Même pas peur !

Les Soleurois sont la surprise de cette saison. Les meilleurs pronostiqueurs autoproclamés les voyaient batailler jusqu’à la fin pour arracher une improbable 7e place, alors que votre serviteur, pétri de sa science confuse, les voyait au mieux au niveau de feu Young Sprinters. Retour sur un deuxième volet de ces play-off où seul le score était tendu.

Cette partie se déroulait sous les yeux légitimement jaloux d’un Gary Sheehan qui se demande encore pourquoi des torrents de haine ne se déversent pas d’un secteur visiteur tout à fait correct et civilisé, en regard de certains confins aussi peu accueillants que montagnards. Après avoir battu la première ligne ajoulote, dont le but premier était de redonner un semblant d’espoir à toute une région, qu’allait-il advenir de cette demi-finale présentée comme celle de tous les dangers ? Allions-nous assister à un duel à distance des deux meilleurs gardiens de ligue B, mis en évidence par des blocs très offensifs ? La différence allait-elle se faire sur la défense ou sur le jeu physique ?

Il serait superfétatoire de détailler par le menu les innombrables occasions de part et… ben non, de part. Tout le match ne fut qu’une expression de puissance et d’autorité des protégés du général van Boxmeer et un festival de parades à la désespérée des poteaux ou de Leimbacher. J’exagère ? Nullement ! Au point qu’à 0-0 à la fin du premier tiers, le LHC avait fait le plus dur et ne pouvait plus perdre. Il ne lui restait donc qu’à gérer cet avantage durement acquis jusqu’à la fin de la partie.

Süper-Olten

Olten paraissait plus qu’emprunté, au point de surutiliser sa ligne d’étrangers, seuls véritables dangers pour Mona. Bis repetita des quarts de finale ? Même pas, vu que le futur duo de Langenthal est bien moins tranchant que l’anti-fairplay Desmarais. L’entraîneur Ratushny tenta bien de renverser l’équilibre des forces en envoyant coup sur coup une 6ème souris sur la glace, mais cette décision ne fut pas schmutzo-compatible, au contraire de divers séchages litigieux de Lausannois élancés en direction d’Urban Leimbacher. Les Soleurois n’ont donc été menaçants que sur des garbage goals ou en contres, très décevants pour le prétendu deuxième de la saison régulière.
Pourtant si prompt à déglinguer la moindre performance en-deçà des légitimes attentes d’excellence des Lions, il me serait très difficile d’exercer ma mauvaise foi habituelle face au sentiment de force tranquille que rien ne put ébranler. Mais si l’improbable se produisait, la chute n’en serait que plus violente. S’il fallait mettre des bémols, ce serait à Banham, qui n’a décidément pas trouvé ses marques. Sinon, au niveau défensif et malgré l’absence de Keller, les Stalder, Schilt et Leeger étaient impressionnants d’aisance, au point de pardonner les quelques errements défensifs qui ont conduit aux rares actions des Souris.


L’habitat urbain de Leimbacher.

Très solides défensivement malgré quelques risques pris inutilement, le box-play fut également concluant, et c’est à relever ! Un fore-checking très haut permit bien souvent d’installer un véritable jeu de puissance à cinq contre cinq avec d’excellents Gailland, Lussier ou Schnyder. Etait-il bien nécessaire de passer la surfaceuse sur la moitié de patinoire qu’occupait Mona ? Oui, mais seulement pour éviter un énième psychodrame sur la prétendue arrogance d’un club qui n’a décidément rien à faire en LNB. Quel plaisir d’assister à un jeu séduisant, rythmé, extrêmement correct et solide devant 5223 spectateurs comblés ! Surtout qu’avec un peu plus de réussite ou sans l’impeccable Leimbacher, un score de 12-0 aurait encore été flatteur pour les Soleurois.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Olten 3-2 (0-0 2-1 1-1)

Malley, 5223 spectateurs.
Arbitre : M. Schmutz.
Buts : 24e Campbell (Kelly/4c5!) 0-1, 25e Miéville (Fedulov, Gailland/5c4) 1-1, 38e Gailland (Fedulov, Miéville/5c4) 2-1, 50e Miéville (Fedulov/5c4) 3-1, 51e Ruotsalainen (Kelly) 3-2.
Pénalités : 3 x 2’ + 1 x 10’ (Schilt) contre Lausanne ; 6 x 2’ contre Olten.
Tirs cadrés : 39-17 (18-4 12-5 9-8)
Lausanne : Mona; Zalapski, Stalder; Leeger, Kamerzin; Chavaillaz, Schilt; Villa; S.Abplanalp; F.Randegger, J.Roy, Banham; Fedulov, Miéville, Gailland; St.Schnyder, Staudenmann, Bonnet; Lussier, Augsburger, Hendry.
Olten : Leimbacher; Stapfer, Pargätzi; Haldimann, Ramholt; Schnyder, Morandi qui passait par-là; Holzer, Diethelm; Della Rossa, Annen, Hirt; Aeschlimann, Campbell, Kelly; Braegger, Schwarz, Wüthrich; D.Maurer, Marcon, Ruotsalainen.
Notes : Lausanne sans O.Keller, Tremblay, Frunz (blessés), Chabloz ni Cadonau (surnuméraires) ; Olten sans Meister, Bloch ni Schwarzenbach (blessés).

Écrit par Yves de St-Aÿ

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.