Save David Goodwillie, save football !

Réjouissez-vous lecteurs de Cartonrouge, après des mois de frustration le berceau du football, l’eldorado du football champagne, la quintessence du beau jeu est de retour sur votre site préféré. En effet, je vais vous tenir au courant de ce qu’il se passe au nord de Newcastle dans la fabuleuse Scottish Premier League.

Ces premières lignes vont vous rassurer, pas de tsunami nucléaire en Ecosse, Rangers et Celtic sont toujours aux avant-postes et la lutte s’annonce serrée jusqu’à la fin. Les hommes de Lennon sont devant avec deux points d’avance sur les Gers mais les coéquipiers de Papac et Weir comptent un match de retard. Avec Kenny Miller (21 buts) et Wladimir Weiss (9 assists), les Rangers semblent mieux armés que l’ancienne équipe de Lubomir Moravcik pour remporter un troisième titre en trois ans. Espérons que la lutte reste serrée jusqu’au bout et que le championnat se joue sur une finale chère à la Swiss Football League. Pas sûr que le chef de la police de Glasgow ait le même avis…

Malmené pour cause de sécheresse accrue, le calendrier est un peu bancal et les calculs sont difficiles à faire à l’heure actuelle. Mais une chose est certaine, les Jambos réalisent une superbe saison dans l’autre championnat d’Ecosse en étant premier avec huit points d’avance sur le second (Dundee).
La belle saison des Hearts est à mettre au crédit de plusieurs personnes, avec une fois n’est pas coutume, Vladimir Romanov l’omnipotent président lithuano-russe. Cette année le dictateur de Géorgie ne s’est que peu mêlé à la vie du club et, surtout, il fait confiance à Jim Jefferies, vieux loup du football écossais, pour mener à bien la barque marroon. Cette année, Jefferies peut enfin compter sur une attaque correcte emmenée par le bulldozer Kevin Kyle et soutenue par la désormais légende de Tynecastle : Rudi Skacel ! Le Tchèque est revenu au club après des années d’exil plus ou moins ratées aux quatre coins de l’Europe (Southampton, Hertha Berlin, Sparta Prague et Larissa). Et quel retour ! Rudi a déjà fait trembler les filets de la Scotprem à 11 reprises en 22 matches. Un autre pestiféré de la première ère Romanov est revenu à Tynecastle en la personne d’Andy Webster. Après avoir appris par cœur la législation FIFA au sujet des transferts, le défenseur central écossais porte à nouveau le maillot qui l’a vu remporter la Coupe d’Ecosse en 2005-2006. Andy avait grandement contribué à la troisième place de Dundee l’an passé et nul doute que sa présence aux côtés de Zaliukas dans la charnière des Jambos aide aux bonnes performances de la meilleure équipe d’Edinburgh.
Pendant ce temps-là, les Hibs régatent à la 9e place du classement et pleurent encore le départ d’Anthony Stokes… Dauphin des Hearts, le Dundee United de Peter Houston réalise encore une belle saison en occupant la 4e place du classement général (…). Emmenés par la nouvelle perle écossaise David Goodwillie (13 buts et 7 assists), les Arabs cherchent à décrocher une place directement qualificative pour l’Europe mais les Hearts semblent intouchables avec huit points d’avance.
Mais revenons à David Goodwillie. Très talentueux, le jeune homme originaire de Stirling (théâtre d’une fameuse bataille de William Wallace et sa bande contre les Anglais) n’en reste pas moins un débile profond. En effet, plusieurs bastons de bar et autres agressions sexuelles remplissent son CV de crétin. Il faut dire qu’il n’est pas aidé par certains de ses coéquipiers (Danny Swanson, Barry Douglas et Scott Allan) coupables avec «Goody» d’avoir fait autre chose que de descendre des pints de Tennent’s au coin d’un bar lors d’une virée à Glasgow.

