La chasse aux Loups est ouverte

On poursuit notre état des lieux avant le 2e tour de cette Bundesliga 2009-2010 avec les équipes du milieu de classement, où l’on retrouve le champion sortant, Wolfsburg. Les Wölfe auront bien de la peine à conserver leur titre et la curée est programmée pour ce printemps.

1. FC Köln (12e, 18 points)

Le 1. FC Köln nourrissait quelques ambitions cette saison avec l’arrivée de Maniche et surtout le retour de l’enfant prodige Lukas Podolski. Mais les Geissböcke se sont retrouvés rapidement confrontés à une désolante stérilité offensive (10 buts en 17 journées et 10 matchs sans inscrire la moindre réussite). Le capitaine (déchu pour virées nocturnes trop arrosées) Novakovic a connu la panne du buteur, alors que le compteur de Prinz Poldi est resté bloqué à une seule unité. A leur décharge, les options tactiques ultra-frileuses de l’entraîneur Zvonimir Soldo, qui n’a de loin pas fait oublier son prédécesseur Christoph Daum, n’ont guère facilité la tâche des attaquants. On se demande même si la victoire obtenue en fin de 1er tour contre Nuremberg, qui a permis au Croate de passer l’hiver, était vraiment une bonne nouvelle pour ce Cologne, qui paraît avoir besoin d’une nouvelle dynamique et de plus d’allant et d’envie. Cela dit, malgré une crise rampante durant tout l’automne, les Geissböcke terminent le 1er tour en dessus de la barre, grâce notamment au gardien vétéran colombien Faryd Mondragon et au défenseur brésilien Pedro Geromel, qui ont tenu la baraque derrière. Sur cette base-là, le maintien apparaît largement dans les cordes du 1. FC Köln. Attention toutefois à un calendrier infernal en début de 2e tour qui pourrait, faute d’exploit contre l’un ou l’autre ténor de la ligue, rapidement replonger les Domstädter dans la crise.
Départ :
Arrivée :
Pronostic : 14e.

Borussia Mönchengladbach (11e, 21 points)

Après avoir échappé de justesse à la chute l’an dernier, Mönchengladbach avait fait sourire en engageant un entraîneur, Michael Frontzeck, qui venait de subir deux relégations en trois ans avec Aachen et Bielefeld. Et pourtant, malgré un gros passage à vide à l’automne (cinq défaites consécutives), les Fohlen ont réussi un 1er tour tout à fait honorable. Venus de Belgique l’hiver dernier, le gardien Bailly et le défenseur central Dante ont stabilisé l’arrière-garde alors que les Levels, Bradley, Marx et autres Brouwers assurent une très grosse puissance physique aux Fohlen. C’est moins convaincant au niveau de la créativité mais, même s’il n’a pas complètement répondu aux attentes, le Vénézuélien Juan Arango possède l’un des plus beaux pieds gauches de la Bundesliga, alors que le jeune Marco Reus a (presque) fait oublier Marko Marin. Le principal souci du Borussia, c’est l’absence d’un attaquant véritablement dominant que ne sont pas (ou plus) Neuville, Friend, Colautti ou Bobadilla (seulement cinq buts à eux quatre). Ce manque de percussion offensive laisse encore subsister quelques doutes sur le maintien du Borussia mais ça paraît quand même largement atteignable.
Départ : Gohouri ( ?).
Arrivée :
Pronostic : 10e.

Eintracht Francfort (10e, 24 points)

On se faisait quelques soucis pour l’Eintracht en début de saison avec un effectif modeste et un entraîneur, Michael Skibbe, au curriculum vitae peu reluisant. Mais manifestement, l’ancien mentor de Dortmund, Leverkusen et Galatasaray est plus à l’aise lorsqu’il s’agit de tirer le maximum d’un contingent limité que de diriger un club aux grandes ambitions. Mis en confiance par un succès à Brême lors de la 1ère journée, l’Eintracht a réussi un 1er tour supérieur aux attentes. Ce qui est d’autant plus méritoire que les prétendues stars de l’équipe n’ont guère brillé, soit en raison de blessures (Amanatidis) soit par une irrégularité chronique (Caio, Fenin, Liberopoulos). Mas SGE a pu compter sur la révélation de quelques joueurs moins cotés comme le défenseur le plus controversé d’Allemagne Maik Franz, le longiligne demi offensif Alex Meier ou Pirmin Schwegler. Immédiatement adopté par les supporters grâce à un but en Coupe contre l’ennemi juré, le Kickers Offenbach, la Suisse a montré des qualités intéressantes, et pas seulement sur le plan défensif. Nul doute qu’il sera du voyage en Afrique du Sud et peut-être même comme titulaire si Gökhan Inler continue à décevoir avec la Nati. Pour en revenir à Francfort, on dira que, même s’il est aujourd’hui plus près de l’Europe que de la relégation, l’Eintracht doit continuer à regarder dans son rétroviseur, la modestie du contingent ne le met pas à l’abri d’une mauvaise surprise, surtout avec un entraîneur réputé peu réactif dans la difficulté et en conflit ouvert avec ses dirigeants. Néanmoins, le scénario le plus probable, c’est de voir SGE assurer tranquillement une place à mi-classement.
Départ : Steinhöfer (Kaiserslautern).
Arrivée :
Pronostic : 11e.

