Li Na et Nadal dans l’histoire

Roland Garros s’achève avec le même goût amer que les années précédentes ; Rafael Nadal a surmonté toutes les épreuves et remporte son sixième titre à Paris aux dépens de Roger Federer. Chez les femmes en revanche, l’émergence de la Chinoise Li Na est la bonne surprise de cette édition. Retour sur les tops et flops de cette édition.

On peut évidemment mettre en tête de liste des tops la fabuleuse demi-finale hommes entre Federer et Djokovic. Le maestro suisse a réussi l’exploit de mettre fin à la fabuleuse série du Serbe, et le prive du coup d’un record que lui-même n’aurait pas renié. Entre les deux hommes, ça n’a jamais été l’amour fou, mais force est de constater que depuis l’ascension fulgurante de Nole, leur rivalité a gagné en beauté. Finis les coups bas et les pleurnicheries du Serbe, il a troqué sa nonchalance pour du talent pour le plus grand bonheur des spectateurs.La finale homme a également tenu ses promesses. Roger Federer a livré un bon match, mais il a manqué de réalisme, comme presque chaque fois, lorsqu’il a fallu «achever» sa victime. On pense à ce premier set vilipendé et ses schémas de jeu parfois douteux, notamment le fait de s’embarquer dans de longs échanges de fond de court, là où Nadal excelle par essence. Ce sixième titre parisien n’est pas un hasard, et même si Rafa risque fort de céder sa première place dans les semaines à venir, nul doute qu’il restera le joueur redoutable qu’il est à présent.
Chez les femmes, la finale nous aura (presque) tenu en haleine. À défaut de voir les meilleures joueuses du monde, nous avons assisté à un match dont le principal attrait résidait dans l’opposition de style. Le tennis de la Chinoise ne souffre d’ailleurs pas de la comparaison avec les quatre meilleures joueuses du monde ; constance, détermination et sérénité. C’est un peu tout ce qui manque aux autres en ce moment !

Au tableau des tops, je placerais enfin l’excellente initiative de la TSR d’avoir encore une fois fait la part belle à notre Marc Rosset national, dont les commentaires et le franc-parler font mouche à chaque fois. Ça nous divertit un peu des habituels discours insipides de son presque homonyme. Et comme nous savons tous que Patty a pris sa retraite, qu’elle a subi la crise financière de plein fouet et que la TSR fait dans le recyclage de veilles gloires, à quand un duo Rosset-Schnyder ?
Dresser un bilan des flops à Roland Garros relève de la banalité. Si le génie de la programmation des matches est inversement proportionnel au talent de Rodgeur, que peut-on dire des transmissions télévisuelles, qui sont à la limite du supportable ? Devoir encaisser tous les matches de tous les joueurs français au détriment des meilleurs joueurs relève là encore d’un scandale tout proprement français. Et il faut entendre les commentateurs déblatérer leurs inepties sur la pseudo-relève française, qu’on attend depuis le sacre de Noah à la porte d’Auteuil, soit depuis 28 ans !
Chers «professionnels» du monde du tennis, quand cesserez-vous de mettre la pression sur vos joueurs en braquant systématiquement les projecteurs sur eux ? Quand mettrez-vous un terme à la politique du «on-est-tous-potes-c’est-cool» ? Vous êtes là pour jouer au tennis ou boire des bières ? Et quand apprendrez-vous à vos joueurs comment aborder un match, gérer la pression, développer des qualités mentales dignes de vos illustres champions ? Ça me désole de voir tant de gars avec d’énormes potentiels et n’exploiter que le dixième de celui-ci.
Enfin pour les flops, on notera également la qualité très moyenne des demi-finales femmes, et donc la défaite de Sharapova, qui a été défaite par l’excellence du tennis chinois. Quant à Marion Bartoli, je me disais bien qu’elle ne pouvait pas décemment atteindre la finale de Roland Garros en pratiquant un tennis aussi stéréotypé. Relevons tout de même que son attitude de tigresse enragée faisait presque oublier sa modeste plastique. Et s’il y a certes du talent, quelques neurones en plus ne gâcheraient pas l’affaire pour prétendre à un titre en Grand Chelem.
Place maintenant à Wimbledon, le désormais pendant british de la terre ocre. A ceci près qu’il s’agit de gazon et qu’il est vert, y a-t-il encore réellement une différence entre les deux surfaces ? On se dirige tout droit vers une finale «Nadal-contre-le-reste-du-monde». Alors si Rodgeur tire le gros lot, les deux comparses se retrouveront en finale, sans quoi, que le meilleur gagne !

Écrit par Jérôme Nicole

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