Pendant ce temps-là, en Europe…

Pas dégoûté du foot après avoir assisté à la «performance» de la Nati – c’est dire la passion qui nous anime – CartonRouge.ch élargit son horizon et te propose un aperçu de ce qu’il s’est passé ailleurs en Europe. C’est par là :

Groupe A : l’Autriche hiberne et les Diables flambent !

2 matchs, 2 défaites pour l’Autriche, qui était bien placée pour accrocher les barrages avant cette double ronde qualificative. 0 point, 0 but marqué, 4 encaissés dans une semaine décisive qui comptait des rencontres face à la Turquie et à la Belgique… Même en tant que supporter de la Nati, on n’aurait pour rien au monde échangé notre place avec nos amis d’outre-Liechtenstein cette semaine, c’est dire le blues…
Condamnés à prendre les six points qu’ils mettaient en jeu, les Diables Rouges belges ont réussi – pour la première fois depuis… 6 ans et, qui plus est, avec la manière – à gagner deux fois en une semaine. On parle pourtant d’une équipe à qui il manquait une bonne partie de ses titulaires (Fellaini, Vermaelen entre autres) et qui se permet le luxe de laisser Eden Hazard sur le banc.
«Traître binational» (© Oskar F.), j’ai constaté que depuis 1994, quand la Suisse gagne, la Belgique perd et vice-versa… Un bon signe ? Peut-être, mais le prochain match face à la Turquie va avoir une importance capitale pour la deuxième place. Avec la confiance et l’euphorie qui entourent un des derniers symboles de l’unité du s, on mettrait bien une piécette sur une victoire !
L’Allemagne s’est débarrassé sans problème du Kazakhstan et va remporter tranquillement ce groupe. On retrouvera de gros moustachus en sandales-chaussettes du côté de Kiev et Varsovie, voilà une perspective qui ne peut réjouir que les fans de foot !

Groupe B : au moins, il y a le suspense

Une seule journée et des résultats qui – malgré une qualité de jeu très 2ème ligue – permettent de maintenir un suspense rare dans ce genre de compétition. En tête, l’Eire qui s’est défait de la Macédoine 2-1. Sans personne pour marquer de la main dans le camp adverse, c’est sûr, ça va beaucoup mieux.
Mais les Russes (tenus en échec en Arménie) et les Slovaques (victorieux 0-1 à Andorre) sont à égalité avec les Verts. La suite s’annonce donc particulièrement tendue. Une équipe se qualifiera, une tentera de sauver sa place en barrage et une perdra tout. Pas de confrontation directe entre ces prétendants en juin, où il s’agira d’éviter le faux-pas. En septembre, par contre, ça va chi… ! Et on s’en réjouit !

Groupe C : la Squadra et les autres

Toujours aussi poussive dans les tours de qualifs, l’Italie profite de l’insigne faiblesse de son groupe et de la stupidité insondables des hooligans serbes pour se faire la malle au classement. C’est une équipe en pleine reconstruction et sans génie qui s’est imposée en Slovénie. Peu importe la manière (comme d’habitude avec la Squadra), les résultats parlent en faveur de Prandelli. A voir face à des opposants sérieux…
Slovénie, Irlande du Nord et Estonie rêvent d’accrocher la place de barragistes et de jouer le sparring-partner face à un adversaire qui sera à coup sûr supérieur. La Serbie, qui aurait dû être exclue du tournoi suite au comportement stupide de ses hooligans (ben quoi, on avait bien exclu les Anglais, y a pas de raison), devrait néanmoins briser les espoirs de ce trio.

Groupe D : la France de retour

Les Français ont le sens de l’humour. Après avoir confié les clés de la maison à Domenech pendant 6 ans, après avoir fait marrer le monde entier l’été passé, le nouveau gag des Bleus est… leur nouveau maillot effroyable. L’hommage aux p’tits gars de la marine ne s’arrête pas à ce nouvel accoutrement ridicule. Il a fallu ramer pour venir à bout d’un Luxembourg d’une faiblesse effroyable. Enfin, bon, ce n’est pas nous qui allons en rire, on aurait signé, il n’y a pas si longtemps et on signerait encore aujourd’hui pour un 2-0 face aux amateurs du Grand-Duché.
Derrière, rien, ou presque. Le Bélarus, la Bosnie et l’Albanie sont les principaux poursuivants des Français, ça se passe de commentaire.
La Roumanie a failli succéder à notre Nati dans la peu enviable fratrie des équipes battues par le Luxembourg. Menés 0-1, les Roumains ont pu compter sur un Adrian Mutu assez clean pour renverser la vapeur et gagner pour la première fois depuis 9 mois… Trop tard.

