Six belles têtes de vainqueur

La rédac te propose un plateau varié avec un déserteur, un grand malade, un hockeyeur en vacances, un des enièmes flops du FC Sion, un pilote de Formule 1 abonné aux accidents et un président à deux casquettes, zéro titre et une relégation. Qui mérite de remporter le Pigeon d’Or de mai ? Tu as jusqu’au dimanche 30 juin à minuit pour te décider.

Amir Abrashi

Vous avez aimé Petric et Rakitic ? Vous allez adorer Abrashi, la version du pauvre. Imitant ses comparses balkaniques, le désormais étranger a donc décidé de remercier chaleureusement son pays d’accueil – celui qui l’a formé et permis de se faire des couilles en or grâce à ses infrastructures et son organisation – en choisissant de défendre les couleurs de son pays d’origine, l’Albanie. A l’instar des deux ex-Yougoslaves, le comportement d’Abrashi est symptomatique d’une frange d’immigrants de deuxième génération qui s’imagine que tout leur est dû et se défilent dès qu’il s’agit de participer à la collectivité du pays qui les a accueilli à bras ouverts et donné davantage à ce qu’ils auraient dû recevoir.
On est d’accord, le talent de l’Albanais ne prétéritera en rien les turpitudes de la Nati. En plus d’être égoïste, ce choix demeure bien curieux sportivement parlant. Rappelons que le joueur de GC avait disputé l’Euro M21 ainsi que les Jeux olympiques sous le maillot à croix blanche sous prétexte que cela profiterait à sa carrière. Aujourd’hui, Abrashi préfère la solution de facilité en retournant sa veste en raison de «la trop forte concurrence au sein de l’équipe suisse». Bel exemple d’abnégation et de volonté, mais s’il se définit comme tel, concédons que sa présence aurait été inutile au sein de l’équipe nationale. Ce qui est certain, c’est que l’Albanais – sauf notre respect pour son pays – risque désormais de ne jamais connaître les joies d’une participation à une phase finale. Le seul trophée auquel il peut prétendre reste donc celui du Pigeon d’Or.

Gigi Becali

La Suisse romande a vu passer pas mal de présidents de club pittoresques mais aucun n’arrive au niveau de Gigi Becali. Fils de berger roumain devenu miraculeusement multimillionnaire après la chute du communisme, George «Gigi» Becali s’est offert un beau jouet, le club de football le plus prestigieux de Roumanie, le Steaua Bucarest, champion d’Europe en 1986 (nos nombreux fans du Barça «depuis toujours» n’auront pas oublié Helmuth Duckadam). Comme beaucoup de ses congénères, il s’y distingue par une consommation frénétique d’entraîneurs (il a même viré son parrain, la légende Gheorghe Hagi), des immiscions constantes dans les compositions d’équipe et des insultes envers adversaires, arbitres et médias. Ses méthodes de gestion erratique lui vaudront le courroux de ses propres supporters qu’il traitera de «vagabonds», allant même jusqu’à porter une échappe du club rival, Dinamo, pour les narguer. C’est également à Gigi Becali que l’on doit l’interdiction faite à ses joueurs d’écouter, après une victoire, We are the Champions, une musique d’«homosexuels donc de fous» ou le refus d’engager Florent Sinama-Pongolle «un joueur incroyable mais il est noir».
Ces paroles pleines d’esprit nous amènent à la carrière politique de Gigi Becali, menée avec un opportunisme que ne renierait pas la girouette Darbellay : député européen (avec le plus haut d’absentéisme du parlement) sous la bannière d’un parti d’extrême-droite, le saint homme (qui se présente comme le relais du Christ sur terre) est également parlementaire en Roumanie au sein d’un parti national-libéral chrétien, membre de la coalition… socialiste au pouvoir. Ces appuis politiques lui ont longtemps valu de passer entre les mailles du filet de la justice roumaine, malgré plusieurs procès pour des affaires financières et une accusation de séquestration et torture sur des loubards qui lui avaient volé sa limousine. Mais l’étoile de Gige Becali semble avoir pâli car il vient d’être condamné à deux peines de trois ans de prison ferme dans des affaires de corruption, une fois pour des matchs achetés et une autre en matière immobilière. Le bon président Becali a été appréhendé à l’aéroport alors qu’il tentait de fuir sa chère Roumanie, devenue «le pays de Satan», pour rallier Israël afin de «se recueillir sur le tombeau du Christ». Un vrai Gigi l’amoroso ! 

