Rien ne va plus à Cologne

La crise est déjà proche au 1. FC Köln : le club se retrouve déjà dans les tréfonds du classement après une défaite consternante contre le 1. FC Nürnberg. Et en plus, la Bitburger a supplanté la Gaffel Kölsch dans les buvettes du RheinEnergieStadion. Skandal !

Ce match, qui était déjà un peu un match de la peur entre le 1. FC Köln et le 1. FC Nürnberg, s’est décliné sur le chiffre deux :Deux, comme le nombre de tirs sur les montants effectués par Nuremberg en début de partie, par Esswein sur le poteau et Pekhart sur la latte.
Deux, comme le nombre de pénalty transformés imparablement par le capitaine belge du 1. FC Nürnberg Timmy Simons, en l’espace de quatre minutes, pour donner deux longueurs d’avance aux Franconiens, avantage parfaitement mérité.
Deux, comme le nombre de fautes commises par le Fussballgott local Pedro Geromel sur les deux pénaltys. Même si j’ai tendance à considérer Michael Weiner comme le pire arbitre d’Allemagne derrière Wolfgang Stark (qui est hors catégorie), en l’occurrence ça paraissait justifié, bien que sifflé à chaque fois avec un temps de retard qui a suscité l’ire du public.

Deux, comme le nombre de tentatives qu’il a fallu au 1. FC Köln pour réduire le score, une première reprise de Lukas Podolski puis une deuxième d’Adil Chihi sur le renvoi du gardien Alexander Stephan.
Deux, comme le nombre de cartons jaunes pour jeu dangereux écopés par le Tchèque de Nürnberg Tomas Pekhart, le deuxième beaucoup trop sévère, là Michael Weiner a fait du Michael Weiner. On pensait que la réduction du score plus cette expulsion peu avant la pause allaient relancer le 1. FC Köln, il n’en fut rien.
Deux, comme le nombre de sauvetages du gardien colonais Michael Rensing sur des frappes d’Eigler et Esswein, pour empêcher Nuremberg de faire le break
Deux, comme le nombre d’occasions d’égaliser du 1. FC Köln, un centre de Lanig dévié de justesse par Stephan devant Peszko et un but annulé de Podolski. C’est très maigre pour une équipe qui jouait à domicile et a évolué durant plus d’une demi-heure en supériorité numérique.
Deux, comme le nombre de cartons rouges dans cette partie. Après Pekhart, c’est le Slovène Miso Brecko qui se voit indiquer prématurément le chemin des vestiaires pour un prétendu geste revanchard, là aussi c’est bien sévère. Et c’était la fin des illusions du FC Cologne, qui n’y arrivait pas à 11 contre 10, il y arrivera encore moins à 10 contre 10.
Deux, comme le nombre de victoires consécutives du FC Nuremberg. On craignait ce début de saison pour der Club après l’hémorragie subie durant l’entre-saison ; pour l’instant, cela se passe plutôt bien avec plusieurs jeunes qui s’affirment, comme Tomas Pekhart, très dangereux avant son expulsion, Alexander Esswein, venu tout droit de Dritte Liga, ou le Suisse Timm Klose, qui profite de l’absence du Suédois Nilsson pour s’affirmer avec autorité dans l’axe de la défense. C’est bien sûr à confirmer mais c’est plutôt encourageant.  
Deux, comme le nombre de défaites du 1. FC Köln en trois matchs à domicile cette saison (Wolfsburg et Nuremberg, avec un pauvre nul contre le modeste Kaiserslautern entre les deux). On se doutait bien qu’en ne renforçant quasiment pas une équipe déjà bien à la peine la saison dernière, les Geissböcke n’allaient pas jouer les premiers rôles mais ils fondaient beaucoup d’espoirs sur leur nouvel entraîneur, Ståle Solbakken, qui avait fait des miracles avec le FC Copenhague. Mais pour l’instant, la mayonnaise ne prend pas et la grogne est perceptible du côté du RheinEnergieStadion, ce qui est compréhensible après une prestation aussi faiblarde que celle de dimanche. S’il n’y a pas rapidement une réaction, les Domstädter ne s’épargneront pas une nouvelle crise avec manifestations des supporters, critiques véhémentes contre la direction, changement d’entraîneurs et compagnie, bref tout ce qui fait malheureusement un peu le quotidien du FC depuis trois saisons. 

Deux, comme le nombre de sortes de bières servies aux buvettes du RheinEnergieStadion, puisque la locale et traditionnelle Gaffel Kölsch cohabite désormais avec l’omniprésente Bitburger. Pire même, si tu commandes «ein Pils» ou «ein Bier» (enfin, généralement on en commande plus qu’une), on va spontanément te servir «ein Bit». Et que la Bitburger soit un peu moins insipide que la Gaffel Kölsch n’y change rien, cette offensive des grands brasseurs nationaux contre les bières locales est vraiment regrettable. Imagine qu’à un match de Gottéron à Saint-Léonard, tu commandes une bière, que l’on te serve une Feldschlösschen et que tu sois obligé de faire une longue théorie pour obtenir ta Cardinal. Déjà que cela fait très longtemps que l’on n’a plus eu l’occasion d’entendre un Viva Colonia retentir au RheinEnergieStadion, si en plus la Gaffel Kölsch est en voie de disparition, c’est que les choses ne tournent vraiment plus très rond au 1. FC Köln.

1. FC Köln – 1. FC Nürnberg 1-2 (1-2)

RheinEnergieStadion, 43’200 spectateurs.
Arbitre : M. Weiner.
Buts : 31e Simons (pénalty, 0-1), 35e Simons (pénalty, 0-2), 39e Chihi (1-2).
Köln : Rensing; Brecko, Sereno (82e McKenna), Geromel, Eichner (46e Jajalo); Chihi (69e Clemens), Lanig, Riether, Peszko; Podolski; Novakovic.
Nürnberg : Stephan; Chandler, Klose, Wollscheid, Pinola; Feulner, Simons; Hegeler (72e Plattenhardt), Mendler (46e Eigler), Esswein (90e Cohen); Pekhart.
Cartons jaunes : 19e Pekhart, 56e Riether, 57e Feulner, 67e Chihi, 90e McKenna.
Cartons rouges : 42e Pekhart (2ème avertissement), 75e Brecko (geste revanchard).
Notes : Köln sans Petit (blessé), Nuremberg sans Schäfer, Nilsson, Didavi (blessés) ni Bunjaku (suspendu).

Écrit par Julien Mouquin

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2 Commentaires

  1. Merci Julien pour ces articles.
    Petite réaction belgo-belge, ça me fait plaisir pour Timmy Simons, probablement un des joueurs les plus sous-estimés du grand public.
    Après une belle carrière dans les plats pays (FC Bruges et PSV Eindhoven), le choix de l’Allemagne paraissait osé et pourtant, si je ne me trompe, depuis le début de la saison 2010-2011 et son arrivée à Nürnberg, il n’a pas encore manqué 1 seule minute de jeu ! Pas mal pour un joueur de champ, sobre, discret mais tellement précieux. Georges Leekens ne s’y est pas trompé en le rappelant en équipe nationale après la scandaleux passage de Dick Advocaat à la tête de celle-ci (ça risque néanmoins de pas suffire pour l’euro 2012… mais c’est une autre histoire). J.

  2. deux : comme la Liga dans laquelle jouera le 1.FC Köln l’année prochaine…
    (Fan du 1.FC Köln depuis 1991…quelle erreur mon coeur a commis cette année là…)

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