Tel a été le match à notre connaissance, etc.

D’une soirée placée sous le signe de la lutte contre le cancer du sein, puis, dans son dernier tiers, de celle contre l’insomnie, on peut tirer quelques enseignements.

1. Zoug ne devrait pas rester longtemps en haut de tableau

Si on se fie aux chiffres, Zoug est la meilleure équipe du pays, avec la meilleure défense. Si on regarde d’un peu peu plus près, on s’aperçoit pourtant que les bouffeurs de tourte au kirsch ont maintenant perdu 3 de leurs 4 dernières parties, ne parvenant à défaire qu’un Ambrì en chute encore plus libre qu’eux.
Et au vu de la partie d’hier soir, on comprend mieux les raisons de ce retour sur terre. Sur l’ensemble de la rencontre, les Suisses centraux ont dû se créer le total faramineux de 5 occasions ou actions considérées comme telles, dont la majorité lors d’une minute et demie passée en double supériorité numérique.
La défense, elle, se laissa tourner autour de bonne grâce, permettant aux locaux de bien travailler leur jeu de puissance, même à égalité d’effectif, et même la troisième ligne. Cela dit, avec le temps de jeu accordé à Wes Snell, ça cherche un peu les coups quand même.
Quant à celui qui a engagé Andreï Bashkirov pour remplacer Josh Holden, il finira sans doute directeur technique du LHC. Il en a les capacités, en tout cas.

2. Robin Breitbach a réussi une passe lumineuse (ou presque)

34 minutes sont écoulées. Zoug change de ligne de façon si fluide qu’on peut se demander un instant si Chris McSorley ne serait pas soudainement passé à l’ennemi. On en est là de nos interrogations métaphysiques quand une passe magnifique surgit des lignes arrières pour lancer parfaitement en break le top-scorer genevois. Lequel ne se prive évidemment pas d’éliminer proprement Jussi Markkanen et d’inscrire sa huitième réussite de la saison. Stupeur dans la foule. Le speaker annonce «But du numéro 27 Thomas Déruns sur passe du numéro… 25 Robin Breitbach.» Comment donc, ce caviar, cette ouverture de rêve serait donc l’œuvre de notre international allemand préféré ? Alléluia, paix sur Terre aux hommes de bonne volonté, cette fois, on peut mourir tranquille.
Oui mais non. La vidéo, en rabat-joie qu’elle ne peut s’empêcher d’être, brise nos illusions et nous indique qu’en fait, l’auteur en est plutôt John Gobbi. C’est certes plus plausible, à condition toutefois qu’il se soit agit à la base d’un de ces dégagements dont le Tessinois a le secret. Mais peu importe ces basses contingences. Robin, dans nos cœurs, c’est toi qui a réussi cette passe lumineuse.

3. Savary a marqué

Depuis le début de la saison, Paul Savary s’est lancé avec Florian Conz dans un concours de ratage d’occasions du plus haut niveau. Certes, on pourrait penser que c’est un peu déloyal pour le Jurassien de poche : sur la deuxième ligne, il y a plus d’occasions à gâcher. C’est oublier un peu vite qu’elles sont aussi beaucoup plus difficiles à manquer. Non, ne nous voilons pas la face, le Vendangeur Masqué, c’est bien Paulo.
Tirons-lui donc notre chapeau pour avoir su conclure en beauté une superbe action initiée par ses compères et qui lui offrait une cage à moitié vide (mais tout de même encore à moitié pleine en ce qui le concerne). Il semble d’ailleurs que quand le n°41 marque, c’est toujours une action magnifique. (Non, pas seulement parce que c’est rare, mauvaises langues.) Peut-être est-il en fait un esthète qui refuse sciemment le but moche. Allez savoir.
En LNA, à l’exception d’une première saison blanche, le fidèle centre a toujours marqué soit deux fois, soit cinq. Parviendra-t-il à caser trois buts d’anthologie d’ici Noël ?