Sidney Crosby

L’emblématique capitaine des pingouins de Pittsburgh possède de nombreuses similitudes avec ses illustres prédécesseurs que sont Howe, Gretzky, Lemieux, Yzerman ou encore Sakic, à deux différences près : la décision dans les moments clés et l’attitude. Dans le premier cas, le Néo-Ecossais a affolé les statistiques lors de la surprenante dégelée ramassée par les Pens contre les robustes Bruins : 4 défaites de suite, 0 point inscrit et un différentiel de -2. Du grand art ! Incapable de tenir son rang et de jouer le rôle de locomotive, Cindy Crosby a non seulement sombré individuellement, mais il a aussi commis une multitude d’erreurs individuelles indignes de son rang, dont certaines ayant directement mené à des réussites adverses. Complètement étouffé par Chara et consorts, l’attaquant canadien s’est une fois de plus montré incapable de rebondir et de se montrer décisif en séries.
Pour ce qui est de l’attitude, Crosby s’est aussi montré égal à lui-même : revanchard, fourbe et chialeux lorsque les choses ne tournent pas en sa faveur. A défaut d’enquiller les buts, Cindy Crosby a surtout distribué les coups vicieux et les provocations, allant jusqu’à donner un coup de coude au gardien Rask au moment où les équipes rejoignaient le vestiaire. Nullissime. Des gestes que les modèles cités plus haut n’auraient même pas l’idée de commettre, quelles que soient les circonstances. Malgré tout son talent, Crosby n’a pourtant aucunement besoin d’agir de la sorte. S’il remporte scandaleusement le trophée Hart, le Canadien peut aussi légitimement lorgner sur le Pigeon d’Or après ce nouvel échec.

Gennaro Gattuso

Après le Lausanne-Sport le mois dernier, c’est au tour du Servette FC et du FC Sion d’être représentés dans notre sélection des Pigeons. A défaut de pouvoir pigeonner Christian Constantin, vainqueur du trophée en 2007 et donc inéligible, c’est la pseudo star de l’équipe qui paie pour les autres. Transfert choc de l’été, Gattuso s’est avéré être un immense flop, un de plus au compteur de CC. Après un début de saison plutôt encourageant, l’Italien a très vite déçu et, quand il n’était pas blessé ou suspendu, a aligné des prestations plus que médiocres. Au prix où Constantin devait le payer, on peut donc parler de couac monumental.
Passé de joueur à entraîneur-joueur au début du second tour, Ringhio a là aussi déçu. En dix matches dans la peau du coach, il n’a obtenu que dix points et n’est ensuite plus réapparu sur les pelouses de Super League dès le retour de Michel Decastel à la tête de l’équipe. Au final, le FC Sion a raté tous ses objectifs avec une élimination en demi-finale de Coupe et une piteuse sixième place en championnat derrière l’ogre thounois. Pour une formation qui visait ouvertement le titre en début de saison, la pilule est pour le moins amère. Quant à l’idylle entre CC et Gattuso, elle a tourné – sans surprise – au vinaigre avec le départ du champion du monde 2006 pour Palerme en Série B. Après avoir goûté aux excès du dictateur martignerain, l’Italien va donc se coltiner un autre président complètement mégalomane : Maurizio Zamparini, l’homme aux 44 entraîneurs en 11 saisons ! On ne donne pas six mois à Gattuso avant de se faire licencier et, entre temps, on lui offre volontiers un Pigeon d’Or comme souvenir dans son court séjour en Suisse.     

Romain Grosjean

La saison de Formule 1 n’en est qu’à son premier tiers que déjà Romain Grosjean se retrouve sur la sellette. Lors du GP de Monaco, le pilote Lotus, multirécidiviste en la matière, a été impliqué dans un accrochage dont la responsabilité lui incombe, ce qui lui vaudra une énième pénalité pour conduite dangereuse. Si la saison dernière, cette propension à démolir sa voiture et celle des autres pouvait à la rigueur être mise sur le compte de la méconnaissance des circuits et de la fougue d’un pilote qui a des choses à prouver en disposant enfin d’un volant compétitif, il n’a désormais plus d’excuses à faire valoir. Sa licence française et ses relations privilégiées avec la direction de l’écurie ont pour l’instant permis au pilote franco-genevois (pléonasme) de conserver sa place au sein d’une équipe dont le motoriste est tricolore. Mais s’il devait continuer ses frasques, Romain Grosjean finira bien par être écarté car on doute que Lotus accepte longtemps d’avoir un pilote, Raikkonen, qui lutte pour le titre mondial, et un autre, Grosjean, certes rapide sur un tour mais qui, en dehors d’exploits ponctuels, ne rallie l’arrivée que de façon épisodique. Sans compter qu’adversaires et commissaires commencent à être excédés par les inconsciences d’un pilote de plus en plus considéré comme un danger public sur un circuit de Formule 1. 

