Présomption d’innocence

CC ou comment salir la réputation de plusieurs joueurs en ne se basant sur rien du tout. Le boss valaisan a tout simplement accusé des joueurs de tricherie avec des argumentations aussi développées que «il vient de s’acheter une Porsche» ou «il était au casino deux jours avant le match». N’avait-il pas une autre idée derrière la tête ?

Roulette macédonienne

Accuser Mitreski ou Dos Santos de jouer à la roulette deux jours avant un match, c’est comme attaquer un fonctionnaire pour s’être pris une mine un samedi soir… En gros, tant qu’ils assument le lundi matin, on s’en tape ! Le problème c’est que depuis quelque temps, autant le Macédonien que le Brésilien n’assument plus tellement. Le récupérateur a un forfait kilomètres qui l’empêche de courir sur le terrain sous peine d’être taxé alors que l’offensif n’est que l’ombre du joueur qu’il a été à GC. A partir de là, quoi de mieux qu’un prétexte bidon pour foutre dehors deux joueurs devenus des boulets pour l’équipe et les finances du «CC FC» ?  Avec l’affaire Serey Die qui a éclaté quelques jours auparavant, il est tellement simple de créer un amalgame entre les soupçons de tricherie grave et le simple fait de jouer au black-jack.
En gros, Tintin nous gratifie d’une belle stratégie communicative en associant deux évènements dont le lien est inexistant afin de diffamer tous les participants. En synthétisant,  le lecteur moyen associe maintenant Mitreski et Dos Santos au mot tricheur. Bien joué !

L’empire contre-attaque

Malheureusement, l’astuce du président valaisan n’est pas passée aussi inaperçue que notre penseur l’imaginait. Et c’est tout naturellement que les deux membres du contingent sédunois ont saisi leurs avocats (le même en l’occurrence) pour ne pas voir leur nom sali. Chapeau ! On sait que sur le terrain judiciaire, il est dur de faire courber l’échine du Bertarelli de la vallée du Rhône…
Pour rester dans le camp judiciaire, Serey Die a lui aussi passé un coup de fil pour laisser son homme de justice gérer le cas de ce que je juge comme étant une diffamation et un «salissage d’image»  totalement gratuit. Depuis quand un président tire à boulets rouges sur l’un de ses meilleurs joueurs sans preuves l’accablant ? Peut-on salir la réputation d’un joueur en se basant sur un argument aussi plat que «il a changé de numéro de portable le mois passé» ou «il vient de se payer un gros SUV» ?
Un petit tour sur le parking du centre d’entraînement à Riddes vous fera constater que les Porsche Cayenne sont légions dans l’équipe valaisanne tout comme les grosses Audi. La seule exception étant la Lamborghini Gallardo de Mpenza…
Même s’il est blanchi, le nom de notre milieu ivorien restera à jamais souillé par une affaire dans laquelle il n’a peut-être jamais eu vent… Tout cela pour un saut d’humeur, certes ridicule, mais qui arrive tous les week-ends sur les terrains de football.

Faut toujours que ça foire quelque part !

Alors que l’extra sportif n’est guerre réjouissant du côté de Tourbillon, le côté sportif a lui pris un sacré lifting depuis une semaine. Après le sursaut d’orgueil face à Lucerne, c’est avec les trois points que l’équipe valaisanne est revenue du Brügglifeld. Bon, face à une équipe que même Xamax arrive à battre, ça donne directement moins de relief à la victoire mais on notera tout de même l’apport comptable.

Le vrai test avait donc lieu samedi soir face à l’ogre bâlois qui écrase tout depuis la pause hivernale. Impressionnant de réalisme, le visiteur rhénan aura mené deux à zéro. C’était sans compter sur ce nouvel esprit (valaisan ?) présent depuis peu dans le collectif sédunois. Des réussites de Marin et M’Penza viendront rétablir la parité au tableau d’affichage.  Le score aurait presque pu tourner à l’avantage de la bande à Tholot si Mpenza n’avait pas galvaudé un caviar en fin de match. On le lui pardonnera tant le Belge fait la différence !
Le futur s’appelle de nouveau Bâle et se joue jeudi au stade Saint-Jacques. La bonne dynamique se doit d’être confirmée sans quoi la quatrième place risque de s’éloigner à petits pas.
Photos football Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

FC Sion – FC Bâle 2-2 (0-1)

Tourbillon, 11’800 spectateurs.
 
Arbitre : M. Kever.
Buts : 11e Streller 0-1, 62e Streller 0-2, 65e Marin 1-2, 78e Mpenza 2-2.
FC Sion : Vanins; Sauthier, Vanczak, Alioui, Paito; Fermino (71e Prijovic), Obradovic; Marin (75e Crettenand), Dominguez, Yoda (75e Serey Die); Mpenza.
FC Bâle : Colomba; Inkoom, Abraham, Cagdas, Safari; Huggel; Shaqiri, Da Silva (78e Gelabert), Stocker (60e Zoua); Chipperfield (54e Cabral), Streller.
Cartons jaunes : 36e Shaqiri, 40e Vanczak, 51e Sauthier, 60e Inkoom, 78e Mpenza, 81e Streller et Zoua.

Écrit par Ernest Shackelton