Zweite Liga 2010-2011 : bilan (2/2)

Voici la suite et la fin du bilan de la deuxième division allemande. Laquelle consacre un champion logique, le Hertha Berlin, qui retrouve la Bundesliga après une année de purgatoire. Il sera accompagné par Augsburg, alors que Bochum échoue en barrage.

Hertha BSC Berlin (1er, 74 points, promu)

Mon pronostic : 1er.
Le Hertha Berlin retrouve la Bundesliga douze mois après l’avoir quittée. Une issue logique, l’Alte Dame possédait le plus gros budget et l’effectif le plus chevronné de la ligue mais ce n’est pas toujours gage de succès, les supporters du LHC en savent quelque chose (cela aurait été encore plus drôle avec le Servette FC, malheureusement Bellinzone ne sert définitivement à rien). D’ailleurs, s’ils ont toujours figuré dans le trio de tête, les Berlinois n’ont pas connu une saison de tout repos, avec notamment une très mauvaise série en novembre/décembre (quatre défaites en cinq matchs) et une motivation parfois défaillante lorsqu’il s’agissait d’aller batailler dans d’obscurs stades de province. Mais après la défaite dans le derby contre Union en février, la machine berlinoise s’est mise en marche et a aligné les succès pour s’envoler irrémédiablement après une victoire à Bochum lors de la 29ème journée. Outre le titre et la promotion, les autres motifs de satisfaction ont été la révélation du jeune Pierre-Michel Lasogga (19 ans, 13 buts) et un formidable engouement populaire, 46’131 spectateurs de moyenne sur la saison, avec une pointe à 77’116 lors d’une dernière journée sans enjeu contre Augsburg ! Ce n’est pas tout fait Evian ou Dijon…

FC Augsburg (2e, 65 points, promu)

Mon pronostic : 3e.
A Augsburg, on a de la suite dans les idées : après l’échec en barrage l’an dernier contre Nuremberg, les Bavarois ont remis la main à leur porte-monnaie (qu’ils ont bien garni) pour encore renforcer l’équipe. La stratégie a été payante au terme d’une saison globalement bien maîtrisée, malgré un gros passage à vide à l’automne et, comme l’an dernier, une certaine fébrilité au moment de conclure. La grande chance du FCA, c’est que ses adversaires directs, en particulier Bochum, ont également coincé dans le sprint final. Ainsi, si l’équipe est essentiellement composée de mercenaires, c’est un junior du club, Stephan Hain, qui a pu inscrire le but de la promotion dans les dernières minutes de la 33e journée contre Francfort. Trois ans après avoir ramené Mönchengladbach dans l’élite, l’entraîneur hollandais Jos we can Luhukay permettait à Augsburg d’accéder pour la première fois de son histoire à la Bundesliga, devenant le cinquante et unième club à évoluer dans la grande ligue.

 

VfL Bochum (3e, 65 points, battu en barrage)

Mon pronostic : 2e.
Bochum peut avoir beaucoup de regrets, notamment eu égard à son début de saison raté. Et au moment où, après une formidable remontée (15 matchs/39 points), le VfL paraissait en mesure de s’emparer de la deuxième place, il a de nouveau coincé, avec trois matchs sans inscrire le moindre but. Deux réussites dans les arrêts de jeu à Osnabrück lors de l’avant-dernière journée ont certes permis au club de la Ruhr d’assurer la place de barragiste mais, contre un Mönchengladbach qui, depuis l’arrivée de Lucien Favre, valait bien mieux qu’un 16e de Bundesliga, c’était presque mission impossible, même si le but concédé à la 93e au match aller laisse également des regrets. L’entraîneur Friedhelm Funkel devra donc patienter pour fêter la sixième promotion en Bundesliga de sa carrière.

SpVgg Greuther Fürth (4e, 61 points)

Mon pronostic : 14e.
Après sept cinquièmes places en dix saisons (!), Fürth gagne un rang mais échoue quand même, renforçant encore la légende des Unaufsteigbaren. Cela n’enlève rien au fait que l’entraîneur Mike Büskens a fait des miracles en obtenant des résultats et en présentant du spectacle avec un contingent qui, de prime abord, ne payait pas de mine. Les supporters de Kleeblatt nourriront sans doute toutefois quelques regrets que leurs dirigeants n’aient pas réellement la volonté de monter. Et ne fassent pas l’effort d’engager les deux ou trois éléments chevronnés qui pourraient obtenir les quelques points qui manquent, année après année, pour l’ascension.

