La parole aux rédacteurs

C’est vrai, Ma’co ‘eymond est l’entrepreneur en chef, inventeur et bienfaiteur du site. Mais il n’a pas répondu aux questions. CartonRouge.ch n’existerait toutefois pas non plus sans ses sympathiques rédacteurs bénévoles et, pour les 5 ans, il était nécessaire de leur donner la parole.

Nous avons envoyé un questionnaire à tous les habitués de ces colonnes. Après une sélection drastique (autour de quelques bières et de façon totalement arbitraire), voici les réponses aux questions que vous vous posez tous sur eux, sans vous l’avouer.
Toi aussi, CartonRouge.ch t’a changé la vie ?
Raphi Stollé : En toute humilité, je dirais plutôt que c’est moi qui ai changé CartonRouge.ch !
Vincent Keller : Très franchement, non !
Julien Echenard : Oui, CartonRouge m’a permis de me faire un nom dans le paysage médiatico-sportif en Suisse romande. Maintenant, les jobs bien payés, les putes et la coke c’est mon quotidien!
Daniel Corthésy : Plus que ça, à cause de CR, j’ai dû quitter mon pays et ma ville adorée, siège de la rédaction. J’ai dû me réfugier très loin, en Afrique, pour ne plus avoir à gérer ou à côtoyer des rédacteurs obtus et orgueilleux, garants de l’inébranlable mauvaise foi du sportif du dimanche accoudé au bar de quartier. (ndlr : toute fuite à l’étranger ou mise en poursuite sont indépendantes de la volonté de CartonRouge.ch)
 
Julien Ballis : Oui définitivement, ça m’a rendu plus riche pendant un court moment, puis anxieux une fois qu’il n’y avait plus d’argent dans les «caisses».
George Baudry (ndlr : phrase dite d’outre-tombe) : Avant ma mort, j’avais besoin d’une protection policière pour sortir de chez moi. A Biou, ma tête était mise à prix. On peut donc dire que oui, CartonRouge a changé ma vie.

Toi aussi, depuis tes débuts sur ce site, tu es devenu fan de Dortmund ?
Vince McStein : Plutôt crever ! Je veux bien aimer le mur jaune et les 200’000 litres de bières qui doivent se vendre au bas mot par match. Mais s’extasier devant le foot de demi-puceaux de 21 ans qui gagnent dans un championnat que le FC Hollywood joue seulement quand il le veut, très peu pour moi. Même Frei a soulevé les foules là-bas, c’est dire. Bref, j’aime pas Lens, Namur, Ajoie et Bienne, alors pourquoi j’aimerais Dortmund ?
Loïc Servet : Cher Julien, non, le championnat d’Allemagne n’est pas une sacrée aventure. C’est tout juste une énième rediffusion d’un épisode de Derrick. Des stades tout neufs, pleins de supporters, mais un niveau qui permet de laisser jouer des gars comme Barnetta, Streller ou encore Micoud ! S’il te plaît, Julien, je t’attends volontiers à Turin pour un véritable match de football !
Gary Romain : Non, l’arrivée de Philipp Degen et le départ de Matthias Sammer avaient cassé quelque chose depuis bien longtemps.

Toi aussi, tu as envie de donner un Pigeon d’Or à un redacteur ?
Johan Tachet : Je le donne au rédac’ chef qui se choisit les grands événements à couvrir. Moi aussi je veux suivre le FC Echallens…
Julien Echenard : Le Deps, car il n’écrit pas assez souvent et qu’il est sûrement le meilleur. Alors vas-y nom de Dieu!
Daniel Corthésy : Depuis toujours à George Baudry pour l’ensemble de son oeuvre et son chef d’oeuvre «Le hockey en Nouvelle-Zélande». Une folie devenue réalité.
Robert Johanson : Non, un Crayon d’Or au dessinateur !
Yves de St-Aÿ : George Baudry, car il n’est plus là pour se défendre. Le courage avant tout.

Toi aussi, il y a un rédacteur de CartonRouge que tu n’aurais jamais voulu rencontrer ?
Mathieu Nicolet : Moi non, mais mon foie regrette amèrement la connaissance de Gary Romain.
Raphi Stollé : Il y en a bien un, mais je crois qu’il est allé monter une équipe de hockey en Nouvelle-Zélande.
Julien Echenard : Johan Tachet ! Après un apéro CartonRouge bien arrosé, on a dû l’abandonner (en partant en douce) au Standard, car il nous faisait honte en hurlant dans le bar…
Daniel Corthésy : Psyko Franco, car en vrai il est beaucoup moins con.
Jean Dreier : Yves de St-Aÿ, il déteste plus le HCC que moi le LHC. Mais bon difficile de détester le LHC et le HCA, je me répands trop, je dois faire un choix.

Toi aussi, tu as déjà répondu aux commentaires de ces abrutis de lecteurs ?
Johan Tachet : Le lecteur est un abruti de base car s’il possédait ne serait-ce que la moitié du Q.I. des rédacteurs du site, il serait engagé au Temps ou au Blick. Il est évident qu’il n’a pas les capacités intellectuelles pour comprendre les propos de nos articles et qu’il convient de lui expliquer adéquatement notre pensée.
Mathieu Nicolet : Non. Me rabaisser à leur niveau serait me faire injure à moi-même.
Vince McStein : Je les ai même insultés, mais pas assez, c’est un regret.
Yves de St-Aÿ : Je les exècre.
George Baudry (d’outre-tombe) : Parfois j’ai sorti mon dico français-allemand pour répondre aux Bioulois. Mais sinon je n’avais pas besoin de ça pour que ces singes parlent de moi.


