Ça, c’est du travail d’équipe

Le staff de l’équipe de Suisse a réussi un des plus beaux sabordages de son histoire lors du super-G des finales de Bormio. En permettant à Daniel Albrecht de «piquer» des points à Didier Cuche, les entraîneurs de Swiss-Ski ont tout bonnement laissé filer le globe de cristal de la discipline en Autriche.

Pour commencer, voici un bref résumé d’une course totalement improbable. C’est le dernier super-G de la saison. Cuche mène le classement avec 99 points d’avance sur Hannes Reichelt. Un seul scénario peut donc priver Cuche du globe : Reichelt doit gagner et le Neuchâtelois ne doit pas se classer dans le top 15 (pour mémoire, un succès vaut 100 points et seuls les 15 premiers marquent des points en finale).
 
C’est un scénario invraisemblable. Et pourtant. Reichelt gagne en devançant Didier Défago de… 1 centième. Alors, Cuche veut assurer. Mais il assure trop, beaucoup trop. Le skieur des Bugnenets termine au 16e rang, soit son moins bon résultat en super-G depuis deux ans. Conclusion : il perd le globe pour 1 point, 1 rang et 2 centièmes.


Le ski suisse s’est couvert de ridicule

C’est pas de chance. Mais c’est surtout très amer. Car voilà : le coureur qui a fait passer Cuche de la 15e place (synonyme de globe) à la 16e (synonyme de rien du tout), c’est Daniel Albrecht. Son propre coéquipier. Dans le genre course d’équipe, on a vu mieux.
Que s’est-il passé ? Eh bien pas grand chose, justement. Albrecht a appris de ses coaches que Cuche était menacé. Mais quelques secondes avant de s’élancer (30 secondes selon le chef Martin Rufener, 10 selon l’adjoint Patrice Morisod et 3 selon Albrecht lui-même…). Impossible donc pour le Valaisan d’«enregistrer» l’information et de modifier en conséquence sa course. Albrecht, terriblement affecté par cette mésaventure, n’est pas à blâmer.
 
Mais qu’en est-il des entraîneurs ? Ces derniers n’auraient-ils pas dû prévoir le coup et demander assez tôt à Albrecht d’y aller mollo ? Ou bien, ont-ils raison d’affirmer en choeur que le ski est un sport individuel et qu’ils ne voulaient pas d’un sacre de Cuche trafiqué ?
 
D’autres nations n’ont pas ce genre de scrupule. Peu importe la prétendue grandeur du sport, ce qui compte c’est de gagner pour son pays. Exemple avec l’Autriche. En janvier 2007 à Wengen, entre les deux manches du super-combiné, les coaches autrichiens demandent à plusieurs de leurs descendeurs de déclarer forfait pour le slalom, et ceci pour permettre à Mario Matt de s’élancer. Tactique payante puisque Matt gagnera ce super-combiné (devant deux Suisses d’ailleurs…).


Cuche a perdu bêtement le globe de Super-G

A Bormio, le staff suisse ne devait pas faire si vicieux. Il suffisait de dire à Albrecht de ne pas skier à bloc. A mon avis, aucune tricherie là-dedans. Les coureurs helvétiques s’entraînent toute l’année ensemble, ils voyagent ensemble, ils mangent ensemble, ils dorment dans les mêmes hôtels, ils se transmettent des infos par talkie-walkie après leurs courses. Alors pourquoi ne pas aussi jouer la carte de l’équipe quand il le faut vraiment ?
 
Malgré les beaux discours estampillés Swiss-Ski sur l’éthique du sport, les faits sont là : Cuche est passé à côté d’un très rare doublé globe de descente-globe de super-G, Albrecht est miné d’avoir plombé son camarade, et la gentille petite équipe de Suisse fait bien rire tout le Cirque blanc.

Écrit par Alex DeLarge

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11 Commentaires

  1. Albrecht est un agent infiltré. Comme il a été formé par les Autrichiens, il est une sorte despion à leur solde au sein de Swiss-ski.

  2. Yen a point comme nous.

    Swiss-Ski est le sommet du ridicule, de lincompétence et de la nullité. Le Muppet show du Cirque blanc. Les Guignols des Alpes.

    Mais quest-ce quils doivent rire en Autriche !…

    Affligeant.

  3. Et dire que cest au profit des autrichiens. Pire scénario naurait pu être possible… Albrecht espérait peut être déloger Reichert de la première place du podium pour 1 centième!!.. Le pauvre Cuche il vient de perdre son casque et est prêt à versé ChF 2000.- à qui lui le restituera… il aurait certainement fait un joli cadeau à Albrecht si ce dernier lui avait pas soufflé la 15ième place.
    Cest qui le sponsor à Albrecht?

  4. Assez comique… Mais le responsable principal est quand même Cuche daprès moi… La course la plus importante et il fait son moins bon résultat depuis 2 ans… On aurait préféré quil risque et se casse la gueule au lieu de skier comme ma grand-mère

    Effectivement, les autrichiens doivent se fendre la gueule :-S

  5. Même avis que Biennois ci-dessus, le seul a blâmer est Didier Cuche comme il ladmet dailleurs sportivement lui-même.
    Lorsque on termine 16ème dune course ou il y a 17 classés, il ne faut sen prendre qua soit-même…et ne pas en vouloir aux autres.

  6. Le pigeon cest Cuche!
    Il a skié comme une grand-mère et sest planté tout seul! Albrecht aurait pu faire un effort certes, mais Cuche aurait pu faire un minimum deffort aussi! Il skiait relevé sur la fin!!! Il ne peut sen prendre quà lui!
    Dommage pour le ski suisse!

  7. ouais, on peut blâmer léquipe suisse pour navoir rien dit à albrecht avant le départ, mais le vrai coupable, cest cuche, il a skié sur un ski, il na rien donné dans cette course, sil avait un temps soit plus donné, il laurait eu facile ce globe… il devait avoir confiance en lui, ca aurait été moins bête de perdre ce globe sil était sorti, que de cette manière là.. en plus, en sachant quil sort et tombe jamais durant les courses, je ne sais pas de quoi il a eu peur..
    il a voulu jouer la sécurité, ben il a mal jouer.

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