Bundesliga : ça repart !

Après une pause hivernale inhabituellement courte, Coupe du Monde oblige, le championnat le plus exaltant de la planète reprend ses droits vendredi avec l’affiche la plus morbide de la saison, Bayern Munich – Hoffenheim. Etat des lieux à l’aube du 2e tour, en commençant par les futurs relégués.

Hertha BSC Berlin (18e, 6 points)

Avec seulement six points inscrits au 1er tour et dix unités de retard sur la barre, le Hertha Berlin devra réussir un parcours d’Européen au printemps pour s’en sortir. Cela paraît difficile pour une équipe sevrée de victoire en championnat depuis le… 8 août, surtout que l’option choc psychologique (Friedhelm Funkel pour Lucien Favre) a déjà été tentée, sans résultat. En revanche, celui qui est à mon sens le principal responsable de la dégringolade berlinoise, le manager Michael Preetz, est toujours là et sa campagne de transfert hivernale est pour l’heure aussi peu convaincante que celle de l’été dernier. On attendait un transfert spectaculaire prompt à provoquer l’électrochoc nécessaire pour relancer l’Alte Dame, style un retour de Voronin, il faut se contenter de vétérans comme Gekas ou Kobiashvili qui sortent de longs mois sur le banc de touche. Evidemment, c’est dur de régater sur le marché des transferts sans argent et sans dirigeant compétent. Pire, certains cadres de l’équipe, comme Drobny, Friedrich ou Kacar, semblent plus préoccupés à négocier un contrat pour rebondir ailleurs après la chute qu’à tenter l’impossible pour sauver le Hertha. Bref, sauf transfert(s) choc(s) de dernière minute, au(x)quels on ne croit guère, ou miracle, la capitale fédérale ne sera plus erstklassig la saison prochaine.
Départs : Arguez ( ?).
Arrivées : Gekas (Leverkusen), Kobiashvili (Schalke 04), Hubnik (FK Moscou)
Pronostic : 18e (relégué).

1. FC Nürnberg (17e, 12 points)

La roche Tarpéienne est proche du Capitole. Ou, plus trivialement, en mode TSR,  tout va très vite en football» : six mois après avoir fêté triomphalement le retour du 1. FC Nürnberg dans l’élite en barrage contre Cottbus, l’entraîneur Michael Oenning était viré au terme du 1er tour, après une défaite 3-0 à Cologne. Le jeune mentor franconien payait son incapacité à doter son équipe d’un système défensif digne de ce nom. C’est bien joli de pratiquer un jeu ouvert, encore faut-il en avoir les moyens, ce qui n’est pas tout à fait le cas de Nuremberg. On n’est pas complètement persuadé que der Club ait misé sur le bon numéro pour stabiliser son arrière-garde en la personne de l’entraîneur Dieter Hecking, pire défense de Bundesliga en 08-09 avec Hanovre, d’où il a été viré en début de saison. La chance de Nuremberg, c’est de disposer d’un peu plus de moyens que ses adversaires directs. Un peu justes pour s’imposer au Bayern, des joueurs comme Ottl ou Breno peuvent être précieux dans un club de bas de classement. Voilà qui pourrait permettre d’accrocher au moins une place en barrage.
Départs : Kluge (Schalke 04), Spiranovic (Urawa FC).
Arrivées : Breno et Ottl (Bayern Munich).
Pronostic : 16e (barragiste).

VfL Bochum 1848 (16e, 16 points)

Cela ne surprendra personne de retrouver le VfL Bochum en grand danger de relégation. Sauf que cette année, le petit club de la Ruhr a connu encore plus de difficultés que d’habitude, usant trois entraîneurs pour le 1er tour : Marcel Koller (viré après 6 matchs), Frank Heinemann (l’intérimaire qui n’a pas réussi à prouver qu’il pouvait être plus qu’un intérimaire) et Heiko Herrlich (en poste depuis la 11e journée). Tous trois ont dû composer avec la discrétion des leaders supposés de l’équipe, comme Sestak, Epallé ou Klimowicz. Si le VfL n’a pas complètement sombré, c’est parce que quelques sans-grades, à l’instar de l’Autrichien Christian Fuchs, ont pris le relais pour garder le contact avec la barre. Comme d’habitude, Bochum paraît bien démuni dans sa course au maintien. Son avantage, c’est qu’à Bochum on sait depuis le début de la saison qu’il faudra cravacher jusqu’au bout pour se sauver et on est préparé à cela. Les Bochumer sont rompus à ce genre d’opération commando et savent comme personne grappiller les points nécessaires au maintien en fin de saison. Ce n’est pas pour rien qu’on les surnomme «die Unabsteigbaren».
Départs : Ono (Shimizu S-Pulse).
Arrivées : Maric (Gent).
Pronostic : 15e.