Toi aussi, en fait, tu es jaloux de Pierre-Alain Dupuis…
Vince McStein : Oui, parce qu’honnêtement, Isabelle Nussbaum, c’est la seule qui valait le détour !
Yves de St-Aÿ : Il n’y a guère que son Pigeon d’Or qui puisse me rendre jaloux.
George Baudry : Jamais je n’aurais eu son aura de mon vivant. PAD est un maître à penser pour toute une génération de sportifs du dimanche. Sa rétrogradation en deuxième équipe à la TSR doit être un jour noir pour tout fan de sport qui se respecte.
Jérôme Verrey : Totalement, son aspect Brad Pitt de l’Asse m’a toujours fait rêver. Et vous savez ce que l’on dit des hommes arrogants, ils ont toutes les femmes du monde à leur pied. Même si, je reste convaincu que dans son cas, il s’agit plutôt d’une faiblesse intellectuelle.
Jean Dreier : J’étais surtout jaloux qu’il ait pu faire des enfants à Isabelle Nussbaum, ma chouchou de l’époque.

Toi aussi, tu trouves que CR est le site le plus sérieux et rigoureux du sport mondial ?
Raphi Stollé : Farpaitement ! (Obélix ivre mort, frappant sa cervoise sur la table)
Vincent Keller : Juste un peu plus sérieux et rigoureux que Le Machin Orange, mais juste un peu, hein …
Julien Echenard : Certainement le plus taquin.
Robert Johanson : Je décèle une pointe d’ironie dans cette question.
Gary Romain : Je peux pas juger. On ne mange pas sa propre merde.

Toi aussi, quand tu écris sur CR, tu cherches à te faire marrer toi même d’abord, divertir les mecs au boulot ensuite, puis faire chier les supporters d’Ajoie ?
Johan Tachet : Quand j’écris c’est uniquement pour proférer la juste parole. Les autres ont tort, moi j’ai raison. Si j’en fais rire certains, c’est qu’ils ne sont pas dignes de comprendre les vérités sur le monde sportif. Et parmi celles-ci, il est évident que le Jura est juste une terre propice pour cultiver la terre, élever des chevaux, apprendre à allumer des lampes à gaz et faire un feu de bois. Alors penser à y faire du sport…
Mathieu Nicolet : Pas vraiment. Plus mes papiers font rire les autres, plus ils me consternent (les papiers ET les lecteurs).
Raphi Stollé : J’ai compris – et par ailleurs approuvé – ta phrase jusqu’à l’avant-dernier mot.
Julien Echenard : En fait, à la fin, je les lis souvent à ma femme et j’ai l’impression que ça la fait de moins en moins marrer… C’est peut-être pour ça que j’écris moins…
George Baudry : Non, j’écrivais respectivement pour faire chier Bienne, pour faire chier Lausanne, pour faire chier Genève et, parfois, pour faire chier les trois à la fois.

Toi aussi, tu n’as jamais écrit un papier avec 0,0 d’alccol dans le sang ?
Mathieu Nicolet : Cela m’est arrivé, mais le papier était alors en français.
Raphi Stollé : Ça fait partie de mon cahier des charges.
Gary Romain : Clairement. D’ailleurs, je ne me rappelle pas de la dernière fois où j’ai eu 0,0. Devant un match de Ligue 1, sûrement.

Toi aussi, tu as une anecdote savoureuse qui n’a pu t’arriver que grâce à CR ?
Mathieu Nicolet : Rentrer au Red Club du Palace en short et back-pack, en faisant passer ma carte de presse de CR pour une carte d’étudiant de l’Ecole hôtelière.
Vince McStein : Oui, un soir je suis allé au Darling.
Gary Romain : Pffff… Il y en a tellement ! Les meilleures, c’est quand tu bois l’apéro avec un type qui te demande si tu connais CR et qui t’assure que ce Gary Romain, c’est vraiment un sacré trou du cul.
Daniel Corthésy : Lors de la remise en main propre du Pigeon d’Or 2007 à Christian Constantin, la petite délégation de CR a été accueillie en catimini dans les bureaux de Tintin à Martigny… Alors que je m’approchais de lui la main tendue pour le saluer, il a tourné la tête et a demandé à un des ses collaborateurs : «Mais il est où le photographe du Matin ?». CR avait trouvé son maître.
Julien Ballis : Rien de savoureux, j’ai juste perdu mon pucelage… CR est devenu le 1er site victime de hacking dont je m’occupe…

Mais toi aussi, tu trouves que CartonRouge.ch c’est quand même une belle aventure humaine.
Mathieu Nicolet : Parfaitement. Je ne me suis pas encore tapé d’animaux. Du moins, pas pour l’instant (ndlr : Québécoises et Finlandaises exceptées).
Vince McStein : c’est surtout une aventure sociale et un travail sur soi-même… Tolérer les théories en live de Genevois, de Fribourgeois, de Valaisans et de Neuchâtelois, c’est quelque chose d’inouï. Un exercice qui nous rappelle que la misère est à portée de mains, ou de stylos, et que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Une leçon de vie.
Daniel Corthésy : Aventure humaine, aventure humaine, c’est un grand mot ! C’est plutôt une aventure d’insomnies et de F5 à ces débuts, pour voir les statistiques et les 103 utilisateurs (mais attention uniques) se connecter, puis une aventure d’apéritifs foireux et de rédacteurs qui s’insultent dès que leur club chéri est lynché. Et finalement une aventure humaine…ment enrichissante !
Yves de St-Aÿ : Je ne suis d’accord qu’avec le «une». Car «belle», «aventure» et «humaine» n’ont strictement rien à voir avec l’esprit de CartonRouge.ch. Qui veut qu’on s’envoie tous chier à la première occasion, en tout fair-play.

Écrit par la rédac