Encore 3 !

A ce stade-là de la saison, il est de plus en plus difficile de se réveiller le lendemain d’un match et de se plonger aussitôt dans son résumé. Non pas que l’on y porte moins attention, au contraire, mais ce type de rencontres se vit plus avec les émotions qu’avec un réel esprit analytique, et franchement, déjà que d’habitude c’est très peu ma passion de vous parler tactique, mais alors là, c’est carrément impossible.

Il n’y a pas de doute, c’est quand même de la merde ces play-offs ! Tu te lèves le matin en pensant au match du soir ou à celui de la veille, tu t’endors en y pensant, tu subis les théories vaseuses de tous les intermittents du spectacle qui se prétendent subitement spécialistes, tu picoles deux fois plus, tu traverses dix fois la Suisse en trois semaines, tu te laisses pousser la barbe. Bref, trouvez-y moi un point positif ?! Et pourtant, qu’est-ce qu’on aime ça !Oui, on aime cette tension extrême qui nous habite à chaque match, et qui, à peine redescendue après une victoire, remonte pour le match qui suit. C’était le cas en quart, c’était le cas en demi, alors imaginez ce que c’est en finale… Enfin, je dis surtout ça pour faire partager ce sentiment avec ceux pour qui une finale de LNA relève plus du vieux fantasme ou du lointain souvenir, que ceux comme nous qui en vivons une deuxième en trois ans.
La tension est clairement palpable quand tu rentres dans les Vernets, tout le monde semble tendu, craintif, mais aussi confiant. Chose rare, les gens prennent presque place en avance dans les gradins, et pourtant nous sommes bien à Genève. On a droit à la traditionnelle rigolade d’avant-match avec le fou du micro au centre de la glace, qui lui n’a pas évolué pour la finale. Puis, ô surprise, on nous passe une petite mélodie lente et sinistre, les gens sont debout, les joueurs ont ôté leur casque. Sûrement une minute de recueillement pour un grand compositeur local tragiquement disparu, cela a dû m’échapper. Puis ensuite, NOTRE hymne, le Cé qu’è l’aino, enfin repris en chœur pour une fois de façon bruyante.

Puis les émotions auront été variées durant ce match. Craintifs au début pendant la domination des Ours, puis la première délivrance sur le but de Tony. On se congratule, on se met à y croire de plus en plus. Puis l’énervement, suite à certaines décisions arbitrales contestables et contestées. Et le délire sur les 2 buts d’après, que l’on pense à ce moment-là suffisants pour vivre le reste du match plus sereinement. Les verres de bières s’entrechoquent, t’en fous la moitié sur ton voisin, mais apparemment la finale rend les gens moins chiants, il se retourne en se marrant et te tape sur l’épaule. C’est aussi ça une finale.
Pourtant, à peine le temps de se détendre que Berne pousse, domine, nous accule et revient au score. La tension remonte, et à cet instant, peut-être qu’une goutte de bière aurait fait déborder le vase plus que 10 minutes auparavant. Certains se bouffent les ongles, d’autres tapent les pieds par terre, mais rares sont ceux qui ne présentent aucune émotion sur leur visage.
La fin du match, vous la connaissez, et après quelques bonnes doses de frayeur supplémentaires dans les derniers instants, vient enfin la délivrance. Certes, il reste 3 matches à gagner, mais chaque victoire est un soulagement dans une série pareille.
Du coup, tu fais quoi ? Tu reprends une bière, en pensant te détendre 2 minutes, jusqu’à ce que tu remettes les pieds sur terre et que, la tension du match disparue, voici qu’arrive celle du prochain. Demain, c’est à Berne qu’on ira se rapprocher un peu plus du titre. Et on n’a pas fini de passer pas tous les états d’âme…
Hey, on y va !!
Photos Pascal Muller, cyopright www.mediasports.ch

Genève-Servette – Berne 5-4 (2-0, 1-2, 2-2)

