Boxing Day !

Contrairement à ses homologues italiens, espagnols et allemands (voire français si on peut définir la ligue 1 comme un grand championnat), la Premier League ne s’arrête pas durant les Fêtes. Pour le plus grand plaisir des fans et surtout des caissiers, le royaume vit au rythme du sport entre Noël et Nouvel-An. Tour d’horizon.

Birmingham, un lendemain de Noël sur le coup de midi et demi. La ville au plus fort taux de criminalité d’Angleterre profite de l’accalmie de Noël pour se reposer. Mais certains ont opté pour la seule activité compatible à un 26 décembre en Angleterre : un bon vieux match de football. C’est que les responsables du foot britannique ont bien vite décelé les bénéfices qu’ils pouvaient tirer d’une ou deux journées complètes de championnat entre Noël et Nouvel-An. Cette année, entre le 26 et le 30 décembre, tous les jours sont occupés par le championnat. Historiquement, les ouvriers qui avaient reçu leurs étrennes de la part de leur patron à Noël les dépensaient lors du match de football le lendemain. Pour ne fâcher personne, le Boxing Day était l’occasion d’organiser des derbys afin que les fans n’aient pas trop à se déplacer. Cet aspect fait en partie la magie du Boxing Day. Simple fantasme sans réelle valeur rationnelle ou avantage psychologique non négligeable pour la suite du championnat, les Anglais aiment en effet à penser que la journée de championnat du 26 décembre est plus importante que les autres. On entend souvent les managers affirmer que le titre se jouera au moment des Fêtes. Ce n’est pas forcément inexact si l’on repense aux trois derniers titres de Manchester United. Les Red Devils ont chaque fois creusé l’écart ou pris la tête juste après Noël pour ne plus la lâcher. D’un point de vue économique, les clubs profitent allégrement de la juteuse manne consécutive aux matchs disputés en fin d’année. Les stades, déjà quasiment pleins le reste de l’année, affichent complets et le marchandising connait un pic appréciable. L’ambiance est souvent plus festive que le reste de l’année et de nombreux matchs entrés dans la légende se sont disputés pendant le Boxing Day.

Quid des joueurs ?

On peut alors se demander quelles implications occasionnent ces nombreux matchs pour les joueurs. Doivent-ils réveillonner d’une certaine manière ? Quels joueurs «trichent» et se mettent malgré tout la tête en dedans quelques heures avant leur match du Boxing Day ? Eléments de réponse avec exemples à l’appui :
Ceux qui n’ont pas craché dans leur verre de champagne : Florent Malouda et Alan Wiley.  Le Français n’a pas dû passer son 25 décembre à boire que de l’eau. Les idées claires lui étaient étrangères au St. Andrews Stadium de Birmingham où Chelsea a ramené un mauvais match nul 0-0.  Expulsé pour deux cartons jaunes d’une stupidité affligeante, l’ailier gauche des Blues a surtout raté l’immanquable en fin de première période. Seul à 5 mètres devant le but vide, Malouda trouva le moyen de dévisser une frappe que même Lindsay Lohan au terme d’une de ses traditionnelles soirées arrosées aurait envoyé au fond des filets. Monsieur Wiley, qui arbitrait le match Hull City – Manchester United, multiplia les décisions grotesques. Seuls des troubles de la vision typique d’un lendemain de soirée du réveillon peuvent en effet expliquer le pénalty accorder à Hull pour une touchette de Rafael sur Altidor et celui refusé aux jaunes et noirs à la suite d’un tacle effectué sans discernement par Wes Brown.
Ceux qui sont allés se coucher à 20h00 : Joe Hart, Wayne Rooney, Brad Friedel et Cesc Fabregas. Joe leur a tout fait ! Le seul à pouvoir empêcher le Hammer Robert Green de défendre les cages de la Perfide Albion cet été est bien le portier de Birmingham. Frais comme un gardon, il s’interposa avec brio devant toutes les tentatives des Blues, notamment un arrêt hallucinant face à Lampard et sa volée à bout portant. Rooney a sorti un match de classe mondiale hier soir sur le terrain de Hull City. C’est bien simple, on n’a pratiquement vu que lui. Dans le mauvais sens (passe en retrait manquée occasionnant le pénalty égalisateur de Hull) très rarement, dans le parfait souvent. Il débloqua la situation pour MU deux fois (0-1 puis c.s.c. de Dawson pour le 1-2) et offrit une merveille de passe à Berbatov pour le 1-3. Brad Friedel se mit quant à lui en mode Joe Hart et dégoûta les Gunners très longtemps. Mais le gardien de Villa dut s’avouer vaincu devant le talent hors norme de Fabregas. En 30 minutes sur le terrain, l’Espagnol illumina le jeu de son équipe et permit aux siens de s’imposer 3-0 pour rester au contact de MU et Chelsea.
Ceux qui ont abusé de la dinde : les Villans. Après avoir fait tomber les trois autres membres du Big Four, Aston Villa se déplaçait à l’Emirates pour son match le plus important des cinq dernières années. Certains spécialistes d’Outre-Manche les voyaient même se mêler à la course au titre et parlaient de ce match contre Arsenal comme un révélateur. Autant le dire tout de suite, Aston Villa a livré sa plus mauvaise performance de la saison. Lents, sans imagination et sans envie, on ne reconnaissait pas l’équipe qui a enthousiasmé tout le monde depuis trois mois. Ils ne durent qu’à la performance de Friedel de pouvoir rester au contact une heure durant. Gageons toutefois que les Villans remettront rapidement l’église au milieu du village pour consolider leur 4e place.

