Le Bayern seul au monde ?

On termine ces présentations succinctes des 36 clubs de l’élite du foot allemand par l’équipe la plus sympathique et l’équipe la plus détestable, avec entre les deux le Bayer Leverkusen de Michael Ballack. Coup d’envoi ce soir avec Bayern – Wolfsburg (en live sur la chaîne publique ARD).

Borussia Dortmund

Après la magnifique 5e place de l’an dernier, le Borussia Dortmund veut confirmer son retour dans les premières positions du foot allemand. Il n’est toutefois pas question de déroger aux principes qui guident le club depuis qu’il a de peu échappé à la faillite : miser sur les jeunes et ne pas dépenser de l’argent que l’on n’a pas. Du coup, la campagne de transfert n’a pas été des plus spectaculaires. Outre un gardien remplaçant australien (Langerak) et un Polonais venu pour renforcer quantitativement le flanc droit (Pisczek), deux arrivées à signaler : le jeune milieu offensif japonais Shinji Kagawa, acheté pour une bouchée de pain (ou plutôt de riz) mais qui a crevé l’écran lors des premiers matchs, en amical, en Coupe et en Europa League, ainsi que le nouveau prodige du foot polonais Robert Lewandowski, lequel, à 21 ans, a déjà été sacré trois fois meilleur buteur en 1ère, 2e et 3e division dans son pays. Le transfuge du Lech Poznan n’a toutefois pas encore trouvé sa place dans le 4-2-3-1 de Jürgen Klopp, son poste de prédilection à la pointe de l’attaque étant occupé par le phénoménal Lucas Barrios, qui, j’en prends le pari, va claquer plus de 20 buts en Bundesliga cette saison.
Le plus grand succès du BVB cet été, c’est d’avoir gardé ses jeunes prodiges, notamment les très convoités Barrios et Subotic (en fixant une clause de départ à 30 millions d’euros, le manager Watzke avait limité les risques). C’est donc sur cette jeunesse, les Subotic, Hummels, Schmelzer, Grosskreutz, Sahin, S. Bender et autres Götze, que va s’appuyer Dortmund. Avec en bonus à mi-terrain le retour du capitaine Sebastian Kehl, qui n’a presque pas joué en 2009-2010 et qui devrait amener sa combativité et son expérience. Le potentiel et la marge de progression de cette équipe paraissent considérables, reste à savoir si elle parviendra à assumer un rôle de favori et à prendre le jeu à son compte, ce qu’elle peinait à faire la saison dernière.
Il manque peut-être un ou deux joueurs véritablement dominants pour assurer à tous les coups une place dans le top 5 : en cas de mauvais départ, le BVB n’est pas à l’abri d’une nouvelle saison dans le ventre mou du classement ; en revanche, sur une bonne dynamique, cette jeunesse impertinente peut rêver d’une place en Ligue des Champions qu’elle avait manqué de peu au printemps dernier. Et puis, il y a aussi à Dortmund un stade et un public dont j’aurai peut-être l’occasion de te dire un mot une fois cette saison. Avec 51’200 abonnements vendus à ce jour (nouveau record d’Allemagne), le BVB a en tous les cas déjà gagné le championnat des tribunes, loin devant Schalke (43’190) et le Bayern (37’600).
Départs : Tinga (Internacional), Höttecke (Union Berlin), Ziegler (Stuttgart), Koch (Duisburg), Hünemeier (Cottbus).
Arrivées : Pisczek et Kringe (Hertha BSC), Langerak (Melbourne Victory), Kagawa (Cerezo Osaka), Lewandowski (Lech Poznan).
Pronostic : 3e.

