«Tout va très mal, Madame la Marquise»

N’ayons pas peur de regarder la réalité en farce. Je vous avertis, je vais m’autoriser des digressions. Déjà, parce que quand il s’agit d’écrire des inepties, on n’est jamais mieux servi que par moi-même. Ensuite, parce que j’aime m’y complaire. Et finalement, parce que vous préférez certainement lire quelques conneries sur ce site que de retourner tout de suite au boulot.

Ne vous méprenez pas, il s’agit bien d’un compte-vomi, pardon, d’un compte-rendu de la semaine du LHC. Mais à l’heure où s’emballe l’actualité tant primordiale (quels seront les futurs renforts du LHC pour les play-off ?) qu’anecdotique (la destitution en Tunisie de l’un des innombrables dictateurs auto-élus de la tendance extrémiste modérée), le remarquable journaliste d’investigation que je serais bien incapable d’être, se doit de se sortir les pouces du cul.

Mais au fait, qu’est-ce qui va mal ?

Revenons à nos moutons. Ou à nos brebis égarées. Ou à nos chèvres, diront certains. Vraiment ? Tout va donc si mal dans le royaume de Malley pour que l’on commence à fomenter le renversement de Sacha Weibel ? J’entends ceux qui prétendaient dès la première minute de sa prise de fonction qu’il était incompétent sous prétexte qu’il faisait des photos de mode et jouait au golf. Mais s’il fallait virer tous les incompétents, y resterait plus beaucoup de dirigeants politiques. J’entends aussi ceux qui clamaient qu’il faut attendre et qu’on verra ce qu’on verra. Ils le disaient il y a 6 mois, il y a 3 mois, il y a une semaine, et le rediront dans 4 mois.

Parmi les innombrables griefs reprochés au directoire du club, un revient particulièrement souvent : «oui mais bon, ça fait chier de pas foutre des tôles à des équipes à la con». Effectivement, c’est regrettable. Mais est-ce si nécessaire ? Devait-on s’attendre à avoir un rouleau compresseur offensif qui écraserait tout sur son passage, à l’image des camions anti-émeutes de Ben Ali ? Alors que l’on savait pertinemment qu’avec un coach comme John van Boxmeer, la priorité allait être mise particulièrement sur la défense, quitte à gagner par un but d’écart. L’adage bien connu «on gagne un match grâce à son attaque, mais on gagne un championnat grâce à sa défense» allait donc être appliqué à la lettre au LHC cette année. Et tant pis pour le hockey champagne à chaque match.
Cette saison est bien morne à ce point «qu’il ne se passe rien à Lausanne». Merde aussi, il est où notre licenciement de coach et d’étrangers à mi-novembre ? Il est où notre souffre-douleur (gardien ou défenseur de préférence) que l’on pourrait accuser de toutes nos défaites ? Il est où notre maillot tout pourri mais marketing-de-la-mort-qui-tue qui fait que plus personne ne s’y identifie et qu’on jouait tellement mieux avec l’ancien, d’abord ? Rien de tout cela cette saison. Alors faute de merles, on descend des grives. Et le supporter lambda se contentera de critiquer le manque de réussite de l’attaque lausannoise et le fait que l’équipe végète depuis quelques matchs à une peu flatteuse troisième place. Illustrant à merveille le constat de Gian-Luca Mona : «de tous les clubs dans lesquels j’ai joué, la pression n’a jamais été aussi grande qu’à Lausanne».

Le «gaga de Bâle»