VfB Stuttgart (15e, 16 points)

Les saisons se suivent et se ressemblent pour le VfB : comme l’an passé, les Souabes ont connu une entame de saison calamiteuse, changé d’entraîneur à la fin de l’automne et amorcé un redressement avant Noël. La saison dernière, le redressement  avait été si spectaculaire que Stuttgart avait pu rêver au titre jusqu’à l’ultime journée. Cette année, malgré les débuts tonitruants réussis par le nouvel entraîneur Christian Gross, le VfB part de trop loin pour espérer venir s’immiscer dans la lutte pour les cinq premières places. Néanmoins, les Souabes devraient rapidement s’extirper de la zone rouge. Décevants jusque-là, les Hleb, Pogrebnyak et autres Kuzmanovic devraient être des joueurs dominants en Bundesliga, la bonne dizaine de héros du titre de 2007 encore présents au club ne peuvent pas avoir complètement oublié leur football et quelques jeunes, comme Rudy ou Schieber, ne demandent qu’un contexte plus serein pour éclater. Bref, assurer rapidement le maintien puis préparer tranquillement la saison prochaine, à l’image du stade en pleine reconstruction pour supprimer la piste d’athlétisme, tel paraît être le destin du Stuttgart de Christian Gross ce printemps. Avec, cerise sur le gâteau, un 1/8e de finale de Champions League à jouer contre Barcelone où les Souabes n’auront strictement rien à perdre : quoiqu’il advienne, ils ne pourront pas être plus ridicules que le Bayern Munich la saison passée contre ce même adversaire.
Départs : Magnin (Zurich)
Arrivées : Molinaro (Juventus)
Pronostic : 8e.

Hannover 96 (14e, 17 points)

Mai 2008, Hanovre boucle le championnat en 8e position et annonce des grandes ambitions pour le futur. Mais rien ne s’est passé comme prévu et depuis c’est la grosse déprime en Basse-Saxe. La saison 2008-2009 a été ratée puisqu’il a fallu longtemps batailler pour obtenir le maintien, tout en assistant au sacre du rival local Wolfsburg. 2009-2010 n’est pas reparti sur de meilleures bases avec un changement précoce d’entraîneur, des résultats en dents de scie et une équipe qui se traîne en queue de classement. Et ce n’est pas la disparition tragique du capitaine Robert Enke qui allait rompre la morosité ambiante. Son successeur, Florian Fromlowitz, est capable du meilleur comme du pire, alors que la charnière centrale de 96 Schulz – Haggui est sans doute la pire de la ligue (le séjour du Tunisien à la CAN devrait redonner une chance à Eggimann, à lui de la saisir). Néanmoins, le potentiel offensif des Bas-Saxons, avec les Schlaudraff, Hanke, Forsell, Bruggink, Stajner et la révélation Ya Konan, devrait leur permettre de quitter assez rapidement la zone dangereuse. Mais pour cela, il faudra que le peu dynamique entraîneur Andreas Bergmann parvienne d’une part à obtenir un peu de constance de joueurs réputés instables, d’autre part à briser la spirale négative qui plombe le club depuis 18 mois. Ce n’est pas gagné.
Départs : –
Arrivées : Gospodarek (sans club).
Pronostic : 13e.

SC Freiburg (13e, 18 points)

En début de saison, au vu de la modestie du contingent du SC Freiburg, on se disait que l’euphorie de la promotion et la combativité seraient ses principaux atouts dans la course au maintien. Pour l’instant, cela suffit pour surnager au-dessus de la barre, essentiellement grâce à quelques exploits sur terrain adverse. En revanche, à domicile, lorsqu’il faudrait faire le jeu, les limites criardes de l’effectif fribourgeois éclatent au grand jour (8 matchs/5 points et 5-17 au goal average). Ce qui n’est pas très bon signe car un maintien s’acquiert en premier lieu en remportant les confrontations contre ses adversaires directs à domicile. Les Breisgauer alignent une formation essentiellement composée de joueurs estampillés deuxième division, qui n’ont jamais réussi à s’imposer à l’étage supérieur. Et le recrutement hivernal confirme cet état de fait. Du coup, malgré les miracles à répétition du gardien français Pouplin, on n’est pas trop optimistes quant à la durabilité de la sympathique aventure fribourgeoise en Bundesliga. Si tu veux voir le championnat le plus palpitant du monde aux portes de la Suisse, dépêche-toi de faire un saut à Freiburg ce printemps ; au-delà je ne te garantirai pas que la grande ligue sera toujours à l’affiche sur les bords de la Dreisam.
Départs : Ollé Ollé (Ahlen), Uzoma (Munich 1860), Glockner (Koblenz).
Arrivées : Namouchi (sans club), Cissé (Metz).
Pronostic : 17e.

Etat des transferts : 11 janvier 2010.

Écrit par Julien Mouquin

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