Le miroir aux alouettes

Ainsi, le «nouveau-futur-éventuel» (vous connaissez le refrain) repreneur du Lausanne Hockey Club n’offrirait pas toutes les garanties requises pour se payer le «joujou» après lequel il court depuis le printemps dernier. Tiens tiens…

Pourtant, lorsqu’on est sur les rangs pour tenter de s’installer à la tête des Vancouver Canucks, l’un des plus gros marchés de la Ligue nationale et évalués à plusieurs centaines de millions de dollars, c’est qu’on n’est pas totalement à la rue financièrement. Bon, quand ensuite tu te fais jeter de Kloten et Zoug, tout de suite…Mais bon, passons. A l’heure actuelle, les querelles canado-canadiennes empêchent l’envol d’un LHC une fois n’est pas coutume armé administrativement (parce que sur la glace et derrière la bande, ça n’a vraiment pas l’air d’être trop ça cette année, même si «la saison commence en février» selon l’expression consacrée) pour aller goûter au niveau supérieur.

Capital + augmentation = 0

Pourtant, il n’y a pas si longtemps, les actionnaires du club vaudois étaient passés en quelques mois d’une (énième) augmentation de capital sur le thème du «club qui appartient à ses supporters» à «soit vous laissez vos actions à 0 franc, soit le club va mourir». Et maintenant ce club vaudrait quatre millions de francs sonnants et trébuchants ? Etonnant, non ?
Comment le Lausanne HC en est-il (une nouvelle fois) arrivé là ? Malgré la véhémence des propos tenus dans un éditorial de 24 Heures mardi, il est désormais clair, et ce depuis des années, que dis-je, une bonne décennie bien tassée, que le sport vaudois n’intéresse aucune des innombrables et colossales fortunes qui payent leurs «impôts» dans ce canton. Et c’est bien là le plus triste. Mais c’est un refrain connu et je m’étonne que ce sujet soit encore au centre du débat dans le quotidien vaudois.

Toujours la réputation ?

Pourtant, même des clubs mythiques, huppés et soumis à une impressionnante médiatisation tels que Langenthal et Bâle peuvent compter sur le soutien de leurs entreprises locales. L’équipe de Haute Argovie – qui ambitionnait de rejoindre la LNA il n’y pas si longtemps de ça, avant que Kevin Ryan ne se (re)mette tout le monde à dos – peut compter sur un important investissement du tissu industriel de la région. Il y a environ sept ans, les Bâlois avaient bâti une équipe de LNA avec l’aide du mécénat de deux établissements bancaires rhénans. Même Fribourg… Bref, passons. Mais la question de la réputation quelque peu écornée du LHC se pose toujours, et ce malgré les efforts pour redonner une crédibilité à ce club.
Lausanne, capitale olympique ? Peut-être, sur le papier, et parce que la ville du bord du Léman propose des avantages que d’autres cités n’auraient pas pu se permettre pour attirer tant de fédérations sportives. Le canton de Vaud, pays de sport ? Laissez-moi rire ! Lorsque c’est pour encaisser les forfaits fiscaux de sportifs richissimes, pas de problème, mais dès qu’il faut s’impliquer dans le sport de masse… Vaud, une région formatrice ? Jusqu’à ce que les clubs de «l’élite» ne s’étripent à quatre en Challenge League ou que les jeunes pousses quittent le navire à 16 ans, éventuellement. Le nouveau stade tant attendu fera un bien fou, dans l’optique de faire bouger les consciences à de nombreux niveaux. Dieu qu’on se réjouit.

Une seule personne manque…

De leur côté, le Lausanne-Sport ou le Lausanne Université Club, par exemple, n’ont pas eu le choix. Ils se sont tournés vers la formation et l’éducation. Certes, le LS ne peut pas grandir tant qu’il sera dans les mains de Grand Chelem, qui a affiché clairement sa volonté de passer la main dès qu’une personne et un projet crédible se présenteront à eux. Il reste que leurs environnements respectifs actuels sont sains, locaux et ont tout deux une vraie vision à long terme en matière de formation. Une rareté dans le microcosme du coin.
Et alors me direz-vous ? Ben alors le LHC a tout, aujourd’hui, pour voler de ses propres ailes. Avec la structure administrative actuelle, le club de Malley a renoué avec les chiffres noirs. La pyramide de formation est redevenue à peu près crédible, même si les rêves de grandeur de l’équipe première ne permettent pas à l’heure actuelle d’en récolter les fruits. Alors, pourquoi rester dépendant de spéculateurs canadiens juste bons à tenter de faire fructifier leur investissement ?
Que manque-t-il aujourd’hui, que manque-t-il fondamentalement au LHC pour avoir les moyens de ses ambitions ? Un actionnaire absent ? Non. Un mégalo canado-zougois ? Non plus. Il manque juste une personne crédible pour définir le projet sportif. C’est tout.
Et si tout cela était le fruit de George Baudry, dont l’ultime fantasme est de s’acheter le LHC en contractant un prêt fictif, de dissoudre le club, pour terminer par se déclarer en faillite personnelle le sourire aux lèvres ?

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7 Commentaires

  1. Il y a environ sept ans, les Bâlois avaient bâti une équipe de LNA avec l’aide du mécénat de deux établissements bancaires rhénans. Même « Fribourg »…

    C’est pas notre notre faute si vous n’avez pas de bons fromages! Ou une bonne banque cantonale…

    C’est toujours un truc qui m’a interpellé: le grand désintérêt des entreprises vaudoises à sponsoriser un club aussi populaire que le LHC. Ils ont bien la même chose à Genève mais là-bas c’est nettement plus compréhensible.

    Maintenant avec les mauvaises expériences faites notament au foot avec les repreneurs étranges, ce n’est pas une mauvaise chose si vous pouviez éviter ce genre de requim, sinon le rêve de Georges Baudry risquerait bien de se réaliser…

  2. Pas de bons fromages dans le Canton de Vaud ? Retournes sur ton île bora-bora…

    En redescendant de la Vallée de Joux dimanche (ou je suis allé voir le match à rattraper du groupe 4 de 4ème ligue opposant l’équipe de la Vallée de Joux 2 à la une du FC Croy, mais bon comme c’est pas un article sur le football des talus vous n’en saurez pas plus) en fin d’après-midi je me suis arrêté à la buvette du Hockey-Club-Vallorbe (club ou joue mon fiston), mais d’abord et sutout avant de descendre le col du Mont-d’Orzeires dans une laiterie combière, ou j’ai acheté un peu d’un fantastique vieux gruyère d’alpage du Mont-Tendre, un peu d’un super gruyère mi-salé, un peu d’un magnifique fromage quatre-épices, quelques splendides tommes, et un vacherin Mont d’Or tout à fait exceptionnel, était-ce du au fait que c’était le premier de la saison (rapport goût-onctuosité pour moi le meilleur fromage du monde, avant le vacherin fribourgeois que pourtant j’adore).

    Restes à Fribourg, avec tes deux fromages, ta crème-double, Paul « Baudry » Fournier, la pomme et l’Abbé-Nichon… Même le Pape est vaudois…

  3. @bora bora.

    T’en fait pas à Genève les entreprises s’investissent dans le GS.

    C’est la raison pour laquelle on a pu ressigner Gobbi pour 5 ans.

    En voici la preuve

    Cette percée a notamment été rendue possible grâce à l’engagement de plusieurs partenaires financiers de Chris McSorley et du président Hugh Quennec

    Donc tes petits commentaires déplacés tu peut les garder pour toi.

    Retourne avec ton mononeurone Heins…. vous allez bien ensemble :0).

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