«Coup de sac» à Roland Garros ?

Alors que les premiers coups de raquette se font entendre et que la poudre ocre virevolte, en coulisses, la question est sur toutes les lèvres : qui de Nadal ou Djokovic s’imposera cette année ? Cette rivalité entre les deux joueurs tend à éclipser l’homme aux 16 titres en Grand Chelem, Roger Federer. Chez les dames en revanche, c’est la nébuleuse : il y a autant de joueuses que de potentielles vainqueurs !

C’était dans l’air depuis déjà un certain temps, mais depuis le début de la saison sur terre battue, il n’y a désormais plus de place au doute : Djokovic a bel et bien éclipsé Federer. Mieux, il vient même de battre Nadal deux fois de suite sur terre. De quoi relancer les plus folles spéculations sur la victoire annoncée de l’Espagnol à la Porte d’Auteuil. Sommes-nous en train d’assister à un nouveau tournant dans l’Histoire du tennis ?

Federer en outsider

Bien que Djokovic m’inspire une indifférence certaine, je dois admettre que le tennis qu’il pratique depuis janvier est une pure merveille. C’est un peu notre Madeleine de Proust, à nous les Suisses, lorsque Rodgeur dominait le tennis de la tête et des épaules. Le Serbe est bluffant de facilité et de légèreté, poussant l’audace jusqu’à avoir dérobé les clés de la terre battue à Nadal. Malgré mon immense admiration pour Federer, que j’aimerais voir remporter Roland Garros une deuxième fois, en battant Nadal cette fois-ci, je conviens qu’une finale entre Nadal et Djokovic serait du plus bel effet.
Roger Federer se présente pour la première fois depuis bien longtemps dans le rôle d’outsider, et bien qu’il montre de très belles choses sur les courts, il évolue un voire deux tons en dessous des deux favoris. Et j’aime parfois rêver que ce nouveau rôle, si ingrat soit-il pour le Suisse, lui conférerait de nouveaux pouvoirs, ceux grâce auxquels il est devenu le meilleur joueur de la planète. Et si à la force du verbe succédait la force du poignet ? Car en ce moment, Federer «brille» plus en conférence de presse que sur le court. Tous ces beaux discours prendraient tout leur sens s’ils trouvaient un écho dans la réalité du tennis actuel…

Un premier tour… de magie ?

Federer s’apprête à affronter les affres d’un premier tour qui a tout du «piège-pour-ex-numéro-un-mondial». Le Suisse affrontera ni plus ni moins que Feliciano Lopes, un gaucher et espagnol qui plus est. On ne pouvait rêver pire entrée en matière ! Si donc Rodgeur passe ce premier tour, ce qui n’est pas gagné d’avance, nous pourrons reprendre les pronostics pour la suite du tournoi.

Sharapova en… force !

Que dire du tableau féminin ? Alors qu’il y a encore quelques années nous nous lamentions gaiement au sujet des «dominatrices» en culottes courtes – Williams, Sharapova et les autres – qui faisaient régner terreur et abominations auditives sur les courts, nous serions presque à souhaiter leur retour, c’est en tout cas mon avis. Je ne suis ainsi pas complètement insatisfait de voir Sharapova poindre le bout de son nez et, pourquoi pas, venir déposer ses valises en demi, voire en finale de Roland Garros. Juste pour le «fun» et pour avoir quelque chose à regarder samedi après-midi.
Car pour le reste, le tennis féminin se cherche inlassablement, à l’image de l’adolescent boutonneux. Lorsque les filles arrivent sur le circuit, elles sont tout juste nubiles et peinent à dissimuler le mal qui les ronge : l’envie de balancer leur père (ou leur mère, à défaut) des tribunes. Combien de temps serons-nous contraints d’être les témoins médusés des crises d’adolescence de toute la WTA ?

Heureusement, la moyenne du top 10 dépasse allégrement les 20 ans, même si cela n’est pas une garantie de succès. Entre filles impubères et mères célibataires, il va falloir choisir. Dans cet élan un peu pamphlétaire, j’en viendrais presque à oublier le jeu des paris pour la finale. Je vois bien Wozniacki, Sharapova et Clijsters, mais sans garantie, car la première souffre du cerveau, la deuxième de l’épaule et la troisième d’un manque de préparation due à sa fille. Qui a dit que les sportifs travaillaient à 100% ? Si les Français ont les 35 heures, les Suisses le temps partiel, je ne vois effectivement aucune raison pour que les filles n’aient pas aussi les mêmes droits que l’ensemble de la population !

Écrit par Jérôme Nicole

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