Mais quelle saison de merde !

Ces dernières semaines, Xamax a été incapable d’assurer son maintien face au terrifiant Thoune, à l’ogre Bellinzone et contre les jeunes garçons de Berne. Hier soir, les hommes, désormais payés en partie par Bulat Chagaev, ont réussi à ne pas perdre face à une équipe de Sion qui ressemblait à celle des M14 renforcée par quelques remplaçants de la première équipe… La saison est presque terminée : ENFIN ! Il reste encore la finale de la Coupe pour que ce Xamax 2010-2011 reste dans l’histoire pour de bonnes raisons. Toutefois, après tant de prestations médiocres, vaut-il la peine d’espérer une première victoire dans cette compétition ?

La violence des chiffres

En 2010-2011, Neuchâtel Xamax, c’est 8 victoires, 8 nuls et 20 défaites. A domicile, le bilan est «impressionnant» : 4 victoires, 3 nuls et 11 défaites. Au total, Xamax a marqué 44 buts et en a encaissé 67 ; 8ème attaque du championnat et 9ème défense. Il n’y a rien à dire de plus : Xamax, en se sauvant par les poils, est à sa place.
Il est intéressant de se souvenir également que contre les trois adversaires les plus faibles de la saison (St-Gall, Bellinzone et dans une moindre mesure GC), Xamax a engrangé 12 points sur les 36 en jeu (5 à domicile (!) et 7 à l’extérieur). En n’arrivant pas à faire plus de points contre ses adversaires directs, il était plus que probable que cette saison serait pénible jusqu’au dernier match.

Pourquoi une telle agonie avant de s’en sortir miraculeusement ?

Evidemment, il n’y a pas qu’une seule cause à une saison aussi pitoyable et l’analyse qui suit est forcément subjective. Mais voici une petite liste, non-exhaustive, des raisons qui ont conduit Neuchâtel Xamax à une quasi-bérézina :
–  la confiance faite à Jean-Michel Aeby en début de saison ; l’homme qui pensait jouer comme l’Allemagne lors de la dernière Coupe du Monde ; l’homme qui a effectué la préparation estivale et qui n’a pas su faire appliquer un système de jeu qui aurait pu permettre aux joueurs xamaxiens d’inscrire plus de 4 points lors des 6 premiers matchs ;

– la fragilité mentale de la défense neuchâteloise et son manque de soutien par les milieux de terrain à vocation défensive ;
– la longue absence de Gelabert, la recrue qui aurait pu permettre aux milieux de terrain xamaxiens d’être moins spectateurs de leurs matchs ; 
– le manque d’attaquants qui ont le niveau de la ligue qui est super ; les dirigeants ne voulaient-ils pas voir la vérité en face à la fin de l’été 2010 ? N’avaient-ils pas décidé de ne plus dépenser un franc pour de nouveaux joueurs ?
– le rendement médiocre de Binya, l’homme qui, avec sa technique et son expérience, aurait dû faire la différence ;
– Almerares était l’attaquant n°3 à Bâle ; après une moitié de saison à Neuchâtel, les observateurs attentifs ont compris pourquoi… Il n’a pas su se montrer aussi décisif devant les buts qu’il semblait pouvoir l’être ; 
– la frilosité du DON lors des matchs à domicile après la pause hivernale : pourquoi commencer un match contre Bellinzone ou Thoune avec un seul attaquant ?
– l’entêtement du DON à faire de Niasse un titulaire quasi-indiscutable : si ce dernier possède d’indéniables qualité physiques, il n’a pas souvent montré un grand sens du but en phase offensive ;
– le manque de réaction de l’ensemble de l’équipe lorsque les scénarios des matchs n’étaient pas ceux qu’ils avaient prévus ; 
– le manque de soutien populaire ;
– les récents changements intervenus dans la Direction du club ont probablement perturbé la préparation de l’équipe première ; si les dernières déclarations du DON dans la presse française sont exactes, était-il opportun de se mêler de la gestion sportive du club alors qu’il ne restait que quelques matchs, tous plus importants les uns que les autres ?

La fin de l’ère Bernasconi

Cette saison a également vu le Président de la SA se retirer. Comme il est inutile de retirer sur une ambulance, je vous laisse donc à la lecture de mes articles du 21 avril et du 14 mai de cette année sur CartonRouge.ch pour un florilège des déclarations de Sylvio Bernasconi. La page est tournée. Finalement. Heureusement ?

Toute la Suisse romande connaît désormais le nouveau «repreneur» de Neuchâtel Xamax. Si de nombreuses polémiques ont éclaté ces dernières semaines sur l’amitié entretenue entre Bulat Chagaev et le Président de la République de Tchétchénie, nous ne savons pas grand-chose des motivations de cet homme d’affaire russe, visiblement très riche, à «acheter» un club suisse de province qui ne lui rapportera pas un rouble.  Comprendrons-nous un jour ses véritables motivations ? Ce jour-là, le club cher au «Président» Facchinetti  sera-t-il encore dans l’élite du football suisse ?

