L’Ouzbékistan, invité surprise de 2010 ?

Alors un sujet comme ça, croyez-moi, c’est du bonheur pur. Peut-être pas à lire, mais en tout cas à écrire. Précision utile : je ne connais pas l’Ouzbékistan et j’y ai jamais foutu les pieds.

Bon voilà, c’est dit et au moins on pourra pas m’accuser de jouer au journaliste de base faisant semblant de savoir plein de choses sur un pays alors qu’il a pas quitté son hôtel climatisé de tout le séjour. L’Ouzbékistan, j’y connais rien et je l’assume. Bon.

Pourquoi alors un sujet sur ce pays ? Sans développer trop ma vie intime, il faut quand même remonter à un périple footballistique qui m’a vraiment marqué : Moscou. J’ai en effet eu l’opportunité de me rendre à Moscou plusieurs fois afin d’y vivre pleinement ma passion du football et du hockey sur glace et c’est là-bas que j’ai notamment assisté à un des plus purs moments de délire collectif vécu dans un stade (dans un autre registre, y a eu Turquie-Suisse, première version, j’avais 13 ans et j’étais caché sous mon moustachu de père pendant toute la durée du match et le trajet en bus, ce qui ne m’empêche pas d’apprécier énormément ce pays et ce peuple, d’ailleurs j’espère bien que la sélection turque fume la Suisse à l’Euro mais je m’égare), bon bref, retour à Moscou et à Tcherkizovskaïa, match de Ligue des Champions entre le Lokomotiv et le Dynamo Kiev et le Costaricien (on dit pas Costaricain, il paraît !) Winston Parks qui marque le 3-2 à la dernière seconde ! L’ambiance dans le stade…Incroyable ! Outre les insupportables trompettes stridentes (sans exagérer, y en avait 10’000 dans le stade, dont trois à côté de moi et deux juste au-dessus, merci encore) et les fumigènes, je n’oublierai jamais les chants des supporters sans interruption pendant 20 minutes après le match, jusqu’au retour des joueurs. Sublime.

Le stade du Lokomotiv Moscou

Bref, le Lokomotiv avait gagné 3-2 (après avoir battu l’Inter 3-0), mais le joueur qui m’avait fait la plus forte impression était l’attaquant du Dynamo Kiev Maxim Shastkikh, auteur des deux buts des visiteurs. Alors qu’on parlait tranquillement du match au pub du coin avec des supporters, je faisais remarquer que ce joueur était juste très fort. Réponse des fans : « Oui, il est pas mal, mais il est Ouzbek ! », le tout dit avec une pointe de moquerie. Sous-entendu, il est Belge (pour nous) ou Haut-Valaisan (pour les Bas-Valaisans), voire Jurassien (pour tout le monde), c’est-à-dire le peuple au sujet duquel on aime bien rigoler. Depuis ce jour-là, j’ai juré de tout faire afin de réhabiliter le peuple ouzbek en Russie (bon, je partais deux jours après, j’ai pas eu encore le temps, mais ça va venir), mais surtout en Europe de l’Ouest, d’ailleurs j’espère bien être nommé Citoyen d’Honneur Ouzbek un de ces jours.

Maxim Shastkikh

Bon, donc voilà pourquoi vous allez avoir droit à un exposé footballistique sur l’Ouzbekistan (qui a dit « Et merde ! » ?), pays qui soit dit en passant est tout près de se qualifier pour la Coupe du Monde 2010 ! Au moins les lecteurs de CartonRouge.ch seront-ils les premiers informés et vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas !

Déjà l’Ouzbékistan, c’est quoi ? Ouais, on va commencer par là, d’accord ! L’Ouzbékistan est une République, comme la France, mais en musulman. Le pays est effectivement laïque, comme la France, mais à majorité islamiste. Il y a environ 25 millions d’habitants dans ce pays un peu plus petit que la France et un peu plus grand que l’Allemagne et il faut compter environ 20 millions de Musulmans, le reste étant composé d’athées et de chrétiens d’origine russe (orthodoxes, donc). Ce pays se trouve en pleine Asie centrale, au sud de la Russie, en-dessous du Kazakhstan, comme vous pouvez le voir sur cette carte (l’Ouzbékistan est en jaune).

