Navijajmo skupaj za Slovenijo !

La participation de l’«Ekipa» au mondial sud-africain ? Tout simplement un conte de fée face auquel il est difficile de ne pas se laisser envoûter ! Ce jeune pays, tout juste majeur et qui n’a pas encore fêté ses vingt ans d’indépendance (1991), participera à sa deuxième phase finale d’une Coupe du Monde après la désastreuse campagne de Corée du Sud et Japon en 2002. Partons ensemble à la découverte de ces contrées magiques, géographiquement peu distantes de notre pays, mais méconnues du grand public !

1) Pourquoi ai-je choisi de présenter ce pays ?Je ne vais pas te le cacher plus longtemps, la Slovénie me fait rêver. Cette petite nation de 20’000 km2 (un peu moins de la moitié de la superficie de notre grandissime Suisse) et son «Ekipa» représentent quelque chose de magique à mes yeux. Un si petit pays, dont l’on n’entend heureusement jamais parler (je dis heureusement car la presse à sensation ne s’intéresse apparemment qu’aux misères de ce monde et cela signifie probablement que les Slovènes mènent une existence somme toute paisible) et qui compte tout juste 2 millions d’habitants a éliminé l’ours russe en barrage (17 millions de km2 et 142 millions d’habitants). C’est bien la preuve indéniable que les Teutons de la célèbre entreprise Adidas n’avaient pas tort : «Impossible is nothing» !
2) A quoi sert ce pays ?
Ce pays sert à nous montrer, à nous les Suisses, qu’il est vrai que nous pouvons nous estimer heureux et fiers de participer à un mondial, mais que de plus petites nations que la nôtre peuvent réussir des choses incroyables. Ça fait mal, mais la Slovénie produit un effet «anti hyperbolique» qui banalise la qualification de la troupe du général Hitzfeld. Cependant, comme partout, il y a toujours le revers de la médaille. En effet, comme la  géante Russie a été privée de mondial par les Slovènes, cela annule l’effet «anti hyperbolique» de la Slovénie.
3) Comment se sont-ils qualifiés et surtout pourquoi ?
La Slovénie est arrivée deuxième d’un groupe 3 difficile, derrière la Slovaquie et devant la République tchèque, l’Irlande du Nord et la Pologne avec une marge confortable de respectivement 4, 5 et 9 points d’avance. Grâce au système très équitable mis en place par l’Union des Extirpateurs de Fric Acolytes (UEFA), la Slovénie s’est retrouvée à devoir batailler face à la redoutable armada russe. Cependant, les «Suisses de l’est» étaient bien déterminés à montrer aux compères de Nyon que le bâton posé entre leurs solides roues tout-terrain n’était pas d’envergure suffisante pour empêcher l’inéluctable : la Slovénie méritait de disputer ce mondial sud-africain.

4) Pourquoi vont-ils gagner la Coupe du Monde ?
Parce que c’est une équipe qui ne sera même pas prise en considération. J’ai déjà vu de mes propres yeux des personnes faisant de brèves analyses équipe par équipe et lorsqu’elles avaient terminé avec la 31ème équipe, perdaient leurs rares neurones à chercher la 32ème qui n’est autre que l’«Ekipa Slovenija». Bref, tu vois le truc, cette équipe risque certainement d’être trop sous-estimée. De plus, lorsque l’on voit que la Slovénie devra affronter l’Algérie et les USA, on se dit qu’il ne s’agirait en fin de compte pas d’une énorme surprise que de voir nos amis de l’est passer le 1er tour derrière l’Angleterre.
5) Pourquoi vont-ils se faire éliminer au premier tour ?
Car c’est une équipe qui compte beaucoup de bons joueurs mais pas de joueurs de «Weltklasse» comme dirait notre cher Ottmar. De plus, les Slovènes possèdent un réservoir très étriqué avec des joueurs évoluant pour la plupart dans des clubs peu huppés. A vrai dire, cette sélection est un gros point d’interrogation.
6) Qui sont les joueurs à surveiller ?
Robert Koren est le capitaine de l’«Ekipa». Avec ses 45 sélections sous le maillot national, ce milieu de terrain du West Bromwich Albion est le meneur de jeu de la Slovénie. C’est Koren qui est titulaire à ce poste fondamental où, on l’espère, dans notre équipe de Suisse, Inler sera inspiré. En outre, le secteur offensif composé de l’inévitable duo Dedič-Novakovič sera à surveiller de très près. Novakovič de façon particulière, qui évolue à Cologne, devra être serré par les défenseurs «aaa» (algériens, américains et anglais). De plus, le dernier rempart de l’Udinese, Samir Handanovič, s’est fait un nom dans la péninsule italienne, et quand l’on sait que les Italiens ont toujours excellé dans le rôle de gardien…
7) Qui sont les joueurs à ne pas surveiller, mais dont on peut éventuellement se moquer ?
On ne se moque jamais d’un Slovène. D’autant plus s’il a réussi l’exploit d’emmener son équipe en Afrique du Sud en contournant le piège mis en place par les hautes instances footballistiques ! Même s’il n’a jamais évolué et qu’il n’a uniquement apporté le thé et nettoyé les chaussures de ses coéquipiers, ce joueur mérite le respect car il a été (in)directement impliqué dans quelque chose d’historique !
8) Une bonne raison de les supporter ?
Il n’y a pas qu’une raison de les supporter. On peut les supporter car ce sont nos compatriotes de l’est. On peut être pour eux en se rappelant les mythiques joueries de Zlatko Zahovič. Ou tout simplement en espérant voir les Etats-Unis et l’Algérie se faire éliminer et éviter ainsi d’être intoxiqué par le nuage de fumée émanant du feu bouté aux bateaux de la côte méditerranéenne. Mais aussi, il est légitime de supporter la Slovénie et d’espérer que le conte de fée perdure, d’autant plus si l’on est servettien et que l’on se rappelle du passage d’Ermin Šiljak sous le maillot grenat (de 1997-2001, 4 saisons et 11 buts inscrits), joueur qui a pris sa retraite en 2006 et qui est ancré dans l’histoire du football slovène en ayant réalisé 14 buts en 48 sélections, devenant le troisième meilleur buteur de l’équipe nationale.

9) Une bonne raison de ne pas les supporter ?
Si l’on n’est pas slovène, ou si l’on est algérien, américain ou anglais, c’est plus que compréhensible. Aussi, si l’on veut absolument se mettre dans la peau du favori et que l’on préfère supporter le Brésil ou l’Espagne tout en étant suisse, la Slovénie ne fera pas l’affaire.
10) Bon d’accord, mais sinon ?
Il ne nous reste qu’à espérer que la fête soit belle et que les télévisions qui retransmettront les matches (les génies de la TSR surtout) auront la belle et simple idée de baisser la puissance des micros dans les stades afin que l’on n’ait pas à se faire «vuvuzuler» 270 minutes par jour et éviter ainsi de devoir se soumettre à des interventions chirurgicales suite à l’explosion du tympan, de l’enclume, de l’étrier et de toute la caisse à outils de nos oreilles.

Écrit par Grégory Soldati