Un manque de popularité mal dissimulé

Selon les chiffres officiels, 92’454 spectateurs ont assisté cette saison aux 18 matchs à domicile de Neuchâtel Xamax. En moyenne, il y avait donc 5’136 personnes à chaque match de Xamax à la Maladière ; avant Noël, ils étaient 4’106 et dès la reprise de février ce chiffre s’élève à 6’165. La saison dernière, toujours officiellement, la moyenne était de 5’270.
A la lumière de ces chiffres, l’augmentation des tarifs annoncée par Bernasconi et son staff en début de saison ne semble pas avoir finalement eu d’impact sur le nombre de spectateurs. Ou alors la campagne de promotion massive pour trouver des abonnés a-t-elle finalement portée ses fruits ? De plus, malgré les mauvais résultats et le manque de spectacle à la Maladière, y aurait-il  toujours autant de passionnés de foot à Neuchâtel ?
B-A-L-I-V-E-R-N-E-S (et je reste poli…) ! Avant Noël, de nombreuses actions promotionnelles ont été menées pour tenter d’augmenter le nombre de spectateurs ; citons notamment les actions à 15.- dans le secteur D ; une offre 3 pour 2 lors des dernières rencontres de décembre et l’invitation faite à des centaines de personnes pour les 100 ans de l’OFS.
Après l’hiver, nous ne pouvons même plus parler de soldes puisque ce sont de véritables cadeaux qui sont faits aux Neuchâtelois ; un match à 10.- et deux matchs gratuits (qui ne verront même pas un stade comble) ! Il faudra donc se souvenir que cette moyenne annuelle ne reflète que peu la réalité de la passion neuchâteloise pour son Gzamax en 2011. Le dernier carré de fidèles peut être estimé à 3’000 personnes environ, chiffre atteint lors de la venue de Bellinzone le 6 mars dernier.

Et la suite ?

Dimanche, c’est LA finale contre tout le Valais. Cette saison, Xamax a battu deux fois Sion, s’est incliné à une reprise et a fait match nul hier soir. Malgré un contexte largement favorable aux Valaisans, il n’est donc pas totalement illusoire de penser que ce match représente une occasion unique de sauver une saison presque complètement ratée. Et, n’oublions pas que gagner la Coupe permettrait à Gilbert Facchinetti de réaliser l’un de ses derniers rêves.
En s’imposant dimanche, Xamax s’ouvrirait les portes de l’Europa League ; ce serait le plus beau cadeau de bienvenue que les joueurs xamaxiens pourraient faire aux nouveaux dirigeants du club. Mais, quoi qu’il arrive en cette fin du mois de mai, l’avenir semble bien flou autour du club de la Maladière. Combien de joueurs actuels seront encore à Neuchâtel en juillet prochain ? Qui sera l’entraîneur ? Quel sera le budget ? Qui est la charmante Olga Danese ? La vodka remplacera-t-elle la bière aux buvettes du stade ? L’été 2011 sera passionnant dans les coulisses du club. Espérons que la prochaine saison apporte plus de satisfaction sportive que celle qui vient de s’achever. Cela ne devrait pas être impossible…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

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5 Commentaires

  1. Triste saison, on a même l’impression qu’ils ont été sauvé à l’insu de leur plein grée; auront-ils l’esprit libéré dimanche pour pouvoir enfin se lâcher ? je suis presque sûr que comme personne ne les attend ils vont remporter cette finale
    HOP XAMAX

  2. Oulah ne parle pas trop vite, nous on vous attend… On a pas mal crié victoire lorsque vous avez éliminé Zurich, mais franchement plus ça approche plus on devient tendu, et plus on vous prend au sérieux. Encore plus maintenant que vous êtes sauvés… Franchement on en mène pas large et on ne fait pas les fiers. Personne ne vous prend de haut en Valais, et surtout pas les joueurs… On est très bien placé pour savoir qu’en finale il n’y a pas vraiment de favoris, c’est du 50/50.

    Le match sera très serré et comme à chaque fois avant la finale je me refuse au moindre pronostique.

    En attendant HOP SION, on veut la 12ème!!!

  3. Pas un mot sur votre pelouse en plastique, qui handicape votre recrutement et horripile nombre de joueurs?

    Je suis persuadé que celle-ci a un impact négatif sur les résultats de votre équipe: elle privilégie les joueurs techniques sur les bourrins, alors que les deuxièmes sont généralement moins chers que les premiers…

    Des Niasse ou Gohou n’auraient-ils pas été bons dans une équipe de bourrins jouant sur un champ de patates? Des Gelabert ou Besle ne sont-ils pas parfait pour les tacles dans la boue?

  4. @Migou
    Si j’en crois un camarade neuchâtelois, la nouvelle équipe dirigeante souhaite remplacer la pelouse au plus vite, afin de revenir au naturel. Autrement je suis d’accord avec ton propos.

    @Titu
    Hold up ou pas, tu me sembles bien sûr de toi jeune spartiate.

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