FC Erzgebirge Aue (5e, 56 points)

Mon pronostic : 17e.
Comme prévu, le champion d’automne Aue n’a pas tenu la distance. L’euphorie de la promotion et les victoires arrachées par un but d’écart, cela a ses limites, qui ont été atteintes lors du 2e tour. Néanmoins, compte tenu des moyens à disposition et de la modestie de l’effectif, cette cinquième place représente un superbe résultat pour le petit club des Monts Métallifères. Avec en prime le titre honorifique de meilleur club est-allemand.

Energie Cottbus (6e, 55 points)

Mon pronostic : 4e.
Avec une élimination en ½ finale de la Coupe à Duisburg et une promotion ratée, Cottbus laisse l’impression d’un grand gâchis cette saison. Avec la deuxième attaque (derrière le Hertha) et le meilleur buteur (Nils Petersen, 25 buts, bientôt au Bayern) de la ligue, les Lausitzer avaient incontestablement le potentiel offensif pour monter. Mais une défense passoire et une inconstance dramatique, faisant alterner des victoires 6-0 contre Aue, 5-0 à Paderborn ou 4-0 à Oberhausen, avec des défaites 4-0 à Augsburg ou Munich, ont empêché l’Energie de garder le contact avec la tête du classement. Bien sûr, on s’est pas ennuyé une seule seconde au Stadion der Freundschaft cette saison mais les supporters préféraient sans doute l’époque où leur équipe présentait un jeu rébarbatif au possible mais évoluait en Bundesliga.

Fortuna Düsseldorf (7e, 53 points)

Mon pronostic : 5e.
Que ce serait-il passé si le Fortuna n’avait pas entamé sa saison par six défaites ? On ne le saura jamais mais probablement qu’une promotion ou un barrage n’auraient pas été loin. Car après leur entame ratée, les Flingeraner ont aligné un rythme de promu, en particulier à domicile, avec une série de 14 matchs/40 points, meilleur bilan de la ligue. Longtemps anémique, l’attaque a fini par retrouver des couleurs autour du vétéran Rösler, des prometteurs Ilsö et Beister, ainsi que de l’inamovible capitaine Lumpi Lambertz. Deux ans après son retour en Zweite Liga, le Fortuna a prouvé qu’il appartenait bien aux ténors de la catégorie et devrait, à plus ou moins court terme, postuler à un retour en Bundesliga. Son formidable public le mériterait bien.

MSV Duisburg (8e, 52 points)

Mon pronostic : 10e.
Parti pour une saison de transition, Duisburg a finalement vécu pas mal d’émotions, après avoir joué les premiers rôles à l’automne en championnat et atteint la finale de la Coupe d’Allemagne (défaite 5-0 contre Schalke). Bien sûr, au final, c’est un constat d’échec mais le contingent ne permettait pas d’imaginer beaucoup mieux. Surtout que les Zebras ont été accablés par une noire malchance, avec les blessures du capitaine Koch et des attaquants Baljak et Maierhofer. Cela n’enlève rien au très bon travail effectué par l’entraîneur Milan Sasic qui devrait permettre au MSV de briguer à nouveau la promotion dans les saisons à venir.

Munich 1860 (9e, 50 points)

Mon pronostic : 7e.
Munich 1860 a surtout fait parler de lui dans les coulisses avec ses problèmes financiers et divers plans de reprise : le premier soutenu par le Bayern et donc combattu par les fans des deux camps, le second par des Emiratis qui n’ont jamais amené les fonds promis et le troisième, qui semble être le bon, par un homme d’affaires jordanien. Ces difficultés financières ne doivent pas occulter la magnifique saison réussie par la jeune équipe de l’entraîneur Reiner Maurer, emmenée par le vétéran Benny Lauth (16 buts). Les bons résultats et le jeu attractif proposés par les Löwen sont d’autant plus remarquables qu’ils doivent, depuis quelques saisons, régulièrement laisser partir leurs meilleurs talents vers la Bundesliga, à l’instar de Gebhart (Stuttgart), Johnson (Wolfsburg), S. Bender (Dortmund), Thorandt (St. Pauli), L. Bender (Leverkusen), Mlapa (Hoffenheim) ou encore Leitner (Dortmund via Augsburg)…