Groupe E : la marche triomphale Oranje

Deux confrontations face à la Hongrie et deux victoires pour les Pays-Bas. Mais ces victoires ne se ressemblaient pas. Après un match à sens unique à Budapest (0-4), les Néerlandais ont dû batailler ferme pour remporter la totalité de l’enjeu à domicile (5-3) face à une sélection hongroise qu’on n’imaginait pas si accrocheuse. Les anciens Van Nistelrooy et Kuyt on assuré les buts qu’il fallait. Les Polonais et Ukrainiens peuvent donc se réjouir, les caravanes aux plaques jaunes encombreront leurs autoroutes en 2012.
Dans un groupe où – encore une fois – le suspense est mort depuis longtemps, la Suède a fait le job en battant la Moldavie et reprend logiquement la place de barragiste à la Hongrie. Ibrahimovic, meilleur attaquant du monde (enfin, c’est lui qui le dit), en reste à 2 buts. Ceux qu’il avait inscrits face à St-Marin (6-0). On comprend mieux pourquoi le Barça a soldé un attaquant aussi décisif… Mais on n’a pas fini de se demander pourquoi l’avoir fait venir.

Groupe F : Grèce, Israël, Lettonie… nostalgie

Ça nous rappelle que dans un groupe très faible, et même après avoir perdu contre l’ogre luxembourgeois, la Suisse avait réussi à gagner des matchs. Que ce temps semble loin aujourd’hui…
Débarrassée de l’imposante présence de la Nati, la Grèce se met à rêver d’Euro et à se souvenir du coup de 2004. 5 matchs, 5 buts inscrits, 2 encaissés. Décidément, les Kyrgiakos, Charisteas ou autre Torosidis ne sont toujours pas prêts de nous faire rêver.
Ça suffit pourtant, au pointage intermédiaire, pour devancer un trio aux dents longues. La Croatie reste favorite de ce groupe malgré sa mortifiante défaite en Géorgie. Israël, dirigée par Luis Fernandez (quand les Guignols de l’Info le laissent s’absenter quelques jours), s’accroche, comme d’habitude, à une qualification qu’elle n’obtiendra jamais… C’est tellement plus beau quand c’est inutile.
La même observation est de rigueur quant au parcours des valeureux Géorgiens. Mais, au final, Croates et Grecs se partageront le butin.

Groupe G : tout est dit

En 1994, Suisse et Bulgarie alignaient des équipes magnifiques et faisaient peur au monde entier. En 2011, Suisse et Bulgarie n’alignent pas 3 passes et font zapper les téléspectateurs les plus blasés… On n’en dira pas plus au risque de déprimer face à un si triste spectacle.
Pendant ce temps, dans un derby britannique, les Anglais sont facilement venus à bout des Gallois. Le match était plié après 15 minutes. Les Anglais ne sont toujours pas transcendants, mais ils ont d’ores et déjà l’assurance de pouvoir tenter de faire mieux lors de l’Euro 2012 que lors du Mondial 2010. Le Monténégro tentera de créer un improbable exploit en barrages (ce serait un exploit quel que soit l’adversaire d’ailleurs). Tout est donc dit dans ce groupe, ne vous fatiguez pas à suivre les matchs restants !

Groupe H : le retour du complot scandinave ?

Depuis l’abracadabrante théorie bâtie sur une mauvaise foi élevée au rang d’art par les tifosi, le complot scandinave est devenu une sorte de monstre du Loch Ness du foot européen (visible uniquement en bord de la Méditerranée). Il devrait bientôt être aperçu par les supporters lusitaniens. La machine est en marche et le match nul 1-1 concédé par le leader norvégien face au poursuivant danois est la première étape. Pire, un troisième pays scandinave, l’Islande, pourrait participer activement à la concrétisation de ce plan diabolique !
Reste à savoir s’il est trop tard pour réagir du côté portugais ? On serait tenté de dire non, vu qu’on est à mi-parcours et que les coéquipiers du toujours-plus-imbuvable CR7  vont encore affronter une fois chaque pays scandinave. Mais l’Islande-Danemark du mois de juin, en même temps que Portugal-Norvège, nous donnera plus d’indications. Chasseurs de monstres, à vos cannes à pêche !

Groupe I : tout est normal…

L’Espagne a peut-être prouvé en Lituanie – plus que partout ailleurs – qu’elle méritait son titre de champion du monde (et d’Europe). Et Xavi qu’il aurait mérité son Ballon d’Or. Parce que s’évertuer à faire tourner aussi bien le ballon et à faire preuve d’une aisance technique aussi affolante sur un champ de patates pire que celui de Tourbillon en février, personne d’autre ne peut le faire. Chapeau.
La Roja a donc gagné tous ses matchs et ne laisse – comme d’habitude en qualifs – que des miettes à ses poursuivants. La Tchéquie, battue en Espagne mais vainqueur du Liechtenstein, assure l’essentiel et – sauf catastrophe – sera barragiste. Derrière, l’Ecosse est toujours portée disparue…
Enfin, si vous ne savez vraiment, mais alors vraiment pas quoi faire le 3 juin prochain, un merveilleux Liechtenstein-Lituanie – sans plus aucun enjeu – est prévu. Vaduz n’est pas si loin, alors à vos agendas !

Écrit par Arnaud Antonin