Exotique, mais terne…

Entre deux candidats autoproclamés aux demi-finales (si si), nous avons assisté à un match exotique, certes, mais terne à en crever, comme trop souvent depuis ce début de Mondial. Si une de ces deux équipes atteint son objectif, on pourra franchement dire que le foot est très malade. Heureusement, ça semble tout simplement impossible.

1. Le résumé.Deux occasions de part et d’autre. Autant dire pas grand chose à résumer. Chacune des équipes a décidé de tout miser sur sa star et on s’est vite rendu compte qu’autour de ces deux stars, on n’assisterait pas à une révélation inattendue. Comme le 95% des rencontres de cette Coupe du Monde, c’est une partie à jeter aux oubliettes.
2. L’homme du match.
A mon sens, il n’y a eu que deux hommes dans ce match. Un dans le secteur offensif nippon, Keisuke Honda et un dans le secteur offensif camerounais, Samuel Eto’o. Comme on est légitimement en droit d’attendre plus de la superstar de l’Inter, c’est Honda qui gagne. Si les Japonais en alignaient 11 comme lui, pas de doute que leur objectif d’atteindre les demi-finales serait déjà un peu moins utopique.
3. La buse du match.
Le collectif camerounais. On nous annonce année après année que le Cameroun aligne une équipe technique et qu’ils vont tout dynamiter. Là, personne savait où il devait être et ce qu’il devait y faire. Du coup, on mise tout sur le seul joueur qui a vraiment la classe mondiale et on le regarde jouer. Evidemment, en qualifs contre le Swaziland ou le Lesotho, ça peut passer, mais un cran au-dessus, ça devient difficile.
4. Le tournant du match.
Le missile sur la barre transversale de Mbia en fin de match. Les Lions auraient pu sauver un point, mais c’est déjà trop peu, un point contre le Japon, si tu veux aller en demi-finales.

5. Le geste technique du match.
Le slalom d’Eto’o dans la défense nippone en début de seconde période était impressionnant. Et, pour ainsi dire, c’est le seul geste technique (réussi) qu’il nous a été donné d’apprécier… Mais vous connaissez la suite, non ? Sinon, direction point 3.
6. Le geste pourri du match.
Je serais tenté de vous parler du coup d’envoi, mais on a déjà employé ce geste pour d’autres matchs. Décidément le niveau de cette Coupe du Monde peine à s’élever… Difficile de ressortir un geste pourri en particulier, vu qu’on en a vu pas mal. Disons, la tête tirée par Paul Le Guen qui se morfondait sur son banc et qui faisait vraiment peine à voir. Les téléspectateurs en ont-ils besoin, de ce genre d’images ?
7. L’analyse tactique.
La tactique n’est pas vraiment le fort des Camerounais que l’on a vu se perdre de vue, se tromper de sens, se placer n’importe où et tout miser sur un joueur. Performance pas très flatteuse pour le sélectionneur des Lions. Les Japonais ont gagné le match parce qu’ils sont un tout petit peu plus organisés, mais de là à parler de tactique…
8. L’anecdote.
Le temps s’écoule, paraît-il, toujours à la même vitesse et on perçoit cet écoulement différemment selon (en gros) que l’on s’amuse ou pas. Du coup, ce match a duré, à mon échelle, une bonne mi-temps de plus qu’Allemagne-Australie… Le temps relatif ça s’appelle, ou quelque chose comme ça.
9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
Une ouverture du score pourrait changer la physionomie du match.
10. La rétrospective du prochain match.
Le Japon va tenir parole et se qualifier à la surprise générale pour les demi-finales. Ça passe, il est vrai, par leur prochain succès 5-3 contre les Pays-Bas dans le match le plus prolifique de ce Mondial 2010, grâce, notamment, à un quintuplé de Keisuke Honda. Comme tout le monde le sait, les Samouraïs Bleus sont de vrais stratèges et ont délibérément joué ce premier match 23 crans en-dessous de leur niveau pour que les Oranje les sous-estiment. Bingo !
Le Cameroun va continuer à regarder jouer Samuel Eto’o pendant encore 180 minutes et va pouvoir prendre des vacances bien méritées, avec quelques buts encaissés et 0 point dans leurs bagages…

Écrit par Arnaud Antonin