Genève ne veut pas de la Super League

Ce samedi, tout le monde attend avec impatience le très attendu Servette – Wil. D’ailleurs, à Genève, on ne parle plus que de ça. On murmurerait dans les coursives du Stade de la Praille que notre président providentiel aurait recruté des stadiers supplémentaires. On attendrait 7000, 8000, voire 20000 spectateurs.

En effet, tous les authentiques Servettiens, comme moi, sont ravis de l’affluence galopante de ces derniers matchs. Mais est-ce que la plus fashion des villes de Suisse au plus beau lac d’Europe est-elle prête à monter dans le championnat supérieur ? Voilà l’objet de ma réflexion. Je me suis alors arrêté un instant… et j’ai réfléchi, j’ai médité.C’est là que vous dites : «Cher Grand Maître de la Sagesse du Football, nous sommes avides de ta connaissance, nous sommes tout ouïes». Mes chers élèves, soyez sincère, écoutez votre cœur ! «Qui avale une noix de coco, fais confiance… à son anus.» (Proverbe chinois) Je vous laisse méditer sur cette phrase, mes Padawans.

15h00, match à domicile contre Lugano, opération «Femmes on vous aime», nous sommes le 11 avril. Le peuple répond présent. L’affluence se monte à 5093. La raison ? Ce sont bien nos gonzesses qui ne sont pas bien sûr venus d’elles-mêmes. Les garces, elles ont profité de l’occasion pour vérifier si nous allions vraiment voir ce fameux club qui, il paraît, faisait partie de l’élite du foot suisse. C’est bon, elles sont rassurées. Apparemment, le club est bon, puisque le Servette gagne 2-0. De notre coté, nous sommes ravis et certains que nous irons au prochain match sans la dispute familiale habituelle. Mais cette fois-ci, ce sera sans elle.
Dimanche 18 avril 2010, Servette joue contre le nouveau leader, Thoune. Pour l’occasion, le club organise l’opération «Super Bock (bière portugaise) à volonté». L’opération remporte un franc succès. Les spectateurs sont plus de 6000. Nos amis portugais répondent présents. Ils n’ont pu qu’adorer leur venue, car le Servette remporte finalement le match 2-1. Cependant, comme tout habitant de la cité de Calvin qui se rend occasionnellement à la Praille, ces Lusitaniens se demandent s’ils reviendront voir un match des Grenats. Chaque section du stade ouverte au public offre comme panorama une tribune totalement fermé et vide en face. Pas facile de revenir quand on voit tous les week-ends à la télé un stade de la Luz plein à craquer.
Si nous disons que Genève ne veut pas du championnat de l’élite, nous visons également les hommes sages du canton. Les instances politiques, quoi. Nos «Yes We Can». Comment promouvoir la venue au stade de la Praille d’un club du pays des racailles, des voleurs de femmes et de boulot, l’Evian Thonon Gaillard FC ? C’est comme donner un super gros tacle au seul bon joueur de notre camp qui revient de blessure. Quel Genevois oserait le faire sur Don Julian Esteban, actuellement en convalescence ? De mon avis, c’est enlever de son identité le club phare de la ville au moment où il en a le plus besoin. Alors que les affaires sportives et administratives vont apparemment dans le bon sens, les supporters n’auront pas la possibilité de s’identifier pleinement au club, comme c’était le cas aux Charmilles. Si les Genevois ne sont pas forcément fiers d’avoir un stade au trois quarts vides, y faire venir un club étranger ne rendra pas leur fierté aux supporters. Si la venue de l’ETG FC se confirme, la culture servettienne sera touchée. Mais bon, Post Tenebras Lux. On en a vu d’autres.

Mesdames, Messieurs, stop, un instant, s’il vous plaît, je sens votre émulation. Je rappelle, ce site est bel et bien là pour vous faire réagir. Notre site prétend s’occuper de vous, Servetiennes, Servettiens, jusqu’à ce que la TSR daigne faire des sujets sur le Servette. Restons positifs. Soyons-le, car nous avons toutes les raisons de l’être.
Tout d’abord, si les résultats positifs s’enchainent, c’est grâce aux moyens déployés par le club qui montrent ses fruits depuis le début du second tour. Ce qui semble démontrer que le club a les moyens de ses ambitions. Pour exemple, selon les dires des joueurs, le stage de Dubaï organisé cet hiver a fortement mobilisé l’équipe. Notons que le Servette a été le seul club suisse à planifier un tel camp d’entrainement à l’étranger. De plus, contrairement à ce qui est écrit plus haut, il ne faut pas considérer les dernières affluences comme superficielles. Encouragés par les nouveaux spectateurs et les bonnes performances, les habitués du stade d’avant la faillite reviendront assurément la saison prochaine. Si mes souvenirs sont bons, ils étaient en moyenne plus de 6’000.
Alors, est-ce que Genève est prêt à supporter une équipe de Super League ? Pour l’observateur non averti, les choses peuvent paraître fébriles, indécises. Cependant, les Servettiens de cœur savent que quelque chose de grand, dont ils ne connaissent pas forcément l’aboutissement, est en train de se préparer. Allez le Servette de bleu !, de bleu ! Tous à la Praille, ce samedi !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Hervé Debon

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5 Commentaires

  1. OUAI serieux dit donc il a du franc parle ce garcon saperlipopette, j aime les articles comme ca GARDE PAS TA LANGUE DE TA POCHE mon gars et sors nous du gros cliche servettien ahahahah

  2. Bon article.
    Je comprend pas pourquoi Genève n’accepterai pas l’ETG FC à la praille!
    Il y aurait moyen de faire de la recette en louant le stade. Et je vois pas trop ce que « la culture servettienne sera touchée » signifie.?
    A ce que je sâche l’Inter et l’AC jouent dans le même stade sans soucis d’identité!

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