Ambiance à la Curva Nord

Tout le monde attendait ce HC Lugano comme l’un des grands dominateurs de ce championnat. Pour l’instant, c’est un beau fiasco. Somme d’individualités peu concernées, Les Tessinois sont pour l’heure bien englués sous la barre. Tentative d’explication au terme du dernier entraînement du HC Davos à la Resega.

22h45, la Resega : le car de Davos s’apprête à sortir de l’enceinte grillagée, attendu par une vingtaine de tifosi et là, se dit-on, ça va chauffer en l’absence des forces de police que l’on a pu voir beaucoup plus présent en ces lieux ! Une petite pensée nous traverse l’esprit comme quoi tout se qui se rapproche à des uniformes ou équipement est aussi absent que certains personnages jaunes et noirs faisant office de cônes de luxe sur surface glacée, entrevue durant les deux heures précédentes. Bref, la crainte de faits divers mentionnés régulièrement dans certaines colonnes de presses diverses, s’estompe vite par des «Hourras Davos», «bon match Davos», «venez jouer pour nous», entendez en tessinois, mais votre serviteur maniant l’italien aussi bien qu’Aebischer (Abby pour les intimes, mais lui en reste t-il ?) sa mitaine, je m’abstiens. Mais le pompon, Il Signiore Arno del Curto descendant du car, pour venir serrer la cuillère à une personne inconnue de nos tabelles, mais pas de la nouvelle icône du hockey helvétique. Voilà en introduction l’ambiance froide au propre comme au figuré de l’esprit bianconero du moment.21h47 : même endroit, mais à l’intérieur de la patinoire. À ma droite, un banc vide physiquement, parce que moralement depuis un moment déjà le vide s’y était installé ainsi que sur la glace des joueurs ! Pardon, des gars amorphes et pathétiques sans âme, le regard lointain, les cannes molles, (si si, molles ! Essayez de faire plier une canne) mais c’est vraiment l’impression donnée, n’attendant plus que la douche ou plus si entente. En face, des Joueurs (la majuscule est voulue) tous surpris de cet entraînement sympa autour de lutins millionnaires, mais râpes dans l’effort, avec à la clé trois points bienvenus pour le classement, l’ambiance et l’esprit. Même ici, la différence est flagrante entre les deux teams. Pour expliquer cela en quelques lignes, il y a des signes qui ne trompent pas.

Match aux points

Coaching : Johansson et Bertaggia, passifs tout le long de la partie, réagissant seulement par des mimiques pour le premier, bras croisés pour le deuxième qui, au moment de les déplier, a dû faire une grimace car endoloris, ils devaient l’être. De l’autre côté, le brave Arno gesticule, corrige, brasse ses bras dans tous les sens pour améliorer le jeu de son équipe qui mène tranquillement quatre réussites à rien.
Jo – Arno 0-1.

Gardien : Terrazzano, qui sur le premier but est au deux tiers responsable, fait du mieux qu’il peut. Genoni a quant à lui dû faire des exercices de réchauffement et s’assouplir la nuque pour suivre le match sur l’écran de la pendule centrale tant le jeu était loin de lui.
Terrazzano – Genoni 0-1.
Défense : cherchons. Il y en a un qui s’appelle Num, Numeli, ah oui Nummelin. Comme le nom d’un extraordinaire défenseur jadis percutant, mais là où il a un demi-jumeau ou alors son fantôme. Mis à part une superbe passe de vingt mètres pour Hnat, rien ! Dans le genre «je me demande ce que je fous là» : Chiesa, Helbling et Åkerman, aussi grands qu’inutiles. Seuls éléments valables : Hirschi, travailleur, et Nodari, volontaire. Voire encore Vauclair. Rien de rassurant donc pour les fans, tant qu’ils garderont les protège-lames. Pour les jaunes et bleus, Back et consorts : tranquilles, sûrs, décontractés, bref une soirée sympa, pour exercer quelques mouvements utiles pour être au top quand il le faudra.
Bianconeri – Gelb-Blau 0-1.
Attaque : Alors là c’est drôle… y’en a pas ! Tristan qui en avait l’air (cherchez le jeu de mots), qui se donne mais sans résultat. Conne qui s’accroche à l’espoir de donner un peu de vigueur à ses camarades de jeu. Les mercenaires, invisibles comme Hamilton et Robitaille le moins mauvais ce soir-là mais pas transcendant. Que dire des Domenichelli, incapable de faire un simple contrôle de puck et indigne d’un joueur de corporatif, Murray qui a dû oublier son talent pendant ses vacances chez lui en Amérique Land ; Schlagenhauf, Lemm… les équipes du bord de la Limmat ne doivent pas les regretter tant ils sont maladroits ou inexistants. Finalement Romy, que Le Prince du bout du Lac Léman flagellerait à tout moment tant il est suffisant à tous les niveaux.
Les grisons, avec un Bürgler qui monte en puissance, un des deux frères pétards et leurs aides de fumettes occasionnelles qui, avec leur talent, s’amusent sur la glace. Des étrangers présents – dont l’infatigable Marha qui au fil des années aura été l’étranger de Suisse le moins cher au rapport temps de glace-travail-buts/passes décisives – qui justifient la différence de points au classement actuel. 0-1 en faveur des visiteurs. On dira 0-2 tant les attaquants n’avaient pas l’air de jouer avec la même envie.
Total : 1-5, tant le but du jeune Nodari, espoir de Lugano (tiens, une lueur d’espoir) est anecdotique, signant une 9e défaite consécutive, dont deux derbys contre Ambrì-Piotta !

Ce match reflète bien le sentiment et l’humeur du moment des plus chauds partisans, grévistes ce soir là, critiquant les dirigeants et leur politique de recrutement, de gestion et le pourquoi du vide laissé dans la Curva Nord par des billets posés partout sur le site.
Pour la suite, trois victoires consécutives – mais que ce fut laborieux – contre deux autres malades de la ligue : 3-2 contre Langnau, 4-2 contre Fribourg et 6-3 contre Kloten (là c’est plus étonnant). Les Aviateurs n’ont pas dû supporter le passage du Gothard. Retour ensuite à la logique avec la défaite 4-2 contre le SCB du brave Larry, parti de Lugano il y a déjà une coupe d’année, tourmenté qu’il était car rappelez-vous qu’il ne voulait pas d’Abby au goal, comme une grande partie du public de la Resega actuellement.

Petits jeux !

Analyses à choix : vous pouvez choisir ce qu’il vous convient et le vainqueur gagnera le salaire de Johansson avec sa place.
1) Ces joueurs ont perdu leur talent.
2) Ils sont mauvais depuis qu’ils sont à Lugano. (commentaires des Tifosi)
3) Le contingent n’est pas bon car mal équilibré.
4) L’entraîneur est mauvais.
5) On s’en fout
Il faut :
1) Virer les mauvais joueurs (opinion du Président de Lugano).
2) Virer entraîneur et/ou l’assistant.
3) Changer le nom du club.
4) Autres idées bienvenues.
5) On s’en fout.
Arrivederci !

Écrit par Bernard Anturi

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