FC Sion : bilan morose

En corrigeant Saint-Gall sur le score de 5-1, Sion a ponctué une saison que je qualifierais de morose ou sans saveur. Morose dans le jeu, morose dans l’attitude, morose dans sa conclusion… Bref, un coup dans l’eau !

En constante végétation !

Sion n’a donc pas atteint l’Europe, objectif avoué du dictateur. En même temps, est-ce vraiment grave ? Pour tirer le vice-champion d’Arménie au premier tour et jouer devant 3000 personnes dans un stade aux sièges grenats, franchement… Il reste toujours le deuxième tour où, avec notre chance légendaire, on aurait tiré un club turc pour changer. Après Galatasaray et Fenerbahce, un petit Besiktas pour jouer un match nul à domicile et se faire dérouiller deux semaines après dans un stade surchauffé où les objets aussi agréables que des téléphones portables ou des verres de bière t’arrivent sur la nuque. Enfin bon, tout cela pour dire que ce n’est pas forcément une grande perte de laisser faire ces expériences à un autre club. On a déjà donné… C’est une réaction de frustré, je le concède, mais à part les déplacements en train jusqu’à la Praille, je ne regretterai pas grand-chose !
Revenons à la saison plus précisément. Sion nous a gratifié d’une constante végétation en milieu de classement, flirtant tantôt avec la zone de relégation et parfois avec la zone européenne. Les tragédies se sont succédées avec l’éviction programmée mais non réalisée de Tholot, le scandale Serey Die, les limogeages intempestifs de Dos Santos et Mitreski et j’en passe. Enfin, une saison classique du côté de Tourbillon à un seul détail près : on a gardé le même entraîneur de la première à la dernière journée ! INCROYABLE !
Didier Tholot a donc résisté au dirigisme de l’omnipotent président et il l’a plutôt bien fait, même s’il n’a  pas réussi à atteindre l’objectif présidentiel. Dans les tâches accomplies, on citera : avoir intégré Sauthier, donné du temps de jeu à Rochat, tiré enfin le potentiel de Dominguez, repositionné Obradovic, avoir fait preuve d’une attitude exemplaire lors du scandale Serey Die ou encore avoir su relancé Mpenza. Chapeau !

Vendeur de rêves

A peine la saison terminée, l’opération communication a commencé pour Tintin. L’année prochaine, on fera ci et l’année prochaine on fera ça ! Avec une promesse : «L’année prochaine on va intégrer nos jeunes». Perso, je suis sceptique étant donné qu’il nous l’a promis l’année passée, l’année d’avant, celle d’avant et celle d’encore avant… Peut-être même celle d’encore avant ! Enfin, c’est facile de vendre du rêve et d’aligner Neuhrohr, Delacroix, Adao ou encore Rochat dimanche dans un match sans enjeu face à un adversaire venu pour faire de la figuration. Il faudrait que ce genre d’apparitions soient plus régulières et qu’on fasse confiance régulièrement à la jeune garde sédunoise, pas seulement dans ce genre de match sans enjeu ni intérêt.
Ce qui est clair, c’est qu’un grand nombre de contrats n’ont pas été renouvelés et qu’il va falloir compléter l’effectif. Elmer (Aarau) a déjà signé, un retour au bercail de Morganella (Palerme) est envisagé et l’éventuel engagement de Lang (Aarau). Je me réjouis déjà des trouvailles de l’été, je parle bien sûr des variantes à Chassot fin aôut. Après le génie paraguayen, je mise sur une destination tout aussi exotique. Je vois bien un attaquant panaméen international ou alors un défenseur néo-zélandais repéré à la Coupe du Monde… Qui vivra verra !
Pour ce qui est de l’entraîneur, petit à petit le dictateur retire les pouvoirs à Tholot et s’arrange pour placer ses pions à la place. L’assistant a été démis de ses fonctions et «les pouvoirs de l’entraîneur seront limités par rapport à cette saison», dixit CC. Comprenez : «Je recommence à tirer les ficelles parce qu’on a pas eu l’Europe».

Parenthèses finlandaises

La saison s’achève et mon aventure comme chroniqueur du FC Sion est mise entre parenthèses. Les études m’emmènent dès le mois d’août dans une contrée nordique, et ce jusqu’à Noël. Dès lors, si un lecteur est intéressé par ce poste vacant jusqu’à fin décembre, voire plus, qu’il montre son intérêt à la rédac en lui écrivant un e-mail. L’exercice est intéressant et c’est toujours sympa de se faire démolir par des forumeurs aigris parce qu’on écrit pour CartonRouge.ch…
C’est avec grand plaisir que je vous ai relatés les péripéties d’un club vraiment pas comme les autres. Président atypique, joueurs multiculturels et entraîneurs à répétition, l’environnement du club valaisan est pour le moins chahuté ! Certes, ma plume a souvent été critique et parfois très négative, voire méchante, envers ce club qui ne tourne pas toujours très rond mais une chose est sûre, je le porte dans mon cœur comme aucun autre. J’aime profondément partager une bière à la cantine sous un gradin pourri qui menace de s’effondrer à chaque chant. Je me réjouis aussi de gagner la Coupe dès que je me rends à Berne ou encore priver YB d’un titre chaque fois que je le peux. J’adore reprendre l’hymne valaisan le plus fort possible après une victoire… Je suis fan des théories d’apéro. J’aime incendier Bühler, applaudir Mpenza, encourager Obradovic, soutenir Serey Die ou encore admirer Vanins. Bref, j’aime ce club et l’amour ne s’explique pas toujours…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Ernest Shackleton