Mais que le football est beau à Neuchâtel !

Quelle fin d’après-midi à la Maladière ! C’est dans un stade plein à ras bord et dans une ambiance de feu que les Xamaxiens ont pulvérisé des Saint-Gallois archi-dominés. Mais quelle équipe arrêtera la belle mécanique neuchâteloise ? «Aucune en Suisse», lance le président Bernasconi qui s’est également dit heureux du jeu produit par son équipe et de ses astucieux transferts hivernaux. Il envisage d’agrandir la Maladière pour l’année prochaine ; «il faut bien penser à la Ligue des Champions», ajoute-il dans un sourire malicieux !

Comme presque à chaque fois, on a dû refuser du monde à la Maladière ! Il y avait cette après-midi près de 12’000 supporters dans cette magnifique enceinte, trop petite depuis le début de la saison. Saluons l’initiative prise par le club qui a décidé d’installer des écrans géants devant l’entrée principale du stade pour contenter les personnes sans billets. Ils devaient être près de 10’000, tristes de ne pas pouvoir directement participer à la fête, mais ils étaient également prêts à communier avec les joueurs, les dirigeants et les supporters chanceux d’avoir obtenu un précieux sésame pour un spectacle de toute beauté. Ceux qui ont eu la chance d’être à l’intérieur du chaudron neuchâtelois ont, comme toujours, poussé leur équipe de toute leur voix et de tout leur cœur. Dans un esprit empreint de fair-play, caractéristique des stades de football, les quelques spectateurs saint-gallois perdus dans cette marée rouge et noir ont même applaudi leurs homologues neuchâtelois. On en a même vu, la larme à l’œil, qui prenaient des photos de cette incroyable foule, prête à tout pour supporter un club qui le mérite vraiment.
 
Le match a été sublime. Malgré quelques titulaires absents, P.-A. Schürmann a réussi à placer les bons joueurs au bon endroit. De plus, c’est sans surprise que l’on a pu voir des joueurs en rouge et noir tout donner pendant les 94 minutes de cette démonstration xamaxienne. Que le temps passe vite lorsque le football est pratiqué à ce niveau !
 
L’organisation défensive fut mémorable ; heureusement que le match a été filmé : il pourra ainsi servir de référence dans les écoles de football de toute la planète. L’ensemble de la défense est à féliciter mais une mention particulière doit être décernée à William Edjenguele, fantastique trouvaille de la part des dirigeants neuchâtelois. Il sera dur de conserver un tel élément à la fin de son contrat. Des recruteurs de toute l’Europe étaient présents cette après-midi et son nom doit figurer tout en haut d’une sacrée liste de joueurs rouge et noir. Le président Bernasconi précise qu’il fera tout pour le garder mais qu’il est encore difficile de régater financièrement avec Barcelone ou Chelsea. «Avec le pactole de la Ligue des Champions, on fera un effort», ajoute-t-il pour rassurer tout un peuple derrière son club.


Varela, en état de grâce, a enrhumé Schenkel & cie

Le milieu de terrain fut brillant. Malgré l’absence de Binya, qui avait mis le feu dans l’arrière garde bâloise lors du dernier match dans le Chaudron, les joueurs sur le terrain ont été parfaits dans leur rôle défensif. Et que dire de la distribution des ballons aux attaquants ? Elle fut tout simplement d’une précision diabolique et d’une originalité rare ; la variation des schémas a complètement dérouté les valeureux adversaires d’outre-Sarine. Dampha, la nouvelle star recrutée lors du mercato d’hiver, s’est particulièrement mise en évidence. Elle était partout : à gauche, à droite, devant, derrière ; les Saint-Gallois ne savaient plus comment l’arrêter ! Heureusement pour eux, Schürmann a sorti ce joueur à la 35ème minute de la première mi-temps. «Je ne voulais pas risquer de blesser notre Zidane neuchâtelois», explique-t-il aux journalistes, surpris par un changement aussi rapide. N’oublions pas que Xamax menait déjà 4-0 à ce moment-là !
 
Si Xamax a vaincu cette après-midi, il le doit bien sûr à sa volonté, à l’aisance technique de ses joueurs, son organisation parfaite et au soutien indéfectible de ses merveilleux supporters. Néanmoins, si le score final est si sévère (7-0 pour l’anecdote), c’est grâce à cette ligne d’attaque magique composée dorénavant de Kuljic et Aganovic : quelle technique, quelle présence physique, quelle vitesse et quelle intelligence dans le placement ! Un régal pour les puristes. De surcroît, ils respectent totalement leurs adversaires ; lorsque, malencontreusement, ils les bousculent très légèrement ils s’excusent et vont même se dénoncer auprès de l’arbitre ! «J’aime tellement le football que parfois j’ai l’impression que je suis le football. Je ne fais plus qu’un avec le terrain, le stade et mes coéquipiers. Dès lors, je ne canalise plus toute ma fougue» explique, tête basse, Aganovic lors de la conférence de presse. «Mais après les matchs, j’envoie des chocolats et des fleurs aux défenseurs que j’ai malmenés ainsi qu’à leur épouse». Kuljic, connu pour toujours avoir été dans le même état d’esprit, empreint de fair-play, a salué l’initiative de son collègue ; ému, il promet qu’il agira de la sorte dès le prochain match.
 