Pourtant, la rencontre de mardi contre l’équipe de Dany Gélinas, plus connu sous le sobriquet de «gaga de Bâle» (ha ha ha), a certes été pauvre en émotions, mais riche en enseignements sur le niveau technique de l’équipe à van Boxmeer. Très peu d’erreurs défensives, une emprise sur le match patiemment construite, au point de devoir attendre le troisième tiers pour enfin plier une rencontre qui aurait dû l’être bien avant. Relevons quand même le premier but lausannois aussi splendide que celui de Gelson Fernandes contre l’Espagne en Afrique du Sud : une construction fluide, une passe limpide à l’avant-centre, un passement de jambes, un deuxième, un dribble dans les règles de l’art, un décalage du dernier défenseur et un tir magistral décoché dans la lucarne d’un gardien médusé par tant de talent. On en rit encore. Ou la superbe touche sur la ligne des 22 obtenue par le trois-quart centre Wright, qui permit à son équipe de jouer à 3 contre 5 et de tester le redoutable power-play lausannois. Incroyable mais vrai, les Lions ont fini par trouver l’ouverture sur des passes qui fusaient aussi vite que les réponses d’un Plavsic à l’interview.
Samedi, c’était au tour de Langenthal d’être l’hôte du chaudron de Malley. Un chaudron qui, une fois n’est pas coutume, s’est réveillé grâce à la prestation de l’équipe, d’un niveau jamais vu à domicile cette saison : le deuxième tiers fut simplement magique, comme le prouve d’ailleurs le score de 0-0. Setzinger a enfin pu évoluer à sa position d’ailier grâce à Sarno au centre et sa latte au milieu du déluge de feu des Lausannois valait bien 3 buts en termes d’émotions. Certains coachs échangeraient volontiers leurs problèmes contre celui de Boxy qui est de savoir s’il doit faire évoluer Schnyder, Alston ou Fedulov avec ses deux mercenaires. Est-ce l’engouement de ce deuxième tiers qui m’égare ? Toujours est-il que je n’échangerais actuellement pas notre ligne «Triple A» (comme disent les agences de notation, composée d’Alston, Augsburger et Antonietti) contre notre deuxième ligne de l’année passée (Gailland-Miéville-Fedulov). La marge de progression et la volonté impressionnante d’Antonietti associées à la vitesse de l’un des joueurs les plus sous-estimés par les fans, Oxo, et à la vision, au talent de finisseur et au potentiel d’un Alston en mode play-off ont dû faire soucis aux éventuels Biouis présents ce soir-là à Malley. Certes, au final, le LHC a perdu 1-4 contre l’équipe sponsorisée par le Krontzeillä Fädärâl Schneider-Ammann, mais lorsqu’il y a 437 occasions nettes à 2, on se dit qu’il aurait pas fallu grand-chose pour que l’épilogue soit tout autre, et que le résultat est finalement bien anecdotique face à la démonstration de puissance dont ont fait preuve les Lions.

Et niveau transferts ?

Dans l’ombre du transfert choc de Morant du HCC au CP Berne pour la saison prochaine (il se murmure que le SCB aurait peur du fameux coeur des Chaux-de-Fonniers et viserait ainsi à les déstabiliser, car ceux-ci ont planifié la montée en LNA cette saison ou, au pire, la saison prochaine), il y a fort à parier que quelques joueurs de Thurgovie viennent, tels les Messi attendus, révolutionner notre quatrième bloc et la liste des surnuméraires. Pecker va peut-être venir distiller ses bonnes blagues pour souder encore un peu plus un vestiaire qui n’a fait que regretter son départ. Cela dit… est-ce si mal que Tremblay n’ait pas de contrat pour l’année prochaine en LNB ? Lui qui a gagné quatre fois consécutivement le titre de champion de LNB n’a participé à la montée des siens (EHC Biou) que lorsqu’il avait déjà signé ailleurs… Il n’aura ainsi pas la «pression négative» de devoir trouver un autre club en mai en cas de montée du LHC en LNA cette année.
Et pour les joueurs de LNA ou autres joueurs genevois promis dès le début de la saison, on va pouvoir les considérer comme une promesse électorale standard. «Les promesses n’engagent que ceux qui les croient». Et paf dans notre gueule. Mais qui s’en doutait ?
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Yves de St-Aÿ

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16 Commentaires

  1. bien gentil l’article..ce lhc est une cata cette saison ! le vanbox commence à nous les chauffer avec ses airs de diva qui n’y est pour rien; la politique des transferts : un fiasco à part l’engagement (miraculeux.. ) de setzinegger; on perd mona-le-banquier, antonetti s’en retournera à genf, on engage des bas de placard avec le budget le plus élevé de lnb; tactique : y en a pas, on balance le puck au fond de la pato; les joueurs toujours aussi coincés quand y faut aller là ou ça fait « mal »; felolof, keller, alston : bons pour les soldes ou le musée..webel peut retourner chez ses topmod (il s’est trempé de rampe..) et alterego peut s’offrir une nouvelle fois de belles vacances sur le dos du lhc (qui va giclé en quart.. s’évitant une rouste contre le dernier de lna); à bon entendeur..