Vernets, 7202 spectateurs (guichets fermés)
Arbitres : MM. Reiber, Stalder; Wehrli, Wirth.
Buts : 5e Salmelainen (Déruns, Savary) 1-0, 20e Kolnik (à 5 c 4) 2-0, 21e Déruns (Vukovic) 3-0, 30e Berger (Froidevaux, Josi) 3-1, 37e Vigier (Gamache, Dubé) 3-2, 52e Rubin (Salmelainen, Déruns) 4-2, 54 Conz (Toms, Kolnik) 5-2, 55e Reichert (Vigier, Dominic Meier, à 5 c 4) 5-3, 58e Vigier (Froidevaux) 5-4.
GE Servette : Stephan; Gobbi, Bezina; Vukovic, Malik; Höhener, Breitbach; Mercier; Déruns, Savary, Salmelainen; Toms, Rubin, Kolnik; Rivera, Trachsler, Suri; Maurer, Hürlimann, Conz.
Berne : Bührer; Roche, Furrer; Gerber, Josi; Dominic Meier, Hänni; Jobin; Vigier, McLean, Reichert; Neuenschwander, Plüss, Rüthemann; Berger, Froidevaux, Ziegler; Scherwey, Dubé, Gamache; Trevor Meier.
Pénalités : 6 x 2’ contre les deux équipes.
Notes : GE Servette sans Cadieux (blessé), Berne sans Goren (convalescent) et Forget (étranger surnuméraire). Savary (blessé) ne réapparaît plus dès le 2e tiers. Temps mort: Ge/Servette (27e), Berne (60e). Berne sans gardien de 59’01 à 59’49.

Écrit par Robin Dousse

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10 Commentaires

  1. Ouais Génial.

    Moi qui disait (sans trop y croire) que les miracles
    existaient en hockey lorsque Fribourg
    vennait de mettre le 3ème point dans
    son panier des quarts et que GS (1 point) semblait suivre le chemin de pénitence des Ours et Lions les années passées, cela fait vraiment du bien. Belle équipe, un coach d’enfer (même si beaucoup d’entre vous le déteste, il fait de très belles choses avec 3 fois moins de blé que d’autres), un excellent public aux Vernets. Tout bien.

    Bravo aux Aigles !
    Magnifique saison même si ça se termine sans le Graal.
    Très bel article aussi. Thank you My Dousse.

    Olivier – Zurich

  2. Ouais mais Mc Sorley il est méchant, Deruns il l’a pas volé, y’avait pas 11’000 spectateurs de moyenne en première ligue en 1992-93 alors que dans mon village, les vieux on les enterre sous le sol de la patinoire, et puis Genève c’est tous des Français (même que Gaël Monfils il était aux Vernets hier). Et c’est des gros bourgeois. Et l’arbitre il habitait sûrement Chambésy.

    Donc ça vaut pas.

    Na.

  3. Je me suis parfaitement retrouvé dans cet article, comme si j’avais vécu le match à côté de toi, Dousse. Il faut le vivre pour le comprendre!

  4. Sympa l’article, très réaliste!

    Bon j’avoue moi aussi un ptit commentaire sur Gamache m’aurait fait pas mal plaisir x)

    Enfin, j’attends avec impatience le verdict du match de ce soir… Hiiii rien que d’y penser j’ai peur xDD

  5. « On a droit à la traditionnelle rigolade d’avant-match avec le fou du micro au centre de la glace, qui lui n’a pas évolué pour la finale »

    Tu me rassures, je suis pas le seul que ce mec irrite avec ses interventions en plein match…
    Mais pourquoi il s’est mis à beugler dans son micro au début de notre 5 contre 3 ?!? On a pas besoin de lui pour comprendre qu’il faut pousser notre équipe!

    On est dans une patinoire! pas au Macumba!!

  6. Bien l’article, j’ai bien aimé, bien tourné et pas de critiques douteuses, que des faits réels, j’y étais aussi. Quelle ambiance et quelles émotions. Et pas besoin de parler de la nouvelle race canine, le Gamachien! Les médias s’en occupent et notre cher juge unique est désolé de ne pouvoir sanctionner faute de clarté dans les images, celles de Kolnik était plus évidentes. On y arrivera quand même et si ils le font ce sera d’autant plus fort!!!

    Allez les rapaces du bout du lac. Tous ensemble, tous ensemble hé ouais, ouais…

    Pour le fou du micro, il pourrait aussi arrêter d’annoncer les 50 anniversaires par match et en plein match, on les voit déjà sur l’écran géant.

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