1. FSV Mainz 05 (9e, 24 points)

Un effectif misérable, une préparation tronquée par les blessures, un entraîneur viré avant même le début de la saison, le néo-promu Mainz faisait figure de relégué en puissance. Et pourtant, le jeune entraîneur Thomas Tuchel (36 ans), qui n’a jamais joué plus haut que la 2. Liga et n’avait jamais entraîné autre chose que des équipes juniors jusque-là, est parvenu à faire des miracles. Ce n’est pas toujours très chatoyant mais, avec beaucoup de solidarité et de combativité, le FSV Mainz est parvenu à faire déjouer presque tous les ténors de la ligue, en particulier dans son minuscule mais bouillant Stadion am Bruchweg. L’épopée mayencennoise a révélé quelques joueurs sortis de nulle part : un gardien épatant, Heinz Müller, un solide défenseur mué en buteur providentiel, Tim Hoogland, un meneur de jeu autrichien fantasque mais talentueux, Andreas Ivanschitz, et un horripilant attaquant burkinabé, Aristide Bancé. A mi-saison, Mainz touche déjà à son but, le maintien, rappelant un peu le parcours étonnant du néo-promu Karlsruhe en 2007-2008. A l’époque, le KSC avait  faibli sur la fin : on peut penser que, une fois l’euphorie de la promotion dissipée, Mainz devrait lui aussi un peu rétrograder mais trois petites victoires en 17 matchs du 2e tour devraient suffire pour assurer la présence mayencennoise dans l’élite. Et ainsi inaugurer au plus haut niveau le nouveau stade, la Coface Arena, attendue pour la fin de l’année.
Départ : Baljak (Duisburg).
Arrivées : Götze (Dortmund II), Szalai (Real Madrid).
Pronostic : 12e.

VfL Wolfsburg (8e, 24 points)

Sur le papier, Wolfsburg semblait plus fort cette saison que l’an passé, avec aucun départ significatif et l’arrivée de trois éléments chevronnés (Martins, Ziani et Kahlenberg). Mais le principal changement est intervenu sur le banc et là Armin Veh ne soutient pas la comparaison avec son prédécesseur Felix Magath. Du coup, la belle mécanique championne d’Allemagne s’est grippée et les Wölfe ont alterné le pire et le meilleur dans ce 1er tour. Certes, Wolfsburg ne compte finalement que deux points de moins que l’an passé à pareille époque mais on n’imagine pas le VfL refaire le même 2e tour de feu qui lui avait permis de conquérir le titre en 2009 (17 matchs/43 points pour passer du 9e au 1er rang). Les millions de Volkswagen avaient permis d’éviter l’implosion de l’équipe après le titre et le départ de Magath mais a priori le démantèlement est annoncé pour ce printemps, avec le départ annoncé de plusieurs cadres comme Gentner, Schäfer ou Dzeko, alors que les renforts de l’entre-saison n’ont strictement rien amené. Sans même parler des dissensions chroniques entre l’entraîneur Veh et le buteur Grafite. Si Wolfsburg vaut mieux que son classement avec un effectif qui est, à mon sens, l’un des trois meilleurs du pays avec le Bayern et Hambourg, je ne pense pas qu’il y aura de remontée fantastique cette saison, dans une ambiance de désenchantement et de fin de règne.
Départ :
Arrivée :
Pronostic : 6e.

TSG Hoffenheim 1899 (7e, 25 points)

Avec son arrogance coutumière, Hoffenheim affirmait viser le titre cette saison ; il en est très loin et c’est tant mieux. Manifestement, les Kraichgauer n’ont pas retrouvé l’état de grâce de l’automne dernier, à l’instar du buteur Ibisevic (6 buts contre 18 l’an dernier à la même époque). Pourtant, après un début de saison difficile, Hoffenheim a aligné une bonne série qui lui a permis de se replacer dans le peloton de tête mais une fin de 1er tour laborieuse (4 matchs/2 points) l’a relégué à mi-classement. Un rang qui correspond finalement assez bien à la valeur du contingent, cela paraissait impossible que certains joueurs inconnus continuent d’aligner des performances d’extraterrestres, comme le trio Ibisevic-Ba-Obasi, beaucoup moins magique cette saison. L’entraîneur Ralph Rangnick réclame des renforts mais le mécène Dietmar Hopp semble un peu réticent à mettre une nouvelle fois la main au porte-monnaie. Du coup, les Kraichgauer risquent un 2e tour aussi insignifiant que l’ambiance dans leur artificielle Rhein-Neckar-Arena. S’il ne fait pas parler de lui par ses résultats, Hoppenheim pourra toujours animer l’actualité dans les rubriques faits divers et polémiques stériles, entre tirages de cheveux, voies de fait et déclarations provocantes de Dietmar Hopp, qui viendra ensuite pleurnicher que les supporters adverses sont méchants avec lui.
Départ : Özkan (Besiktas).
Arrivée :
Pronostic : 9e.

Etat des transferts : 12 janvier 2010.

Écrit par Julien Mouquin

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