My name is Cologna, Dario Cologna

Bonjour, je m’appelle Dario, j’aurai 24 ans le 11 mars et je fais du ski de fond parce que dans mes contrées lointaines des Grisons, c’est LE moyen de locomotion privilégié lorsque la neige recouvre mon canton de son blanc manteau.

Par ces quelques lignes, je voudrais lancer un cri du cœur, JE ME SENS SEUL ! Je pensais qu’amener avec moi des gars comme Remo FISCHER, Curdin PERL, Toni LIVERS et Eligeus TAMBORNINO m’aiderait à me sentir moins seul. Mais ce ne sont pas des copains, mais plutôt des gros jaloux qui ne m’ont pas aidé dans ma quête aux médailles. Je ne sais d’ailleurs même pas pourquoi on écrit leur nom en majuscule, tant ils ont été petits. Après la course des 15 kilomètres et ma médaille d’or acquise à la seule force de mes mollets et de mes biceps, je pensais qu’ils m’aideraient à récolter deux autres médailles que ce soit sur le relais de la poursuite ou sur 4 x 10 kilomètres. Et ben, je me suis foutu le doigt dans l’œil au point de pouvoir me gratter le cervelet.
Tout d’abord Eligius (quel prénom tout de même) n’a pas été foutu de se sortir les pouces sur les trois petits tours qu’il avait à accomplir. En plus de cela, il se laissait tomber parterre à chaque passage de relais, voulant ainsi montrer qu’il avait tout donné alors qu’il riait sous cape et le nez dans la neige, le salaud. Nous avons terminé 11ème de la course à plus de 2 minutes des 10èmes.
Sur le relais 4 x 10 kilomètres, tout était fait pour que la Suisse réalise le même exploit que l’équipe de 1970 à Sapporo. Mais là encore, mes trois soi-disant potes avaient décidé de me faire partir avec deux minutes de retard. Ils avaient farté avec le tube de colle et non celui de Toko. Le pire de tous, ça a été Remo Fischer qui a perdu une minute rien qu’à lui tout seul.
Alors, comme je ne pouvais plus rien faire, j’ai décidé de perdre aussi du temps pour ne pas qu’ils aient un diplôme olympique, c’est bien fait pour leur poire, et toc !!! Même la médaille en chocolat des frouzes ne m’a pas consolé, c’est tout dire comme je suis dégoûté.

Mais bon, dimanche soir, c’est les 50 kilomètres. Alors là les gars, il n’y aura personne pour m’embêter et comme il paraît que je suis parmi les favoris, je vais leur montrer à ces pique-assiettes. Ben oui quoi, un voyage au Canada, même pour être ridicule, il y a plus d’un sportif suisse qui en rêve, et il y en a même qui l’ont fait, mais comme je suis un gentil garçon, je ne citerai pas de nom.
En plus de cela, je serai le seul médaillé d’or à être à Vancouver au moment de la cérémonie de clôture, à moins que la dream-team du bob ait monté ses patins à l’endroit. J’espère pouvoir tenir le drapeau, même si j’accepterais que Carmen-les-beaux-yeux m’aide à tenir la hampe.
A dimanche donc, mais j’accepterai que chaque lecteur aille d’abord voir un match de hockey à Porrentruy ou La Chaux-de-Fonds, mais allez d’abord faire une virée sur les pistes de fond des Franches-Montagnes, en pensant à moi.
Tschüss !

Écrit par Jean Dreier

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4 Commentaires

  1. Ah oui, il est bien seul… et c’est dommage. Il va porter le drapeau avec derrière lui une délégation suisse dans laquelle il ne restera plus personne pask’ils sont tous déjà rentrés. Alors là dessus je suis pas d’accord. Sous prétexte que sa compétition est finie (ski alpin) il rentre et tant pis pour la fin… Dommage.

  2. Depuis hier soir (heure suisse), la Suisse a enfin son Pierre Delèze du ski de fond. Sans doute un problème de fartage. Merci et bravissimo Dario pour ta médaille de bronze sur le 49,832 km style classique!

  3. Putain j’ai eu mal au coeur pour lui… Tenir tout ça… pour finir 9ème… triste !!! Mais chapeau quand même… c’est des grands malades ces ski de fondeur !

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