Sinon, y a des montagnes :

Et des mosquées (logique) :

Voilà. La capitale c’est Tachkent (c’est facile, c’est un des seuls tournois que Marc Rosset gagnait tout le temps, avec Moscou et Marseille) et le président est Islom Karimov. L’Ouzbékistan est un pays relativement démocratique, mais compte pas sur moi pour développer, c’est pas le sujet, en tout cas ce que je sais, c’est qu’il y a pas de raisons de le boycotter vu qu’à priori on y opprime pas de Tibétains. Sinon, c’est comme la Suisse, y a des montagnes (voir plus haut) et des lacs, comme le lac Tcharvak, dont j’ai l’honneur de te présenter une photographie.

Sinon, y a des jolies maisons, mais m’en demande pas plus :

Voilà, voilà, on va quand même parler un peu de foot, non ? En fait l’Ouzbékistan, je le précise pour certains, on sait jamais, était une des Républiques Socialistes Soviétiques rattachées à l’URSS, donc avait pas d’équipe nationale jusqu’en 1993. Après, hop, chute du Mur, effondrement de l’URSS, Gorbatchiov, Eltsine, Xenia Tchoumitcheva (je schématise) et naissance de tout pleins de pays géniaux, dont le Kazakhstan de Borat, l’Estonie de Stress et l’Ukraine de Valeri Chiraiev (admirez la qualité des références). Et donc, l’Ouzbékistan. Au début, rien de bon, les entraîneurs étrangers (dont Bob Houghton !) se succèdent à la tête de la sélection nationale et ça donne rien à signaler (mis à part la victoire aux Jeux Asiatiques en 1994, bravo), jusqu’à il y a quelques années (mon Dieu la qualité misérable de ma grammaire, on jurerait du Nicolas Jacquier) et la nomination de l’ancien entraîneur de l’équipe olympique Rauf Ilieyev. Celui-ci a insufflé un souffle nouveau à l’équipe nationale, la rajeunissant de fond en comble. Exeunt les vieux rats tels l’ex-capitaine Mirdjalal Kasimov, à bout de souffle, vive la nouvelle garde et surtout le joyau Alexander Geynrikh, associé en attaque à Maxim Shastkikh (tiens, on le retrouve celui-là). Sinon, un bon numéro 10, Server Djeparov et quelques bons défenseurs comme Aziz Ibragimov et Aleksey Nikolaev.

Les fans ouzbeks seront-ils en AfSud en 2010 ?

Forcément, ça te parle pas trop comme ça, mais pour l’instant, ils se sont hissés en tête de leur groupe de qualifications asiatique et ils ont passé hier soir un sec 3-0 aux redoutables Saoudiens ! En fait, y a 5 groupes de quatre en Asie pour ce troisième tour et les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés pour le quatrième tour (2 groupes de 5 équipes, les deux premiers sont qualifiés pour l’Afrique du Sud). T’as rien compris ? Pas grave, ce qu’il faut retenir, c’est que les Ouzbeks sont quasiment qualifiés pour le dernier tour, donc tout prêts de passer leur été à Durban, Le Cap et Johannesburg ! Reste à bien négocier la double confrontation contre Singapour et à jouer à leur niveau lors de la dernière phase pour que le rêve devienne réalité. Ce jour-là, crois-moi, t’entendras encore parler de moi !

L’autoroute des qualifications pour la CM 2010, une allégorie

En attendant, poursuivons notre familiarisation avec ce pays incroyable (où je ne suis jamais allé et où je ne connais personne, je le rappelle, donc t’es pas obligé de me croire). Le drapeau ouzbek, tu connais ? Ben garde-le dans un coin de ta tête pour la Coupe du Monde 2010 !

Voilà, voilà, je crois que j’ai dit assez de pitreries comme ça, je vous laisse et n’oubliez pas…ICI C’EST TASHKENT !!!