Ceux qui ont passé leur 25 décembre comme un vendredi ordinaire : Barry Ferguson, Lee Bowyer et James McFadden. Barry l’a dit : «si j’étais entraîneur, les cuites entre joueurs ne seraient pas interdites mais fortement conseillées. Cela raffermit les liens au sein de l’équipe». Nul doute que les trois compères du milieu de terrain de Birmingham n’ont pas dérogé à l’affirmation de l’Ecossais en ce vendredi 25 décembre. Car le 26 dès 12h45, ils firent preuve du même engagement physique que d’habitude. Souvent dans l’excès, ils sont quand bien même les chouchous du St. Andrews Stadium. Des joueurs typés Boxing Day.

On recommence aujourd’hui !

Les bonnes choses n’ont donc pas de fin en Angleterre. Une nouvelle journée de championnat est prévue entre aujourd’hui et mercredi. Un nouveau chapitre du combat que se livrent à distance Chelsea, Arsenal et Manchester United. Si les Gunners remportent leur match en retard, les trois équipes se tiendront en effet en 2 points. Alors qu’ils semblaient largués après avoir subi une véritable correction à domicile face à Chelsea fin novembre (0-3), les hommes de Wenger sont complètement revenus dans la course. Grâce à un mois de décembre du tonnerre et aux difficultés rencontrées par Chelsea et MU (6 points en 5 matchs pour les Blues, 2 défaites en 4 rencontres pour les Mancuniens).
Cette Premier League 2009-2010 est décidément plus ouverte que jamais !  

Écrit par Pascal Cretegny

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3 Commentaires

  1. C’est quoi ces commentaires!??!?!

    A part ça j’adore vraiment cette periode du championnat, j’adorerai avoir la même chose ici!

    Je ne crois pas qu’un championnat se gagne pendant les fêtes, par contre il se perd!!!!

    Et pour la petite histoire, je crois me rappeler qu’il y a deux ans. Arsenal avait 5 points d’avance en février, et ManU a finalement gagné, donc ManU n’a pas tjs creusé l’écart pendant les fêtes…

  2. @petit v: là tu cites Sir Alex Ferguson quand tu dis « Je ne crois pas qu’un championnat se gagne pendant les fêtes, par contre il se perd!!!! »

    Et il y a pas Emile Heskey qu’a vomi sur le terrain l’autre jour? Contre Arsenal…

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