Écrit par Julien Mouquin

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5 Commentaires

  1. Effectivement le 1860 est l’objet d’un vaudeville amers. Club à l’agonie, voué à devenir la première faillite de la Bundesliga en cours de saison, il est finalement devenu la proie de Hasan Ismaik, homme d’affaires que les rumeurs identifiaient d’abord comme un cheikh nanti de pétrodollars… Chaque semaine, qui s’annonçait comme la dernière, a été rythmée par les règlements de compte entre le maire et Uli Hoeneß, les déchirements et insultes entre supporters, la valse des montages financiers, les révélations sur les pratiques de certains dirigeants, les tractations avec un Bayern soucieux de conserver le lucratif locataire de l’Arena, les scrupules d’une DFB en perte de contrôle, la grève des ultras refusant l’acharnement d’un sauvetage à tout prix, etc.

    Ballottés entre les annonces de sauvetages miraculeux et de chute en Bayernliga, les supporters attendent aujourd’hui la décision définitive de la DFB qui devrait accorder la licence, validant ainsi le rachat de 49% du club par Mr Ismaik. Soucieux de faire des affaires en Allemagne il pense trouver là le Cheval de Troie idéal, refusant au passage de rembourser intégralement les investisseurs de longue date. Il rejoint surtout les patrons de Hoffenheim, RB Leipzig et Hanovre dans le travail de sape contre la vertueuse et dérisoire règle des 50+1.

    151 ans après sa création le TSV 1860 München ne s’appartient plus.

  2. @ Sechzger

    151 ans après sa création le TSV 1860 München ne s’appartient plus.

    -> c’est un cataclysme pour moi qui ait vécu à Munchen

    Cottbus et Bielefeld me font penser à Leeds…

  3. Merci Julien, c’est la classe comme d’habitude, ces résumés de 2. Bundesliga.

    Pour 1860, j’ai pas trop suivi… C’est bon, là, ils sont sauvés?

    Et ça veut dire quoi le « le TSV 1860 München ne s’appartient plus », vu dans le premier commentaire? M. Ismaik aura 49% du club, et les « historiques » 51%, juste? J’aimerais bien des Erklärungen 🙂

  4. Je n’ai pas su résister au lyrisme du désespoir dans ma dernière phrase. ^^

    @ Mork : je suis amoureux de Munich, que je ne sépare plus du 1860. Un club avec son caractère propre, qui peut jouer de sa différence à défaut de collectionner les titres, comme St Pauli sait le faire. Malheureusement les intérêts particuliers ont souvent primés, conduisant le club sur des chemins taillés pour d’autres. Mais j’ai bien peur que cette vente n’interdise dorénavant tout changement de cap. Le virage semble définitif.

    @ Tim : la faillite est évitée, la licence vient d’être accordée, Mr Ismaik annonce déjà une montée en 1.Bundesliga d’ici trois ans… Officiellement sauvé donc.

    Hasan Ismaik possède maintenant des parts du club, ce qui n’est pas le cas des autres investisseurs (sauf erreur de ma part). Refusant de payer sans piloter son argent, il veut son mot à dire sur les décisions du club. Il devient également la source majoritaire de financement, la survie du club pendue à ses millions, en précisant bien qu’il refusait de perdre de l’argent.

    Au départ la DFL (et non pas DFB, excusez) était réticente face à l’hégémonie de ce 49-Prozent-Mann. Mais elle craint, à tort ou a raison, que ses règles ne résistent pas à un procès. Hasan Ismaik ayant clairement contacté des avocats spécialisés…

    J’espère que Julien pardonnera mes longueurs, d’habitude je ne commente jamais ses articles dont je ne manque pourtant pas la lecture… ^^

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