Hugh Quennec

En octobre 2010, on avait présenté une première fois Majid Pishyar au Pigeon d’Or, cela nous avait valu l’ire de nos jeunes lecteurs genevois pour lesquels on était juste jaloux des projets grandioses que promettaient Saint Majid au Servette. On connaît la suite… En juin 2012, lorsqu’Hugh Quennec connaît à son tour les honneurs de la sélection, on a eu droit aux mêmes réactions offusquées parce que l’on osait toucher à Saint Hugh le bienfaiteur. Pourtant, ce n’est pas un mystère que diriger un club sportif romand est difficile, alors prétendre en présider deux avec succès et en piloter un troisième en sous-main était d’une inouïe prétention. Au Genève-Servette HC, Hugh Quennec peut déléguer tout l’aspect sportif à Chris McSorley et se contenter de l’administratif, notamment mendier auprès des pouvoirs publics pour combler le déficit d’un budget pourtant présenté à hauts cris comme lilliputien (rires). Au SFC, Quennec n’a pas trouvé son Jesus Chris : nommer, par souci d’économie, un entraîneur viré quelques mois plus tôt n’était pas une bonne idée, tout comme la désignation d’un directeur sportif qui n’avait ni les réseaux, ni le charisme ni la disponibilité pour incarner le projet servettien. Et, après un début de saison raté, le président grenat n’a pu redresser la barre en confiant l’équipe à un quasi néophyte et en se fourvoyant dans l’octroi des dernières licences disponibles à Noël.
La situation en coulisses n’est guère plus avenante : le versement des salaires a fait l’objet de maintes spéculations ce printemps et la licence n’a été obtenue que sous contrôle et en ultime recours. Pire, le Servette s’est couvert de ridicule lorsque trois gouttes de pluie ont occasionné le renvoi d’un SFC – Sion pourtant objet d’un marketing intensif, la pelouse ayant pendant trop longtemps été laissée à l’abandon. Alors même que quelques semaines auparavant, le président Quennec paradait devant une pelouse neuve installée à prix d’or pour un Brésil – Italie de gala… Malgré ses échecs multiples, Hugh Quennec bénéficie toujours de la faveur des médias romands qui se gargarisent de ses grands projets pour le futur du Servette, comme ce partenariat avec Fluminense dont personne ne semble être au courant, à commencer par le club brésilien lui-même. Pour l’heure, les grands projets de Servette s’appellent Wohlen, Chiasso ou Schaffhouse car Hugh Quennec a réussi là où avaient échoué ses prédécesseurs Lavizzari, Warluzel, Ambrosetti, Coencas, Lüscher, Roger, Pishyar, Vinãs et compagnie : faire connaître une relégation sportive à Servette ! Les fans grenats ne s’y trompent pas : «Au moins vous avez marqué l’histoire». 

A propos Marco Reymond 470 Articles
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19 Commentaires

  1. Abrashi qui paie pour cette mauvaise politique et choix injustes qui devraient être interdits après avoir passé tout ses classes (football) dans son pays d’accueil. C’est bcp trop facile de pouvoir changer de cette manière, et surtout très couteux au pays qui les forme, et ensuite aucune compensation!

  2. En effet, il ne devrait être sélectionnable avec son pays d’origine que si la fédération suisse de football n’en veut pas.

  3. Pas d’accord pour Abrashi. Il a 23 ans et n’a jamais été appelé en équipe A. Vous voulez qu’il attende 10 ans en attendant une éventuelle convocation de la Suisse alors qu’il peut jouer avec l’Albanie ?
    De plus, rien à voir avec Petric ou Rakitic qui eux avaient leur place en équipe de Suisse.

