Deux monstres sacrés et trois footeux

Hasard du calendrier, le septuple vainqueur du Tour de France et le septuple champion du monde de Formule 1 se retrouvent dans la même sélection du Pigeon d’Or. En décidant de revenir à la compétition contre toute logique, ces deux monstres sacrés se sont couverts de ridicule. Les footballeurs Emile Mpenza, Mamadou Niang et Carlos Varela auront fort à faire. Qui mérite d’être sacré Pigeon d’Or de l’été ? Tu as jusqu’au dimanche 29 août à minuit pour faire ton choix !

Lance Armstrong

C’était un peu la dernière qui sonnait pour sélectionner Lance Armstrong, qui méritait bien, pour l’ensemble de son œuvre, les honneurs de notre Pigeon d’Or. L’Américain a incontestablement effectué la course de trop avec ce Tour 2010, terminé à une anonyme 23e place, à près de quarante minutes de son ancien coéquipier et grand rival Contador. Les télévisions du monde entier ont ainsi pu se repaître à satiété des images que tout le monde rêvait de voir un jour, soit l’arrogant et orgueilleux Armstrong lâché dès les premiers lacets des cols qu’il montait jadis au sprint. C’est donc par la petite porte que le Texan a quitté une épreuve qu’il a marqué de son empreinte avec un total sans doute à jamais inégalable de sept victoires.
Un palmarès inouï pour un coureur qui, dans sa première carrière, avant son cancer, était juste un puncheur qui ne passait pas la haute montagne et était limité dans les contres la montre, soit un coureur qui n’avait pas du tout le profil d’un vainqueur du Tour de France. Aujourd’hui, alors que les révélations et les indices se multiplient sur le phénomène Armstrong, il n’y a sans doute plus guère que les organisateurs du Tour, qui ne veulent pas admettre que leur épreuve n’a été qu’une vaste supercherie pendant sept longues années (et sans doute bien davantage), pour s’en tenir à la version officielle du bénéfice du doute en l’absence de contrôle positif (ce qui n’est d’ailleurs pas tout à fait exact). Lance Armstrong, ça restera un palmarès unique mais entouré de beaucoup trop d’interrogations pour entrer dans la légende.

Emile Mpenza

Emile Mpenza a une nouvelle fois fait honneur à sa réputation de joueur doué mais égocentrique en animant le feuilleton de l’été autour de son départ du FC Sion. En soi, on ne va pas le blâmer d’avoir voulu quitter le club valaisan, son ambiance délétère, ses polémiques et jérémiades incessantes, son président omniprésent et ses ambitions lilliputiennes, c’est même plutôt une preuve d’intelligence. Ce qui dérange, c’est la manière et la destination.
A partir du moment où il a entrevu la possibilité d’un contrat plus lucratif ailleurs, le joueur belge n’a même pas daigné envisager la possibilité d’honorer son contrat jusqu’à son terme et n’a eu aucun scrupule à quitter le FC Sion après le début du championnat. Ce qui dénote un manque de reconnaissance certain envers un club qui lui a permis de relancer une carrière bien enlisée. Le pire, c’est qu’il n’a même pas profité de ses bonnes prestations valaisannes pour renaître à l’ambition. Alors que le grand Ajax Amsterdam lui tendait les bras, avec éventuellement la perspective de finir sa carrière internationale en beauté en emmenant la Belgique à l’Euro 2012, il a préfère s’exiler en Azerbaïdjan pour quelques dollars de plus. Un enterrement de première classe, sans même avoir la garantie que les émoluments somptuaires qui lui ont été promis pourront lui être versés jusqu’au terme du contrat.

Mamadou Niang

L’amour du maillot et le challenge sportif, voici deux notions étrangères à Mamadou Niang. Alors qu’il sortait d’une saison exceptionnelle à Marseille, que le Vélodrome l’adulait et que la Ligue des Champions se profilait, le Sénégalais a préféré le fric du Fenerbahçe Istanbul et l’anonymat du championnat turc. Un choix de carrière d’autant plus incompréhensible que le capitaine de l’OM avait prolongé son contrat de 4 ans en 2009 et que le club asiatique, logiquement éliminé par Young Boys au 3e tour préliminaire, ne jouera pas la Ligue des Champions.
Bien sûr, la carrière d’un footballeur n’est pas longue et l’offre du vice-champion de Turquie était financièrement attractive. Il n’empêche qu’on aurait espérer plus d’amour-propre et de fair-play de la part de Niang, le soi-disant capitaine exemplaire, qui aura trottiné durant ses deux derniers matches avant d’invectiver les supporters marseillais, coupables d’avoir scandé le nom de Didier Drogba lors du naufrage à Valenciennes. Finalement, le nouveau buteur du stade Şükrü Saraçoğlu a fait le bon choix : nul doute que sa triste mentalité plaira beaucoup à Volkan, Emre et autre Kazim, trois des nombreux Prix Nobel qui peuplent le vestiaire stambouliote.

