C’est la crise ma bonne dame

La Ligue 1 recommence samedi. Ouais, super, youpie ! Après les folies faites la saison dernière, les clubs français sont restés quasiment inactifs sur le marché des transferts. On devrait donc retrouver les mêmes devant.

Après s’être payé Lucho il y a une année et avoir gagné son premier titre de champion depuis 17 ans (oui oui, 18, je sais…), Marseille voulait passer un palier pour être compétitif en Europe… Et bien c’est mal parti. Pire, l’OM pourrait perdre son meilleur buteur, Mamadou Niang, qui a bien envie d’aller voir en Turquie s’ils ont déjà l’euro. En prime, les Olympiens n’ont pas le pognon pour débaucher Alou Diarra, alors que la clause de départ de 7,75 millions d’euros ne représente pas grand chose pour un international dans la force de l’âge. Alors le rêve de Didier Deschamps et des Marseillais de voir arriver un buteur de grande classe devrait faire long feu…Au Vélodrome, qui sera couvert et agrandi dans trois ans, on pense plus à refourguer les gros salaires qu’à se renforcer. Ben Arfa va être bradé en Allemagne où ses passements de jambes ne trouveront pas sur leur route des défenseurs trop farouches, Benoît Cheyrou est poussé vers la sortie mais ne trouve pas de point de chute, tandis que Morientes est déjà parti, avec un gros chèque sous le bras, en pré-retraite du côté de Chypre. Bref, l’OM aura fort à faire pour conserver son titre, même si derrière, ça ne se bouscule pas au portillon.

La jeunesse lyonnaise

Pour le titre, Bordeaux devrait être un peu juste également. Même s’ils conservent Alou Diarra et Yoann «Nouvelle Star» Gourcuff, les Girondins sont orphelins de Marouane Chamakh, parti à Arsenal. Devant, ils devront faire du neuf avec du vieux. Cavenaghi va retrouver sa place en pointe et devrait être secondé par Gouffran. Rien de transcendant donc, même si leur nouveau coach Jean Tigana a la fâcheuse tendance de faire gagner les équipes partout où il passe. C’est vrai, il avait mis 14 millions sur la table pour faire venir Steve Marlet à Fulham… Mais tout le monde peut se tromper.
A Lyon, déjà, c’est pas terrible non plus. Bodmer, Boumsong, Clerc et Govou sont partis et laissent leur place à une seule arrivée jusqu’ici : Jimmy Briand. Mais le Spartak Lyon a des jeunes à revendre et nombre d’entre eux viennent de fêter le titre de champions d’Europe M19. A suivre plus particulièrement : Yannis Tafer, le «nouveau Benzema» (les putes en moins) et Alexandre Lacazette, buteur décisif à Caen contre l’Espagne. Si l’OL ne regagne pas le titre, espérons pour les Gones qu’ils seront enfin débarrassés du tortionnaire Claude Puel.
La grosse cote, à l’heure de miser sur le prochain vainqueur du vilain Hexagoal, c’est Lille. Les Dogues ont fait rêver tout le monde la saison dernière, avant de crever au poteau lors de la dernière journée, laissant Auxerre se qualifier pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Les Nordistes avaient l’habitude de se faire saigner à chaque mercato, mais puisque plus personne n’a de pognon, Hazard, Gervinho et compagnie restent dans le Nord. Tant mieux pour eux et pour nous, le LOSC est une des seules formations à attaquer à outrance et à égayer Jour de Foot.

Paris sera magique

Une autre bonne surprise pourrait venir de… Paris. Si si, ne riez pas, le club de la capitale s’est jusqu’ici judicieusement renforcé, même si la défense, sauf Sakho, reste marrante. Avec Nenê sur le flanc gauche et Bodmer aux côtés de Makelele au milieu, cela donne un rendu intéressant. Hoarau et Erding vont bien finir par s’entendre devant et Coupet, si vieux soit-il, est une valeur sûre. A mon avis, si la «pacification» des tribunes lancée par Leproux n’engendre pas un nouveau bordel total dont le PSG a le secret, Paris pourrait connaître une belle saison.
Autrement, Auxerre, Toulouse, Montpellier, St-Etienne, Nice et compagnie ne font pas rêver, mais par contre, il conviendra de se méfier de Monaco et de Rennes. Les premiers se sont considérablement renforcés en attendant la signature de Dieumerci Mbokani, énorme au Standard Liège. Les seconds ont aussi été sérieux, engageant vite et bien de nombreux renforts. Nul doute qu’ils seront à la lutte pour l’Europe en mai prochain.
A suivre également la saison du sympathique club d’Arles-Avignon. L’ACA a commencé la saison en virant son entraîneur pour le reprendre dans la foulée. Avec le plus petit budget de L1 depuis des lustres, la formation arléo-avignonnaise a engagé à peu près tout et n’importe quoi histoire de faire le nombre et évoluera dans un stade qui peut contenir 17’000 personnes, dont une bonne quinzaine de milliers sur des structures «furianesques». Espérons que son destin ne sera pas similaire à la triste expérience vécue par Istres à l’époque… Pas facile d’évoluer dans l’ombre de l’OM dans ce coin de pays.