Le vent a tourné

Sion s’impose face à une pseudo-équipe de Challenge League dans une ambiance des plus électriques. Torches, chants injurieux, carré des ultras déserté et banderoles insultantes, CC est allé trop loin et j’espère que le public ne l’oubliera pas de sitôt.

Le chant des partisans

De tout temps, Christian Constantin a rassemblé ou divisé. Comme le disent si bien les journaux : «On aime ou on déteste mais le personnage ne laisse pas indifférent». Et pour la première fois, j’ai entendu des pro-Constantin me dire qu’ils en avaient marre. Marre d’être pris pour des cons, marre du constant irrespect avec lequel le dictateur traite son bétail, marre de payer pour être la risée de Suisse romande. Comme si pour la première fois, tout le monde s’accordait à dire qu’il était allé trop loin.
Certes, les actions entreprises ce samedi n’atteindront pas un être chez qui les mots «remise en question» n’existent pas. Elles n’atteindront pas plus son porte-monnaie mais le vent a peut-être tourné. Ses plus fidèles partisans se posent eux-mêmes des questions sur le bienfondé de ses démarches et commencent enfin à réfléchir. Espérons que la qualification en Coupe de mercredi ne remettra pas CC sur son piédestal.

Car il ne peut y avoir qu’une seule issue à la rencontre de mercredi soir. Certes, Sion n’est pas l’équipe la plus inspirée de Suisse mais elle ne peut se permettre de s’incliner dans deux jours tant l’adversité sera faible. Et si d’aventure c’était le cas, le siège de Roussey vacillerait déjà… L’équipe entrevue samedi soir à Tourbillon a montré des limites inquiétantes pour une formation de Super League.
Du côté sédunois, rien de tellement nouveau. Mrdja vendange, Yoda s’affirme et Obradovic tombe toujours aussi facilement. L’entrée de Serey Die restera comme le seul moment où le public aura chanté positivement. Le reste du temps, il entonnait «Constantin, crétin des Alpes».

Déformation

Depuis peu, le bouffon du roi ne fait plus rire sa majesté. Et quand sa majesté s’ennuie, elle «met en vacances» d’après ses propres dires. Ainsi notre monarque s’est séparé de son fidèle disciple payé pour espionner la formation valaisanne et ramener les derniers ragots quand son altesse utilise son carrosse des airs.
Comme Christophe Moulin avant lui, Christian Zermatten est donc renvoyé chez lui comme un vulgaire objet avec lequel le roi ne souhaite plus jouer. Mais qu’a bien pu faire notre assidu formateur  pour mériter tel traitement ? Constamment à l’écoute des requêtes despotiques de son supérieur, il a toujours répondu avec les qualités qui étaient les siennes, application et naïveté. Loin de moi l’idée de soutenir Zermatten mais l’individu doit se sentir bien con aujourd’hui.
Dans la presse, CC tape délibérément sur son ex-espion en lui incombant l’entière responsabilité de la déroute actuelle de la formation valaisanne en général et des M-21 plus spécifiquement. Comme avec les multiples entraîneurs de la première équipe, l’architecte ne s’attribue en tout cas pas une quelconque responsabilité. Après tout, ce n’est probablement pas lui qui a engagé Zermatten et qui l’a placé à un poste aussi important que celui qui était le sien.

Avec notre bouffon déchu, trois autres membres du centre de formation sont débarqués. Cela devient profondément risible lorsque CC argumente en expliquant qu’il ne peut pas assumer tous ces salaires sans quoi il n’aurait «plus assez d’argent pour nourrir les jeunes talents de la porte d’Octodure». Cette déclaration est donc effectuée par le même individu qui vantait ses louables intentions d’investir dans la formation en début de saison. Il est clair que 14 repas chauds quotidiens reviennent affreusement chers lors qu’on possède le restaurant où on fait manger ses propres joueurs. Un tel investissement doit être mûrement réfléchi, j’en conviens…

Écrit par Ernest Shackleton