Michael Schumacher

Michael Schumacher est de la race rare des Pigeons volontaires. Alors qu’il vivait des jours heureux de paisible retraité à faire du foot et se mettre sur le toit en moto, le septuple champion du monde a décidé de revenir en F1 par la grande porte, histoire de pouvoir la quitter cette fois par la petite. Dans un sport devenu au fil des années une discipline de jeunes loups affamés, l’Allemand, du haut de ses 41 ans, ne comprend plus ce qu’il se passe et ne s’est pas adapté comme il le voulait aux nouvelles monoplaces et aux exigences de la Formule 1 moderne.
Il comptait se battre dès la première année pour le titre mondial ? Il pointe actuellement à la neuvième place avec 38 minuscules points. A 123 unités de Mark Webber, le leader actuel, et à… 56 de son jeune coéquipier, lui aussi Allemand, Nico Rosberg. «C’est la faute des pneus», dit-il pour se dédouaner, tout en affirmant qu’il se battra au sommet l’année prochaine. Avec une année de plus, encore, dans les jambes… La grande star des années Ferrari est devenu un has-been des paddocks, que les Alguersuari, Buemi et autre Kobayashi matent tranquillement pour la douzième place. Triste pigeon.

Carlos Varela

A des années lumière de la Roja, Contador, Nadal ou Lorenzo, Carlos Varela symbolise l’Espagne qui ne brille pas. L’homme aux nombreuses expulsions et aux plus de 100 cartons jaunes en 374 matches de LNA, dont l’immense majorité pour des gestes d’humeur aussi bêtes qu’inutiles, obtient une seconde nomination au Pigeon d’Or après celle d’août 2008 où il avait été battu par Riccardo Ricco.
Si certains osent prétendre qu’il possède un talent certain, ce n’est en tout cas pas par celui-ci qu’il s’est fait remarquer pendant toute sa carrière. Une carrière qui a brutalement pris fin sur un énième coup de sang suite à sa récente suspension de 3 matches, conséquence d’un comportement  injurieux envers l’arbitre-assistant lors du dernier Xamax – Zurich. Ayant constamment l’impression d’avoir été une victime, peut-être aurait-il dû au moins une fois essayé d’analyser le pourquoi du comment et tenter un semblant d’autocritique. Malheureusement, à l’instar d’un Nicolas Anelka par exemple, ce procédé ne semble pas avoir trop la cote dans le football moderne. Sans doute désireux de faire parler une ultime fois de lui, Varela a sur ce point trouvé la seule façon de réussir sa sortie.

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10 Commentaires

  1. Michael Schumacher… Il devrait sortir un livre… « comment réussir sa carrière pour mieux la foutre en l’air » …

    Et pis t’façon… j’y connais rien en foot et en vélo… donc me restait Schumi, Schumi et Schumi !!

  2. J’ai longuement hésité entre Mpenza et Niang… et pour finir, j’ai choisi Niang car je comprends un peu mieux l’envie de Mpenza de se barrer de Suisse que Niang de se barrer de France.

    Deschamps voulait monter une équipe qui brillerait en ligue des champions et voilà que Mamadou vient tout gâcher avec ses ambitions salariales… vraiment, un gros gâchis. 🙁

  3. J’ai l’impression de lire le Blick ou LeMatin..

    Concernant Niang : Il touchait 350 plaques par mois à Marseille, il en touche désormais 380 à Fenerbahce.. M’est d’avis que ce ne sont pas les 30’000 de plus par mois qui l’ont attirés.. Mais bon, vous ne pouvez pas comprendre vu votre haine à propos de tout ce qui se rapporte à la Turquie. 🙂

    Concernant Varela : Je n’ai vraiment pas apprécié la manière, mais peut-on vraiment le blâmer? L’arbitrage en ce début de saison est juste scandaleux, de quoi dégoûter du football. Le voir dans cette sélection est pire, à croire qu’il vous fallait un 5e larron pour remplir et qu’il a été choisi par tirage au sort..

    Perso’, je vote Armstrong. Ca, c’est un tricheur, doté qui plus est d’un caractère détestable.

  4. J’ai tellement aimé me « repaître à satiété des images que tout le monde rêvait de voir un jour, soit l’arrogant et orgueilleux Armstrong lâché dès les premiers lacets des cols qu’il montait jadis au sprint. » On a tellement mangé de pain noir pendant 7 ans de vaches maigres, on méritait bien cette année-là! Oh oui! pliz Lance, encore une saison!!

  5. Armstrong sans aucune hésitations.
    Par contre le texte sur Mamad’ Niang est faux me semble-t-il. Au départ c’est Marseille qui ne comptait plus sur lui, tout comme HBA. De plus Niang ne voulait pas spécialement partir en Asie parce qu’il avait refusé une première offre du club. Après, Deschamps (en désaccord avec le Directoir de l’Ohème qui est d’ailleur revenu sur ses propres propos…) a reparlé de Niang comme d’un joueur sur lequel il compte, ce qui n’a de loin pas été le cas avec tout le tapage que le club à fait pour faire signer un GRAND ATTAQUANT MONDIALE. D’ailleur ils ont signé Rémy de Nice pour 15 millions (scandale!!) et peut étre Gignac va suivre pour autant (encore plus grand scandale)

  6. 1) Armstrong (enough)… qui ne fut pas du tout « strong enough » cette année et ce, pour mon plus grand plaisir… Un pigeon indispensable pour l’ensemble de son oeuvre. Qu’il retourne au Texas vers son pote « W » et qu’ils s’étranglent tous deux à coups de bretzels…

  7. Armstrong ou Schumi ? pas facile à départager, c’est le même cas de figure: Le fameux « combat de trop » des boxeurs ou quand l’égo est tellement surgonflé qu’il a atrophié leur ceveau

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