De manière plus générale, on a assisté à un football champagne en ce dernier dimanche de février. Des appels de balle de toutes parts, des centres tendus sur le point de penalty, des passements de jambes spectaculaires et utiles, des tacles virils mais toujours respectueux de l’adversaire, des tirs violents et soudains à mi-distance, des balles arrêtées toujours bien exploitées… Bref, un vrai récital, sans fausse note. Et ceci en dépit de la qualité de l’adversaire. Ce dernier, par la voix de son entraîneur, impressionné par le collectif rouge et noir, s’est dit soulagé de ne pas avoir concédé une défaite encore plus nette.
 
Il suffit d’observer les mines réjouies des plus jeunes en fin de match pour savoir ce que peut encore demander le fantastique public neuchâtelois à cette incroyable machine à vaincre ; que cela recommence ! La bruyante ovation qui a retenti au coup de sifflet final est là pour en témoigner. Les plus anciens n’avaient jamais vu ça. «On se croirait à Anfield Road», pouvions-nous entendre à la sortie du stade. «Vivement Manchester, le Bayern ou Barcelone»,  déclaraient les dirigeants xamaxiens en conférence de presse !


La fête a été totale après ce festival !

Depuis bientôt 5 mois, Xamax est irrésistible. Non seulement les joueurs donnent le maximum mais les dirigeants, aussi, mettent tout en oeuvre pour que l’équipe devienne encore plus forte. Au début de la saison déjà, le marché des transferts avait souri aux locataires de la Maladière puisque Damien Tixier avait pu être engagé. Dommage d’avoir dû se passer de ses services aujourd’hui. Son art du placement, son sens de la relance et sa capacité à se contrôler tout au long d’un match auraient certainement permis à Xamax de gagner encore plus facilement. 
 
Au sujet des transferts, le président Bernasconi a confirmé l’arrivée prochaine de l’attaquant ivoirien Gérard Gohou. Surnommé «le magnifique», il était convoité par les plus grands clubs européens et sud-américains. Il a finalement choisi Neuchâtel pour la gestion humaine de ce club ambitieux. «Nous tenons à aider le continent africain, c’est pourquoi nous engageons régulièrement des joueurs de cette partie de la planète», précise Silvio Bernasconi entouré du sympathique directeur sportif, Paolo Urfer. «Nous ne permettons pas seulement à ceux-ci de mener une existence meilleure en les payant décemment, nous proposons également à tous les membres de leurs familles de découvrir un autre pays, une autre culture. Nous sommes heureux de les loger chez moi ou chez Paolo, ce dernier leur fait également visiter la région au volant de sa Porsche Cayenne. Et oui, le football c’est aussi une histoire de famille !»
 
Après de telles déclarations et un tel match, la polémique à propos de Julio Hernan Rossi, ridiculeusement enflée par bon nombre de médias, n’a plus lieu d’être. Vivement dimanche prochain et la venue des Young Boys ! Une rumeur court depuis quelques heures : quelques billets seraient encore disponibles. Dépêchez-vous, il s’agit d’un spectacle à ne manquer sous aucun prétexte !

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch Retour à la réalité :

Neuchâtel Xamax – St-Gall 0-3 (0-2)

Maladière, 3450 spectateurs (record négatif !).
Arbitre : M. Zimmermann.
Buts : 10e Lang 0-1. 19e Frei 0-2. 80e Merenda 0-3.
Xamax : Ferro; Geiger (46e Ismaeel), Besle, Hodzic, Edjenguele; Ba; Varela (74e Gashi), Dampha (35e Aganovic), Wüthrich, Nuzzolo; Kulijc.
St-Gall : Vailati; Zellweger, Koubsky, Schenkel, Fernando; Nushi, Lang, Costanzo, Pa Modou (83e Owona); Frei (79e Merenda), Frick (73e Abegglen).

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8 Commentaires

  1. Ouais en même temps ça fait mal, parce que j’ai vécu des matchs comme ça à la maladière sous l’ère Facchi avec Stilike, Givens, Lüthi et d’autres… un xamax-real madrid par exemple 🙁

  2. Le seul résultat positif de ce match aura été la lecture de ce billet d’humeur fort bien envoyé !
    Bravo et merci !

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