Bayer Leverkusen

En engageant une pointure comme Michael Ballack, Leverkusen ne peut décemment pas viser autre chose que le premier titre de son histoire. Souvent décrié (à tort), l’ex(?)-capitaine de la Nationalmannschaft reste un joueur exceptionnel, qui abat un travail énorme, possède une influence considérable sur et hors du terrain et peut à tout moment surgir pour marquer des buts décisifs. Le duo qu’il va former avec son successeur désigné au Bayer, Simon Rolfes, de retour après une saison 2009-2010 presque blanche pour blessure, s’annonce assez monstrueux. Pour le reste, les Rheinländer font plutôt dans la stabilité : un seul départ important, celui du prodige Toni Kroos, lequel devrait être remplacé par une autre étoile montante du foot allemand, Sidney Sam. En attaque, le duo Eren Derdiyok – Stefan Kiessling (33 buts à eux deux l’an dernier) reçoit le renfort de Patrick Helmes, de retour après une longue blessure et plus affûté que jamais. L’ancien international allemand a déclaré qu’il était «trop bon pour faire du banc» et pour l’instant son entraîneur semble lui donner raison en titularisant un duo Helmes – Kiessling avec Derdiyok dans un rôle de joker.
Avec en plus un entraîneur expérimenté, Jupp Heynckes, quelques joueurs qui arrivent à maturité comme Barnetta, Adler, Renato Augusto, Vidal ou Kadlec et des jeunes prometteurs tels Schwaab, L. Bender, Castro, Sam ou Reinartz, Leverkusen possède vraiment un effectif intéressant. Sera-ce pour autant l’année de Werkself ? Il est tout de même permis d’en douter : la charnière centrale Manuel Friedrich – Sammi Hyypiä a beaucoup de métier mais risque de manquer un peu de mobilité, alors que le gardien Adler a la fâcheuse tendance à craquer au mauvais moment. Et puis il y a cette malédiction historique qui voit le Bayer sempiternellement s’effondrer en fin de saison. On a l’impression que même avec 12 points d’avance à trois matchs de la fin, Neverkusen trouverait le moyen de perdre le titre. On ne voit pas pourquoi il en irait autrement cette année. Du coup, malgré Ballack, Heynckes et les millions investis par les usines Bayer, ce premier titre tant attendu ne devrait pas être pour cette année. Même si Vizekusen n’en sera sans doute pas très loin (comme d’habitude serait-on tenté d’ajouter).
Départs : Sinkiewicz (Augsburg), Zdebel (Aachen), Kroos (Bayern), Petsos (Kaiserslautern).
Arrivées : Ballack (Chelsea), Sam (Kaiserslautern), Vida (Osijek), Risse (Nuremberg), Jörgensen (AB Copenhague).
Pronostic : 2e.

Bayern Munich

Généralement, chaque fois que je pronostique une équipe championne d’Allemagne, l’équipe en question se vautre lamentablement et finit éjectée des places européennes, alors espérons que la tradition sera une nouvelle fois respectée cette année. Bon, en soi, pronostiquer un sacre du Bayern n’a rien d’incongru, 16 des 18 entraîneurs de Bundesliga ont prédit un titre bavarois. «Notre seul adversaire, c’est nous-mêmes» a déclaré le manager Christian Nerlinger avec l’humilité caractéristique des Rekordmeister. L’objectif est simple, faire mieux que la saison dernière, ponctuée d’un doublé Coupe – championnat et d’une finale en Ligue des Champions, ça a au moins le mérite d’être clair.
Après avoir réalisé la campagne de transfert la plus dispendieuse de l’histoire du foot allemand l’été dernier, les Bavarois enchaînent avec la campagne la moins onéreuse de l’histoire avec zéro euro dépensé pour l’instant. Les seules arrivées sont des retours de prêt, pas toujours souhaités à Munich d’ailleurs (comme le vice-champion du monde Braafheid que le Bayern aimerait bien recaser). Dès lors, le seul véritable renfort, c’est le génial Toni Kroos, qui reste sur une saison éblouissante à Leverkusen et qui vient renforcer une armada offensive déjà au-dessus du lot pour la Bundesliga, avec les Ribéry, Robben, Olic, Gomez, Klose, Altintop et autres Müller. Avec le rouleau compresseur van Bommel – Schweinsteiger en soutien. C’est d’autant plus impressionnant que cette saison, il ne faudra pas six mois à Louis van Gaal pour imposer ses méthodes.
Les quelques réserves que l’on peut émettre sur les Rekordmeister, on les trouve en défense, avec le gardien vétéran Butt et la lourde charnière centrale Demichelis – van Buyten (même si Badstuber pourrait évoluer dans l’axe et laisser son poste de latéral au prometteur Contento). Autre petit souci, la qualité de l’effectif est telle que le Bayern comptait 11 représentants dans le dernier carré de la Coupe du Monde, soit autant de joueurs qui ne sont rentrés de vacances que début août et qui vont débuter la saison avec une préparation raccourcie. Avec en plus les absences de Robben et Olic, si une équipe entend mettre à mal la domination bavaroise, il s’agira sans doute de profiter du début de championnat pour creuser un écart. On relèvera toutefois que ce Bayern diminué et à court de préparation a déjà remporté la Super Coupe contre l’ambitieux Schalke, c’est dire si la tâche des adversaires des Bavarois s’annonce compliquée cette saison.
Départs : Rensing (?), Lell (Hertha BSC), Görlitz (Ingolstadt).
Arrivées : Kroos (Leverkusen), Sosa (Estudiantes), Ottl et Breno (Nuremberg), Braafheid (Celtic Glasgow).
Pronostic : 1er.

Etat des transferts au 20 août.

Écrit par Julien Mouquin

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