Entaillé lors d’une récente bagarre et actuellement poursuivi pour viol, le bad boy de Stirling est à la croisée des chemins… En effet, cette saison il a fêté sa première sélection «A» avec l’Ecosse et ses buts à répétions ont déclenché un certain enthousiasme du côté de la Premiership où un autre Ecossais (Alex McLeish) aimerait le faire venir à St-Andrews. Malheureusement, quand tu es intellectuellement limité et que la moitié des piliers de pub du pays veulent te péter la tronche, ta survie devient difficile du côté de la vie nocturne écossaise. C’est pour cette raison que Peter Houston lui a imposé un couvre-feu ainsi qu’à ses petits copains cités plus haut. Dorénavant, «Goody» et ses potes ne peuvent pas sortir de Dundee en semaine et doivent répondre aux appels téléphoniques du staff de l’équipe en soirée pour confirmer qu’ils sont bien chez eux. Quelques visites impromptues à leur domicile par Housty (Peter Houston) sont aussi agendées. Notre garçon au sang froid a quand même le droit de visiter sa famille de Stirling le samedi après les matchs… Ce couvre-feu a été mis en place car l’entraîneur des Arabs a, par-dessus tout, peur pour l’intégrité physique de son poulain… Mais notre David «Rudewillie» (surnom donné par la presse à scandale) a également des rapports sociaux agréables, comme en témoigne son expérience dans les toilettes du Lowdown Bar à Dundee… Espoir de l’année en 2009-2010, on espère que David reste en vie et fasse profiter l’Europe entière de ses frasques et de son talent de joueur de foot car c’est quand même ce qu’il sait le mieux faire….
Vous vouliez que je vous parle de passements de jambes, de football à une touche ? Et bien c’est raté, vous n’avez pas choisi le bon sujet… Mais franchement, ça ne fait pas de mal un peu de rock & roll dans ce foot moderne si plat et sans goût.
Les joueurs à la Messi, on en a trop, c’est insupportable. On veut voir des Maradona, des Di Meco, des Stoichkov, des Jens Lehmann, des Roy Keane, des Joe Barton, des David Goodwillie ! On veut que ça transpire la bière, que ça sente la tarte à la viande de porc, que ça tacle, que ça hurle ! On veut un peu d’émotion et de passion… Payer son billet 250.- pour aller voir jouer les Sud-Américains de Manchester United c’est nul ! Je préfère mettre 15 £ pour me faire un bon Hearts-Motherwell, manger ma pie et me dire que le fond de jeu est complètement nul…
Mais revenons à nos moutons. La Scottish Premier League s’approche de son «split» qui est le moment où les six premières équipes s’affrontent et idem pour les six dernières. Spécialité écossaise : avec ce système le septième peut avoir plus de points que le quatrième à la fin de la saison… Actuellement, Kilmarnock est quasiment assuré de rejoindre les quatre premiers alors que la lutte s’annonce serrée entre Motherwell et les promus d’Inverness Caledonian Thistle pour la 6e place. Comme annoncé, l’équipe du Loch Ness s’est appuyée sur son Rooney (Adam) pour empiler les buts du côté du Loch Ness.

Pour le reste, St-Johnstone ne sera pas relégué et réussi donc sa saison. Les Hibs sont neuvièmes et réalisent que les Hearts sont bel et bien supérieurs. La déception, comme souvent, vient d’Aberdeen où les Dons n’arrivent pas à avancer et se trouvent à la dixième place. St-Mirren devra certainement jouer les barrages face à l’équipe de Kirkcaldy, les Raith Rovers, alors qu’Hamilton va sans doute descendre. Du côté de la Division One, c’est Dunfermline qui devrait remonter après quelques années de purgatoire.
Sinon, la Scottish Premier League a lancé un programme pour apprendre aux «unfit males» à avoir une meilleure hygiène de vie. Par là, il faut comprendre que la ligue organise des séminaires et présentations pour expliquer aux fans de foot que 3 litres de bières par jour ce n’est pas terrible et que les légumes ça existe…
A part ça, lors de ma dernière visite à Tynecastle, choqué par le look du défenseur algérien Ismaël Bouzid, mon pote me dit dans son écossais plus évolué que celui des chauffeurs de taxi : «A central defender should wear black boots and they look gay with their gloves !». J’aime ce pays…