occasions bernoises se succédaient (Déruns, Vermin, Hanni, Kinrade, Berger) dans un suspense insoutenable, chaque tir pouvant signifier l’apothéose. Mais les Bernois manquaient cependant de lucidité, tirant de toutes leurs forces, mais sans réussite, sur le but adverse.

Et soudain, le destin choisit son camp. Alors que le SCB avait redoublé sa pression et que Roche avait galvaudé une énorme occasion, Dumont, à la fin de son shift et au bout de ses forces, essaya de construire une attaque pour la prochaine ligne, au lieu de balancer le puck au fond. Sa passe latérale fut interceptée par le roublard de Seger qui partit en contre pour marquer sans doute un des buts les plus importants de sa longue carrière, d’un tir partiellement freiné par Bührer. Le 10:42 restait figé sur l’horloge et le match était bien fini.

Mais pas la série… Il ne faut donc jamais vendre la peau du… lion avant de l’avoir tuée. C’est reparti pour un tour, ce soir à Zurich. Et tout reste possible. Franchement, c’est pour des soirs et des émotions comme jeudi que le sport est véritablement unique, imprévisible, indescriptible. De plus, non seulement il nous rend historien, mais philosophe. «C’est grâce aux défaites qu’on apprécie encore plus les victoires», voilà ce que j’expliquais à mon fils pendant le long retour silencieux, sous une pluie battante digne d’un arrêt au Bates Motel. «Oui, mais ça fait quand même ch…», résuma-t-il succinctement.


Photos Pascal Muller, copyright
www.mediasports.ch

Berne – Zurich Lions 1-2 ap (0-0 1-1 0-0 0-1)

PostFinance Arena, 17’131 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : MM. Kurmann/Massy, Arm/Küng.
Buts : 29e Pittis (Ambühl, Monnet) 0-1. 33e Froidevaux (Scherwey, Kinrade) 1-1. 70e (69’18 ») Seger 1-2.
Pénalités : 1 x 2′ contre Berne, 2 x 2′ contre Zurich Lions. Topscorers PostFinance: Ritchie, Tambellini.
Berne : Bührer; Roche, Furrer; Jobin, Hänni; Kinrade, Gerber; Berger, Ritchie, Dumont; Neuenschwander, Plüss, Rüthemann; Déruns, Gardner, Vermin; Scherwey, Froidevaux, Reichert.
Zurich Lions : Flüeler; Blindenbacher, Geering; McCarthy, Seger; Stoffel, Schnyder; Bastl, Pittis, Monnet; Kenins, Cunti, Tambellini; Down, Ambühl, Bärtschi; Bühler, Schäppi, Schommer; Baltisberger.
Notes : Berne sans Kwiakowski, Vigier, Meie et Brunner (surnuméraires) ni Morant (suspendu). Zurich Lions sans Ziegler, Kolnik et Murphy (surnuméraires).

Écrit par Andy Tschander

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14 Commentaires

  1. Et Tchannen tu nous emmerdes avec ton SCB et tes articles à la mord-moi-le-noeud !
    C’est CR ici…
    On veut du sarcasme et non de la démagogie enfantine !
    ZSC CHAMPION !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  2. Ca m’a tjrs fait rire les gens qui disent qu’ y a des articles qui devraient pas être lus…mais LISEZ-LES PAS !!! Bande de…

    Moi j’en ai rien à foutre du LS, ben que ce soit satyrique ou pas, je les lis pas…punkt schluss

  3. Démagogie : qui FAVORISE en flattant ou excite les passions et les préjugés de l’auditoire !
    Une grande partie de celui-ci n’en à rien à foutre du SCB ! On appelle cela donc démagogie !!
    D.S. l' »intello » du dimanche (ou du samedi soir)
    Tu as lu le titre ? scb – ZSC d’une part et d’autre part cela ne m’étonne pas du tout que tu ne lises pas certains articles, cela s’appelle simplement avoir des oeillères (dont les bernois ne manquent pas) !
    Si l’on publie quoi que ce soit, il devient intréséqument critiquable !

  4. L’intello du dimanche…

    Parcque Barnfuckh c’est très très intelligent comme pseudo…bravo

    Tu dois être fribourgeois vu ton agressivité puérile…

    « Il est méchant le bernois, il est mignon le fribourgois ! »

    Je veux bien que tout ce qui est critiqué est critiquable mais quand CR fait du 2-ème degré sur Gottéron, le Barça, GSHC ou Federer, les vierges effarouchées montent sur leurs grands chevaux, quand les articles sont un tant soit peu « ordinaires », même son de cloche…

    Si tu t’es lassé du 1er article sur le SCB, revient pas voir les autres, tabouret…

  5. @ barnfuckh = entubeur de grange, ou mouches ?

    Tes commentaires n’ont aucun sens. Si tout le monde s’en fout de Berne et Zurich, c’est précisément pas démagogique de faire un article sur eux. Et le sarcasme de CR, c’est precisément pour se moquer des petits esprits qui se prétendent fans de sport et sont très forts pour faire la morale et insulter les autres.

    Et quoi de plus démagogique que le sarcasme ?

    Et c’est toi qui dis aux autres d’enlever leurs oeillères ? Si en fait c’est du sarcasme et tu te moques de toi-même, alors t’es trop fort.

  6. Barnfuckh ne peut être que frustré et Lausannois, d’où ces nuits hantées par le spectre du HCL et de Tschannen. A ne pas confondre avec Tschander, l’auteur de ce résumé….N’est-ce pas ?

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