  2. J’espère vraiment que le LHC montera cet saison pour fermer la g…. à beaucoup de monde!!! C’est incroyable comme les gens ne comprennent rien, l’important est-il de gagner la saison régulière ou les play-offs?
    JVB est le meilleur entraineur à lausanne depuis très longtemps alors laisser le travailler…ABE

  3. mais on le laisse travailler le box sauf que le pp est toujours le plus merdique de la ligue et que ses remaniements perpetuels des lignes montrent un peu de ..lacunes dans sa façon d’entrainer..maintenant peut-être est-ce une nouvelle méthode originale de ne pas dévoiler sa stratégie finale..en attendant on s’emmerde ferme à voir les matches qui se suivent et se ressemblent..à part voir le setzi dans ses oeuvres (malheureusement pas à sa place..encore une feinte de boxon-les-bons-tuyeaux ?)

  4. Pour les quelques supporters de Lausanne qui viennent sur ce site… :

    – il reste 2 semaines avant la fin des transferts….

    – balancer le puck au fond (comme vous le dites) est un style très canadien… quand ça tourne, l’adversaire nage… on l’a vu contre langenthal, certes, pendant 15 minutes mais c’était très impressionnant…

    – Certain joueurs (donc pas tous) doivent juste prendre conscience que leur comportement est indigne des attentes des supporters, de la direction mais aussi de l’entraineur (le vrai problème à mon avis, pour l’instant, mais qui sera vite réglé dès le début des playoff)…

    – Un club de lnb avec un jvb, setzinger, alston, pour ne citer qu’eux, il y en a pas 1000… je crois que la masse ne se rend pas compte de cette chance !

    ps: je ne sais même pas pk je dis ça ici, peut-être pour rendre conscient certains supporters perdant leur objectivité dû à l’émotion que nous procure ce merveilleux sport…

    Et si nous réfléchissions ?

  5. Sympa !

    Dommage que l’auteur n’ait pas résisté à la classique, et redondante, « allusion » au leader de la catégorie : le HCC. Cela fait des semaines que les papiers consacré au LHC comportent au minimum une pique anti « francs-montagnards », je croyais pourtant que c’était eux les frustrés, eux qui n’ont d’autre but dans la vie que de laminer le LHC, eux qui voient un derby dans un affrontement considéré comme banal par les lausannois. Je me trompais, visiblement !

    Ne nous plaignons pas, cet « article » marque le retour d’un certain art du 2ème degré, rafraîchissant après les inepties du minable Keller…

  6. C’est vraiment pareil avec tous les supporters. Notre équipe gagne, ce sont tous des dieux. Notre équipe perd ce sont tous des nuls…! La patience n’est vraiment pas la reine des vertus pour les supporters pressés.Il est loin le temps de l’quipe de Verret et Desjardins.C’est vrai qu’on a pas 22 points d’avance sur le second.Mais pour une équipe aussi décriée et qui perd soit disant tous ses matchs, c’est étonnant de constater que le LHC est toujours 3ème au classement à 3 petits points du 2ème, juste avant deux rencontres, face à des adversaires directs. Que lira-t-on si LHC gagne ces deux matchs ?

  7. Arrêter de vous prendre la tête pour cette promotion en NLA.

    Il faut se prendre le choux comme sa….vous avez encore rien vu.

    Vous parlez comme si la NLA c’est l’apothéose mais vous me faite rire.

    Vous critiquerai votre club toute votre vie on pari?

    Une fois en NLA vous vous prendrez la tête parce que vous seriez au mieux avant dernier.

    Rien est facile que ce sois en NLB, en promotion ou en NLA.

    Restez humble et montrer de l’amour pour ce hockey et pas que des maths.

    Vous gâchez votre vie pour un LHC qui en fais pas autant sur la glace.

    Prenez match après match. Souvenez-vous quand Langnau étais monté en NLA il avait fini que 4ème de NLB et avait même pris un sec 8-0 face à Bienne avant de gagner la série.

    De toute manière avec ce qu’on peux voir sur le papier vous êtes pas du tout apte à remporter une série contre le cancre de NLA.

    Bienne est encore plus fort si jamais et le reste du grata c’est pas du luxe.

    La vie est dur pour vous et vous avez encore rien vu.

    Calme…

  8. «de tous les clubs dans lesquels j’ai joué, la pression n’a jamais été aussi grande qu’à Lausanne» … Quelle meilleure raison que de venir jouer là où la pression est la plus grande ? Non mais y a pas que la bière dans la vie quand même …

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