Trois lettres, deux couleurs, un gâchis

En soi, perdre 3-6 contre le futur adversaire des SCL Tigers lors du prochain barrage n’a rien de honteux. Mais pour la manière, on repassera… Seul point positif de la soirée : ne plus revoir de hockey à Malley durant les deux prochaines semaines. Et ça, ça va faire un bien fou à tout le monde.

En ce soir d’Halloween, les spectateurs présents à Malley auront donc eu leur dose d’horreur. Et elle fut conséquente. Même si l’entrée était gratuite pour les enfants déguisés, le bon sens aurait imposé aux parents de laisser leur progéniture à la maison afin de ne pas les traumatiser à vie. Certains ont fini au tribunal pour moins que ça.

WTC revival

Confiance aveugle ou naïve, les cinq premières minutes du LHC auraient pu faire croire à un exploit des locaux face à l’ogre viégeois, contrairement à la croyance populaire générale qui prédisait une lourde défaite lausannoise. Heureusement, tout rentra dans l’ordre à la 7e minute, moment que choisit Nicolas Villa pour faire un appel de puck fort judicieux à la bleue, au moment où Anthamatten sortait du banc des pénalités. Perte de la rondelle, contre rondement mené par les deux ex-Morgiens Triulzi et Dolana, et 0-1. Une première réussite haut-valaisanne qui a eu pour effet de liquéfier un «collectif» vaudois possédant un mental aussi solide qu’un château de cartes tétraédrique.
L’anecdotique 0-2 suivant une logique implacable, Cory Pecker, blessé, eut une crise d’intelligence en venant titiller Jérémie Kamerzin et Olivier Keller. Si le premier nommé n’a pas craqué et ne lui a administré aucun pain en pleine face, le capitaine lausannois s’est fait avoir comme un bleu en récoltant dix minutes de méconduite. Privé de son numéro 2, le LHC allait vivre un calvaire durant le reste de la période initiale. Dans la foulée, Forget – sur passe de ce même Pecker – ridiculisa un peu plus les Vaudois. On reviendra plus tard sur cette 11e minute.

Vous y avez cru, franchement ?

Symbole du chaos régnant dans la maison lausannoise, Kamerzin transforma une action de rupture du LHC en dégagement interdit. Du grand art, récompensé comme il se doit par le titre du meilleur joueur vaudois ce soir. Consécration éminemment méritée donc. Alors certes, il y a bien une minute de rébellion lausannoise, ce qui a eu pour effet de redonner un vague sentiment d’espoir au LHC via deux goals inscrits au stratosphérique Müller. Mais pas de panique : un temps-mort de John Fust, une occasion vaudoise galvaudée dans la foulée, une rupture viégeoise, un Villa supersonique, et tout redevint normal.
Bien essayé, mais le LHC avait de toute façon déjà perdu le match. Mû par une volonté inébranlable de creuser sa propre tombe, Terry Yake a eu l’inspiration décisive de ne pas prendre de temps-mort à la suite du troisième but viégeois. Ce coaching remarquable, couplé à une certaine maladresse haut-valaisanne, a fait que le score en est étrangement resté là après le premier vingt. A noter également une autre illumination de l’entraîneur canadien : aligner durant un moment Roy, Miéville et Himelfarb dans un même bloc, soit trois centres. En arrivant à une telle énormité, il se peut qu’il y ait un tout petit problème à ce niveau. En l’état actuel des choses, la question n’est plus de savoir si Yake quittera le Titanic lausannois, mais quand il sera prié de le faire. A défaut de points, Éric Himelfarb pourra au moins inscrire un autre coach viré sur son tableau de chasse.
Son successeur à la barre ? Citer Paulin Bordeleau – aperçu à maintes reprises en mode furet lors de certaines rencontres de Lausanne – relève du traditionnel et bien connu fantasme paranoïaque aigu lausannois (© LHC). Le plus tragique est que la direction du club de Malley en est capable, car ce n’est bien entendu pas dans ses habitudes de faire dans le recyclage et le social.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Viège 3-6 (0-3 2-3 1-0)

Malley, 5021 spectateurs.
Arbitres : MM. Clément ; Blatter et Grossniklaus.
Buts : 7e Triulzi (Dolana, Portner) 0-1, 7e Triulzi (Dolana) 0-2, 11e Forget (Pecker/4c4) 0-3, 25e Anthamatten (Triulzi/4c3) 0-4, 30e Schilt (Bonnet, Staudenmann) 1-4, 31e Zeller (Villa, Fedulov) 2-4, 32e Genazzi (Herren, Furrer) 2-5, 36e Bucher (Pecker, Forget/5c4) 2-6, 59e Lussier (Augsburger, Frunz) 3-6.
Pénalités : 10 x 2′ + 1 x 10′ (O.Keller) contre Lausanne ; 8 x 2′ contre Viège.
Tirs cadrés : 33-36 (7-15 15-13 11-8)
Lausanne : Mona (36e Tobler); Stalder, Schilt; O.Keller, Kamerzin; Villa, Leeger; Chavaillaz, Weisskopf; St.Schnyder, Himelfarb, J.Roy; Bonnet, Staudenmann; Augsburger; Fedulov, Miéville, Zeller; Lussier, Frunz. Entraîneur: aucun.
Viège : Müller; Heldstab, Heynen; Schüpbach, Anthamatten; Wiedmer, Summermatter; Portner, Bürgin; Bucher, Forget, Pecker; Dolana, Brunold, Triulzi; Herren, Genazzi, Furrer; Imhof, Bühlmann, Kuonen. Entraîneur: Fust.
Notes : Lausanne sans Gailland, Tremblay ni Abplanalp (blessés) ; Viège sans Jacquemet ni Wyer (blessés). 9e Kamerzin tire sur le poteau. 31e temps-mort Viège.

Écrit par Mathieu Nicolet