4. Le designeur fou de Genève-Servette est en voie de disparition, mais son agonie est lente

Genève-Servette a le grand mérite de s’investir très régulièrement au service de bonnes causes. Et ce, fut-ce au péril de sa fierté. En effet, ces soirées spéciales sont généralement prétextes à tenue spéciale aussi, du genre maillot de meilleur grimpeur pour MSF ou soirée pyjama pour les enfants malades. Jusque là, ça peut paraître relativement sympathique. Hélas, trois fois hélas, il sévit aux Vernets un concepteur maboul, qui a vraisemblablement effectué son apprentissage du côté de Phoenix. Une horreur.
Hier soir, pourtant, à la vue du maillot, nous fûmes déçus en bien, comme on dit chez nos partenaires-fermiers. Le rose, sans être inoubliable, se révélait plus franc qu’à l’habitude et surtout, surtout, la couleur des numéros offrait un contraste valable. Malheureusement, la fonte choisie, style Times, allait tempérer la lisibilité du haut de la tribune. C’était bien le signe que notre ami était toujours à l’œuvre. Et si son influence était modeste au dessus de la ceinture, il avait ma foi eu l’opportunité de se rattraper avec des shorts et des bas blancs. Ainsi, l’ensemble constituant tout de même une insulte au bon goût, son honneur était sauf.
Mais on retiendra le progrès. S’il n’y a pas de tenue Halloween samedi contre Rappi, ou qu’elle est vaguement supportable (si c’est possible pour une tenue Halloween), alors peut-être s’autorisera-t-on un espoir.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Genève-Servette – Zoug 4-1 (1-1 3-0 0-0)

Les Vernets, 6216 spectateurs.
Arbitres : MM. Kurmann, Schmid et Mauron.
Buts : 16e (15’06 ») Rüfenacht (Di Pietro, McTavish) 0-1, 16e (15’36 ») Savary (Salmelainen, Déruns) 1-1, 20e Toms (Kolnik, Salmelainen/5 c 4) 2-1, 25e Höhener (Toms, Kolnik/5 c 4) 3-1, 35e Déruns (Gobbi) 4-1.
GE Servette : Stephan; Mercier, Bezina; Gobbi, Maurer; Höhener, Breitbach; Vukovic; Toms, Rubin, Kolnik; Cadieux, Trachsler, Suri; Déruns, Savary, Salmelainen; Rivera, Conz, Hürlimann. Entraîneur: McSorley.
Zoug : Markkanen; DuPont, Snell; Diaz, P. Fischer; Blaser; Kress; Schefer; C. Camichel, Oppliger, Christen; Brunner, D. Camichel, Schnyder; McTavish, Di Pietro, Rüfenacht; Bashkirov, Steinmann, Lüthi. Entraîneur: Shedden.
Notes : GE Servette au complet; Zoug sans Holden (suspendu), Loichat ni J. Fischer (surnuméraires).
Pénalités : 3 x 2′ contre GE Servette, 5 x 2′ contre Zoug.

Écrit par Yves Grasset

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5 Commentaires

  1. « Quant à celui qui a engagé Andreï Bashkirov pour remplacer Josh Holden, il finira sans doute directeur technique du LHC. Il en a les capacités, en tout cas » Vous êtes dur dans vos relations avec vos « fermiers-pêcheurs » de LNB.

    Sinon, Si vous ne voulez plus de Savary, vous pouvez toujours l’expédier à Gottéron, on ne dirait pas non à un aussi bon élément!

    Article sympa à part ça.

  2. Ennuyeux le dernier tiers? C’est ce qui s’appelle gérer une victoire acquise. Pour une fois que GS livre un match plein du début à la fin, c’était loin d’être ennuyeux!!

    Chacun son point de vue, vive GSHC

  3. Y a pas eu photo entre un GS euphorique et un zoug en petite forme.

    Bravo à GS et surtout a stephan qui a tenu la barraque à lui tout seul.

    @bora bora.

    Savary on le garde.

    Mais t’en fait pas quand Mc sorley n’en voudra plus il viendra chez vous comme bon nombre de genevois et il sera d’un niveau tellement bas que vous pourrez vous en donner a coeur joie pour le critiquer (comme aubin cette saison).

    A++

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