  4. Grosjean, c’est le seul qui a failli tuer quelqu’un,
    Gattuso, il n’y peut rien, CC dégouterait même
    un joueur aveugle, sourd, muet, quadrisomique

  5. Gigi Becali, je ne le connaissais pas, mais en tout cas ça m’a tout l’air d’etre un gros pigeon d’or en puissance! Mon vote ira a lui!

  6. Bonjour, est-ce qu’un Genevois pourrait réagir aux nombreuses piques/perches lancées dans cet « article »?
    Vu l’insistance adolescente toute lausannoise, ça a l’air important pour les « rédacteurs » et tout le monde a droit a un peu de satisfaction, surtout avec l’été qui arrive.

    Moi j’ai pas le temps, désolé.

  7. @sly
    à chaque article signé Mouquin les piques contre les genevois foisonnent. Toujours les même.On est français, on a une grande gueule. Mc Sorley est méchant, Quennec est nul etc.
    So what.

    Si ça amuse la rédac tant mieux.
    Continuez.

  8. Autant pour le dernier vote le choix était dur au vu de la « qualité » des candidats, autant celui-ci est difficile car soit on ne connait pas les types, soit ils n’ont rien fait de si terrible, Perso j’aurais bien vu Michel Pont pour son coaching lamentable contre Chypre et l’ensemble de son oeuvre. C’est un chic type mais à la tv…

  9. Le titre indique : 6 têtes de vainqueurs. Moi j’en vois une 7ème (Mouquin). En gros pour ce triste personnage, si t’es genevois tu ne connais rien au hockey ni au foot, t’es con, français, etc. Si tu aimes le barça ou le réal, t’es un footix. Tout est nul à part le canton de Vaud et la Bundesliga. Le gros beauf vaudois dans toute sa splendeur, qui en plus oublie bien vite que sans Quennec, son club en bois (lhc) serait en 3ème ligue.

  10. Je trouve un peu sévère de mettre Crosby dans la liste. Je suis pas fan de lui mais il revenait quand même d’une fracture de la machoire. Après s’être nourri de soupe et de yogourt pendant plusieurs semaines on pouvait pas vraiment s’attendre à ce qu’il soit au top pendant les playoffs. Il était probablement à cours de jus. Et le reste de l’équipe a pas fait beaucoup mieux que lui, surtout Malkin et son nouveau contrat.

    http://www.youtube.com/watch?v=jj8AbjJqcCM

  11. @ Sly, Keith et Nicolas,

    Que voulez-vous, le pauvre ne fait que retranscrire de manière à peine voilée son indicible complexe d’infériorité vis à vis du Bayern ou de la Roja.

    Ce qui se conçoit aisément lorsqu’on sait combien de Lausannois, comparativement aux Français ou autres paysans de Valescos, ont activement participé aux grands succès du LS ou du LHC…… Surtout pour le dernier nommé.

    Pas pour rien qu’on a affublé ce no man’s land « d’Olympique ». Qui reflète à merveille l’absence de titres, depuis l’ère moderne, qui orne le palmarès sportif de ses représentants.

  12. Abrashi, mais Dieu que ça me fend le coeur tellement j’aime le joueur…

    Pour le coup, ça fera moins mal de voter Hajrovic le mois prochain…

  13. hehe les genevoises comme elles sont toutes irritées, faut se détendre. y’a un petit côté – fier comme un coq – derrière tout ça.

    sinon je vote Grosjean parce que il est genevois-français et parce que son baquet il pourrait le filer à Buemi. l

  14. am mare nevoie de ajtour ,nu mai stiu ce sa fac:(:(.am incercat sa fac imprumut la banca si nu am reusit ce as putea face.mai am 4 frati si datoriile ne au sufocat.am luat niste bani imprumut de la cineva..mentionez ca a fost vb de 3-4 milioane care au crescut cu cate 10,20,30 la suta pana a ajuns la 50 la suta .deci ne au fraierit pe fata au vrut sa ne ajute ji ne au bagat fara sa ne dam seama intr o camata:((:(de care nu mai jtiu cum sa scapam.As dorii sa ma imprumut de suma de care am nevoie de la cineva dar de data asta cu totul legal.la notar ..dar de la cine?? .daca as avea de la cine as returna banut cu banut inapoi ..dar nu am:(VA CER MARE AJUTOR:)

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