Ligue 1 : 13ème journée, rapport superstitieux

Dans une France choquée par la débandade contre les All Blacks, la 13ème journée de championnat s’est révélée noire à bon nombre de niveaux. Cette journée et même cette semaine ont été marquées par de nombreuses contrariétés pour le sélectionneur Raymond «Madame Irma» Domenech ainsi que pour bon nombre de joueurs frappés par de sérieuses blessures.

La sélection pour le match commémoratif des glorieux anciens de 1998 et 2000 regroupait un large éventail de ce que la France a produit de meilleur dans son football. Ratissant large, notre astrologue préféré pensait faire une profonde revue d’effectif pour affronter le champion d’Europe en titre. Mais Benzema, Mexes et Govou boitent, et le jeune phénomène qui est autant français que moi je suis bon du pied gauche, Gonzalo Higuain, refuse de venir sous les drapeaux. Clamant à tue-tête depuis quelque temps sa francité, dans le but inavouable d’être recruté par une grosse écurie européenne, à un tarif plus élevé grâce à son passeport de l’UE, le petit Gonzalo (seulement une quarantaine de matches en 1ère division argentine) s’est mis tout seul dans une situation bien embarrassante. Après avoir marqué à deux reprises contre l’ennemi héréditaire du Boca Juniors, il attira l’attention de Domenech qui, face à la montée médiatique de ce cas atypique, se retrouva dans l’obligation de s’y intéresser avant que le Franco-Argentin ne soit naturalisé et donc sélectionnable chez les Albiceleste.

A 18 ans à peine, Higuain ne comprend pas tout ce qui lui arrive. Une offre astronomique du Real (gâcheur officiel de talents), un statut de star dans son pays, une sélection chez les vice-champions du monde… Cela fait beaucoup pour ce fils à papa tout juste majeur. Il déclina donc l’offre sous prétexte que tout va trop vite et se donner le temps de la réflexion. Etonnant revirement pour ce jeune homme qui trusta les médias français pour clamer son amour à la France où il passa les dix premiers mois de sa vie…
Bref, l’autre point noir de la journée est le nombre de blessures qui commencent à affecter le championnat. Les cadences infernales commencent à peser sur les organismes et rien que ce week-end, Benzema, Govou, Mathis, Dindane, Tafforeau et j’en passe, sont sur le flanc pour des durées allant d’un à cinq mois. Ajouter à cela un total de buts en chute libre, vous trouverez aisément là du grain à moudre pour ceux qui trouvent les calendriers mal conçus.
Du côté du terrain, il a fallu être courageux pour garder l’œil ouvert pendant Téléfoot dimanche matin. Malgré une forte dose de caféine, le bâillement était de rigueur puisque avant la première page de pub, ce sont deux 0-0 qui sanctionnèrent les performances de Bordeaux contre Auxerre et de Nice opposé à Sochaux. N’écoutant que mon courage, je persévérais et fut récompensé de mon abnégation par la performance remarquable de Johan Elmander : le Suédo-Toulousain, qui s’acclimate gentiment au championnat de France, a réalisé un splendide doublé face à des Sedanais médusés et aujourd’hui enfoncés dans les tréfonds de la L1, malgré un récent changement de coach (quoique prendre José Pasqualetti ressemble gentiment à un enterrement de seconde classe).

La question du jour : combien de temps l’OM et Paris vont-ils garder leur coach ? Malgré des performances honorables sur le terrain, ces deux équipes pêchent au niveau comptable. Depuis son intronisation, Guy Lacombe n’a gagné que 8 de ses 30 matches à la tête du PSG, et Albert Emon – Albert «Pastis» Emon pour les intimes – n’arrive plus à tirer la quintessence de son groupe et Ribéry semble avoir oublié ses jambes en Allemagne cet été. Marseille 8ème, Paris 12ème, et pourtant tout semble aller dans le meilleur des mondes pour ces deux équipes et leur président respectif. Si en plus, ils n’ont pas leur crise annuelle en novembre, où va le championnat de France !?!
Dans la poche du FC Lyon* ? C’est pas faux, rien ne semble pouvoir les arrêter. Ils perdent 1-0 à cinq minutes de la fin ? Pas de problème, les deux stoppeurs en «enquillent» deux en une minute, allez comprendre.
A noter tout de même pour la bonne bouche, le sursaut d’orgueil des Monégasques, vainqueurs 4-0 à Troyes. Le sursaut est venu de ses stars, de Di Vaio ou d’une organisation tactique retrouvée ? Non, c’est (encore) une vraie pépite sortie de son centre de formation, Gakpé, qui dynamita la rencontre à lui tout seul. De quoi méditer sur leur intersaison et le chemin à suivre pour bon nombre de clubs soi-disant huppés du championnat. Ce ne sont pas Benzema, Nasri, Chantôme ou Bodmer qui me contrediront.
(*) La Ligue 1 ne pouvant compter qu’un seul club dit «Olympique», tu ne liras dans cette rubrique que FC Lyon pour désigner le club rhodanien. Des variantes sarcastiques telles que ASPPT Lyon, RC Lyon ou encore CP Lyon sont par contre toujours possibles.

Écrit par Robin Carrel

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